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Fanny Gosseye, la joueuse normande de foot à 11 tombée sous le charme du futsal

Qu'elle porte les couleurs de l'équipe de France (à gauche) ou celles d'Hercules Futsal (à droite), Fanny Gosseye passe toujours des moments privilégiés sur un terrain de futsal/ ©FFF / Hercules

Qu'elle porte les couleurs de l'équipe de France (à gauche) ou celles d'Hercules Futsal (à droite), Fanny Gosseye passe toujours des moments privilégiés sur un terrain de futsal/ ©FFF / Hercules

Ces derniers jours, Fanny Gosseye a expérimenté des sensations nouvelles que seuls de rares privilégiés ayant déjà goûté à des convocations internationales peuvent connaître. Figurant sur la première liste historique de l'équipe de France féminine de futsal en novembre, la native de Mont-Saint-Aignan n'attendait qu'une chose : être de nouveau appelée par le sélectionneur Pierre-Etienne Demillier et connaître de nouvelles émotions uniques... Si elle en est là aujourd'hui, la footballeuse de 30 ans ne doit rien au hasard, elle qui a construit sa propre histoire avec le ballon rond alors qu'elle n'était encore qu'un bambin. "On me dit souvent que je courais avant de marcher et le foot, j'ai accroché direct quand j'avais 5 ans", raconte celle qui pouvait difficilement échapper au virus football avec un père, des frères, des oncles et des cousins tous férus et adeptes de la discipline. "J'avais déjà ce truc toute petite, je suivais tout le temps le ballon".

Celle qui a commencé à jouer au club d'Amfreville-la-Mi-Voie dans la couronne rouennaise aurait pu dévier de sa trajectoire, mais tout porte à croire qu'elle était destinée à ne prêter allégeance qu'au football. Ou presque, on y reviendra. "Pour la petite anecdote, ma mère a tout essayé pour me faire changer de sport quand j'étais petite", sourit aujourd'hui celle qui porte les couleurs de Quevilly - Rouen Métropole en Régional 1. "Elle m'a fait faire des sports en parallèle du foot : du judo, de la gym, de la natation, de l'équitation... Et à la fin, quand je devais choisir, c'était tout le temps le foot (rires)". Depuis, la mère de Fanny Gosseye est devenue sa supportrice numéro un, et c'est peu dire qu'elle a eu d'innombrables raisons de se réjouir des performances de sa fille. Après avoir rejoint le FCR quand il ne lui était plus possible d'évoluer dans des équipes mixtes, à 15 ans, la défenseure a mené sa barque en D2 féminine, sous les couleurs rouennaises et amiénoises et cumule près de 150 matches dans la division. En Coupe de France, elle a vécu son "meilleur souvenir" avec une demi-finale contre le Lyon d'Ada Hegerberg en 2015 (défaite 4-0), dans un Stade Robert Diochon comble.

Un vrai coup de foudre pour le futsal

Joueuse de couloir, le plus souvent défensive, Fanny Gosseye s'est ensuite doublement réinventée. Alors qu'elle occupe depuis trois ans des rôles de plus en plus offensifs avec QRM, elle a aussi ajouté une solide corde à son arc en se perfectionnant au fil des ans comme joueuse de futsal de grande qualité. "J'ai intégré la STAPS à la fac en 2012 et des joueuses de Rouen avec qui j'étais m'ont dit de venir au futsal et ça a accroché direct, c'était logique pour moi, l'intégration s'est faite rapidement", raconte celle qui a appris énormément sur la discipline dès sa première année. "On a fait le championnat de France, on l'a gagné. On a fait le championnat d'Europe, on l'a gagné aussi. C'était la meilleure année pour commencer le futsal". De fil en aiguille, passé cet énorme coup de cœur pour la discipline, la Normande a fini par rejoindre l'Hercules Futsal Club, une association 100% dédiée à la pratique – la seule dans la région – lancée en 2011. Sa vie de sportive s'articule depuis autour des deux disciplines.

Si la venue de Lyon à Diochon reste un souvenir précieux, il est évident que la date du 17 octobre 2023 est aussi marquée d'une pierre blanche dans la vie de Fanny Gosseye. Ce jour-là, quelque temps après avoir pris part à une grande détection nationale à Clairefontaine, la pensionnaire d'Hercules a eu le bonheur de voir son nom figurer dans la liste de la toute première équipe de France féminine de l'histoire. Quelques jours plus tard, à La-Chapelle-sur-Erdre (44), lors d'un amical contre la Finlande, la Normande a vécu un moment unique et entonné une première Marseillaise en tant qu'internationale. "Je n'arrive toujours pas à mettre des mots dessus, c'était un moment incroyable, il y avait ma mère, ma famille, des potes qui m'ont fait une surprise. C'était beaucoup de choses d'un coup, énormément d'émotion. Encore une fois, j'ai vraiment beaucoup de mal à mettre des mots. On ne croyait pas qu'une équipe de France de futsal allait se construire donc c'est quelque chose dont on ne pouvait pas rêver". Jusqu'aux dernières secondes, Fanny a tremblé ce vendredi 2 février, craignant comme chaque footballeur international de voir le train tout à coup filer sans elle. Elle figurait toutefois bien dans la liste des 22 Bleues qui partiront en stage en Slovénie fin février. L'histoire de la Normande avec le ballon rond semble donc bien loin d'être finie.

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