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Du Bayeux FC aux portes de la D2 avec Malherbe, Lilou Debaecker suit le fil de ses rêves

À seulement 17 ans, Lilou Debaecker n'a pas froid aux yeux et compte bien monter en Division 2 dès cette saison avec le Stade Malherbe. ©SM Caen

À seulement 17 ans, Lilou Debaecker n'a pas froid aux yeux et compte bien monter en Division 2 dès cette saison avec le Stade Malherbe. ©SM Caen

Il y a des semaines dans la vie qui ont plus de poids que les autres. Et celle qui est en train de s'écouler restera à coup sûr marquante pour la jeune Malherbiste Lilou Debaecker. Ce mercredi 15 juin, comme tous ses camarades de Terminale, la lycéenne de 17 ans a dû plancher sur l'épreuve de philosophie du baccalauréat. Dimanche sur les coups de 15h, sa tenue de footballeuse au corps, c'est un examen d'un tout autre genre qu'elle passera. En deuxième tour de barrage aller, son Stade Malherbe recevra son homologue du Mans avec au bout du tunnel, pour l'une ou l'autre des deux formations, un ticket d'accession vers la D2 féminine. "Personnellement, je ne connais pas l'adversaire plus que ça", évoque Lilou Debaecker. "On a vraiment bien travaillé toute l'année pour réussir quelque chose mais on sait que ça va être dur".

"mes parents m'avaient d'abord mis à l'athlétisme. Ça me plaisait mais moi je savais que je voulais faire du football

Dans l'effectif mis en place par l'entraîneure Anaïs Bounouar cette saison, la lycéenne, à l'instar de la gardienne Jade Dumas, appartient à la classe biberon. Et bien qu'elle n'ait pas encore fêté ses 18 ans, la jeune footballeuse s'est montrée décisive dès qu'on a fait appel à elle. Elle a surtout su gagner sa place, avec du caractère, de l'envie et surtout du talent. "Cette saison, j'ai eu la chance de finir deuxième meilleure buteuse de l'équipe (derrière Alizée Leroty)", expose la lycéenne à qui on a alors demandé de nous citer ses principales qualités sur un terrain. "C'est très difficile de parler de soi et de son style de jeu mais je pense que je m'en tire bien balle au pied, techniquement. J'ai aussi une bonne vision du jeu. Et une assez bonne frappe".

Tout ce qui fait actuellement sa panoplie de joueuse accomplie au niveau sénior, Lilou Debaecker a commencé à le cultiver dès ses 7 ans sur les terrains du Bayeux FC. Bayeusaine de naissance, elle est issue d'une famille férue de football, en témoigne la présence de son frère aîné Arthur (25 ans) au sein de l'effectif de l'AF Virois (National 3). "J'ai joué à Bayeux pendant 7 ans, mes parents m'avaient d'abord mis à l'athlétisme. Ça me plaisait mais moi je savais que je voulais faire du football", raconte la joueuse. Dès l'ouverture de la section féminine du BFC en 2012, la milieu de terrain excentrée s'est  lancée dans l'aventure et n'a depuis plus jamais délaissé le ballon rond. Un bref passage d'une saison par l'Avant-Garde caennaise et des sélections en équipe de Normandie sont venus nourrir son parcours avant qu'elle n'atterrisse, à 15 ans, chez les U18 du Stade Malherbe dès l'ouverture de la section.

Des tribunes au terrain, de belles retrouvailles avec Le Mans au programme 

Dans quelques mois, Lilou Debaecker pourrait connaître ses premières foulées dans des matchs de Division 2 féminine, une perspective réjouissante à seulement 18 ans et à laquelle elle avoue avoir déjà songé par le passé. "J'ai toujours regardé le football féminin de haut niveau et en voyant les joueuses, je me disais souvent « pourquoi pas moi à leur place ? » mais j'y pensais sans y penser, ça me semblait très lointain. Mais maintenant que ça peut devenir possible, j'y crois vraiment !" Bien que le SMC ait écrasé la concurrence régionale cette saison et que le premier tour de barrages contre l'AS Lattes ait été géré d'une main de maître, les Caennaises ont conscience que la dernière marche mancelle à gravir est aussi la plus pentue. "De l'extérieur, ce qui ressort c'est que ça semble facile mais ça ne l'est pas, c'est la première fois qu'on atteint ce niveau, rien n'est gagné".

"Si nos noms peuvent être écrits quelques part disant que c'est nous qui avons fait monter le club en D2, ce serait vraiment génial"

L'équipe du Mans FC, le Stade Malherbe l'a croisée pas plus tard que lors de la première saison du retour de la section, le 15 décembre 2019, en 1/32e de finale de la Coupe de France. Ce jour-là, les Sarthoises s'étaient imposées 3-0 contre une équipe malherbiste bien moins compétitive qu'actuellement. Ce match avait alors marqué la première véritable action du Malherbe Normandy Top à l'égard des féminines. Lilou Debaecker, elle, était assise en tribunes. Cette fois, comme contre Lattes, les chants du public seront pour elle et pour ses partenaires. "Quand on rentre sur le terrain, qu'on voit tout ce monde et qu'on réalise qu'ils sont venus pour nous, ça nous donne de la force. C'est vraiment le douzième homme. Ça aide vraiment, ça donne encore plus envie, ça nous permet d'aller chercher davantage de choses au fond de nous-mêmes".

Ces sensations nouvelles au creux du ventre découvertes contre Lattes seront somme toute encore de la partie contre Le Mans, dimanche. Lilou Debaecker et ses coéquipière auront le vent du public dans le dos à l'heure d'aller chercher un avantage lors d'une manche aller souvent cruciale. Les joueuses ne sont d'ailleurs pas les seules à vouloir découvrir la D2 à la rentrée prochaine. "Lors de notre déplacement à Lattes (dimanche dernier, victoire 0-4), on a été mises dans des conditions optimales, le club et le président ne pouvaient pas mieux faire pour nous", expose la Malherbiste. "Faire monter Caen en Division 2, ce serait un rêve. Malherbe aurait une équipe en D2 pour la première fois. Le but c'est de créer l'exploit, de marquer les esprits. Si nos noms peuvent être écrits quelques part disant que c'est nous qui avons fait monter le club en D2, ce serait vraiment génial". Le SMC gagnera-t-il alors sa place en D2 féminine ? Caennaises, sortez vos stylos, vous avez 4 heures !

> Barrage d'accession à la Division 2. Tour 2 aller -  SM Caen / Le Mans FC, dimanche 19 juin à 15 heures au Stade de Venoix.

Aurélien RENAULT

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