C'est l'apanage même de la Coupe de France. Quand s'ouvre la saison au coeur du mois d'août, quand les pelouses n'ont pas encore reverdi et que tous les espoirs sont encore permis, des coups d'éclat savent se frayer un chemin à travers la logique sportive. Qualifié inattendu pour le 3e tour, le Club Laïque de Colombelles, pensionnaire de Départemental 2, n'en est pas à son coup d'essai dans le domaine mais son parcours actuel restera quoi qu'il arrive dans les annales. "On vit une grosse parenthèse enchantée", se félicite Dylan Petit, entraîneur de l'équipe première depuis décembre 2021. "Un parcours en Coupe de France n'était pas forcément dans mes plans. Je sais que pour y performer, il faut un certain état d'esprit mais les joueurs ont très bien répondu. Ils y ont toujours cru".
Peu de gens auraient ainsi parié sur la qualification du CLC lors du premier tour contre Ouistreham (1-1, 5 tab 3), le dimanche 21 août. Désarçonné par une descente imprévue vers le Départemental 2 en mai dernier, le club ne s'imaginait clairement pas être déjà prêt pour une compétition qu'il chérit pourtant particulièrement. "Si on regarde dans le rétroviseur, sur les cinq dernières saisons, le club atteint généralement au moins le 3e tour et il a toujours su tenir tête à des équipes de niveau supérieur", abonde Dylan Petit. "C'est un état d'esprit qui provient du club, ce n'était pas le mien au départ mais ça le devient".
Passé le scalp d'une formation ouistrehamaise elle aussi en pleine réorganisation car reléguée vers le Régional 3 voilà quelques semaines, l'armée jaune et noir de Colombelles a récidivé le week-end dernier. Cette fois-ci, c'est l'AS Trouville-Deauville, pensionnaire de Régional 1, qui est venue se prendre les pieds dans le tapis au stade Pierre Rival après avoir pourtant égalisé à la...97e minute. "Contre Deauville, on avait entre guillemets un plan d'attaque bien spécifique et si on enlève l'état d'esprit et surtout le courage qu'ont eu les joueurs, les choses auraient pu être moins belles". De nouveau poussés au tirs au but, les Colombellois sont à nouveau sortis victorieux de la séance fatidique (1-1, 4 tab 2). À ce stade, ce n'est plus vraiment du hasard.
La reprise du championnat et Villers-Bocage dans le viseur
Cette double qualification héroïque dans la peau d'un David qui s'ignorait a eu plusieurs conséquences pour Colombelles. Outre le fait qu'elle se soit octroyée beaucoup de lumière dans la région en l'espace de dix jours, l'équipe du président Jérôme Lebon, ancien entraîneur, a lancé la saison des réjouissances bien plus tôt que prévu. "C'est bien et moins bien", constate Dylan Petit. "Par rapport au championnat, on sera encore plus attendus. Dans la mesure où nous sommes une équipe qui descend de D1, nos futurs adversaires pouvaient nous croire un peu démobilisés, maintenant, grâce à nos deux beaux matchs de Coupe, ils savent que ce ne sera pas le cas". L'entraîneur natif de Lorraine entend évidemment prémunir ses joueurs d'un excès d'enthousiasme et d'une éventuelle déconcentration alors que la remontée immédiate reste prioritaire.
Dylan Petit
Si le premier rendez-vous de la saison en championnat de D2 est prévu pas plus tard que le dimanche 4 septembre prochain face à Démouville-Cuverville, c'est bien évidemment davantage à l'événement du dimanche 11 septembre que beaucoup pensent déjà. "La Coupe de France va continuer et on n'a encore une fois pas été gâtés par le tirage", observe le coach qui retrouvera au 3e tour Johann Le Corre, son ancien collègue de banc du côté d'Argences. C'est en effet l'US Villers-Bocage (Régional 2) de l'ex-Malherbiste Anthony Deroin qui se présentera au stade Rival. "En trois tours, on aura goûté aux trois divisions régionales. Après avoir battu une R3 et une R1, on aura l'ambition de battre Villers-Bocage même si eux espèrent monter en R1 en fin de saison".
Outre des retrouvailles entre entraîneurs, la venue de l'USVB en terres colombelloises sera l'occasion pour le portier visiteur Maxime Vogt de venir défier son ancien club (il a évolué au CLC deux saisons durant). D'ailleurs, les gardiens pourraient de nouveau avoir un rôle important à jouer si Colombelles poursuit sa série de matchs nuls synonymes de séances fatidiques. "On a mené au score deux fois, on s'est fait rejoindre deux fois et les tirs au but, c'est vraiment particulier, moi je n'affectionne pas particulièrement ça", glisse le coach. Qu'à cela ne tienne, le technicien de 26 ans se montre très admiratif de ses joueurs face à la pression de l'exercice. "C'est une chance sur deux, ça fait partie du jeu et de la magie de la Coupe de France. Ça demande un vrai effort mental pour réussir et moi en tant que joueur à l'époque, j'étais incapable de le faire donc chapeau à ceux qui prennent leurs responsabilités". Ne dit-on pas jamais deux sans trois ?
> Coupe de France. 3e tour - CL Colombelles (D2) / US Villers-Bocage (R2), dimanche 11 septembre à 15 heures au Stade Pierre Rival.
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