Futsal. Rahane Kandoussi - Sofiane Alla : les (presque) inséparables de l’équipe de France U19

Ils sont originaires de Normandie, ils ont fait partie de la première génération du pôle France à Lyon et ils sont, aujourd’hui, internationaux en équipe de France U19 de futsal. Rahane Kandoussi et Sofiane Alla partagent de nombreux points communs. "A une époque, on se voyait sept jours sur sept. On était collés (sourire)", plaisante le premier qui fut également le coéquipier du second à Hérouville, il y a quelques années. Les similitudes dans le parcours de ces jeunes espoirs (19 ans tous les deux) ne s’arrêtent pas là. Avant de se spécialiser dans le ballon en salle, ils ont débuté par le football "traditionnel" comme ils le nomment. A Flers pour Rahane Kandoussi. Sofiane Alla a, lui, défendu les couleurs de Cresseron, du SMC puis de l’ASPTT. "On s’est d’ailleurs régulièrement affrontés quand j’étais à Malherbe et Rahane à Flers", souffle le natif de Caen. Pour les deux, tout a basculé durant leur 16^e année.

"A ce moment-là, je ne connaissais pas vraiment le futsal. Je l’ai découvert avec mon lycée (Jean-Guéhenno à Flers). On s’est qualifié pour le championnat de France (UNSS). Clément (Lerebours, le sélectionneur de l’équipe de France U19, lui aussi Normand) était présent. Il m’a demandé si j’étais intéressé pour faire un essai lors d’un rassemblement", rembobine Rahane Kandoussi. Sofiane Alla était lui plus familier avec la discipline. Et pour cause, ses trois oncles, Samir (une soixantaine de capes avec les Bleus), Nabil (meilleur buteur de première division en 2021) et Abdou (qui a participé à la Ligue des Champions la saison passée avec son club d’ACCS, en région parisienne), évoluent ou ont évolué en D1 sous les couleurs d’Hérouville.

"Leur épopée jusqu’en demi-finale de la Coupe de France m’avait marqué (en 2016)", se souvient-il. Avec Rahane, ils ont franchi les trois tours de détection dont le dernier à Clairefontaine pour intégrer le pôle France, fraîchement créé en 2018. A leur arrivée à Lyon, les deux Normands ont été confrontés à un nouvel univers. "Déjà, on ne connaissait pas toutes les règles. On en a appris beaucoup", avoue le Flérien citant l’exemple des tacles ; un geste qu’il apprécie tout particulièrement. "Tu t’opposes à un tir, tu protèges ton but, les supporters crient. C’est impactant. Ça joue dans la tête de l’adversaire". Car contrairement à une idée reçue, les tacles sont autorisés en futsal. "Quand tu joues avec ton lycée, tu n’as même pas le droit aux contacts". Les deux partenaires en équipe de France U19 ont dû également apprivoiser les appuis, totalement différents par rapport au foot sur gazon, le ballon, d’une taille inférieure, ou encore les blocs, licites à la manière du basket.

Sofiane Alla perpétue la tradition familiale, Rahane Kandoussi dans projet de l'OL

"En futsal, il faut être extrêmement complet, il faut savoir attaquer, défendre, s’adapter", décrit Sofiane Alla adepte du contrôle-semelle. Le contrôle ; une arme qui permet "d’éliminer" son vis-à-vis, souligne Rahane Kandoussi. Depuis leur départ du pôle France, le baccalauréat en poche, les deux joueurs du sélectionneur Clément Lerebours ont, cette fois-ci, emprunté des chemins différents. Revenu sur la région de Caen, Sofiane Alla évolue à Hérouville, en D1, avec ses deux oncles, Samir et Nabil, tout en étudiant en parallèle les mathématiques à l’université. De son côté, Rahane Kandoussi - qui prépare un BPJEPS spécialisé dans les sports collectifs - fait partie de l’ambitieux projet de l’Olympique Lyonnais, premier club « pro » français à avoir lancé sa structure spécifique.

"On a commencé tout en bas de l’échelle, en D2 départementale. Depuis, on a connu deux accessions. Aujourd’hui, on est en R2. L’objectif, c’est de monter tous les ans pour atteindre la D1", détaille le Flérien qui ambitionne de devenir professionnel de sa discipline. "J’aimerais bien pouvoir en vivre, m’y consacrer à 100%". Son coéquipier sous le maillot Bleu est plus nuancé. "Je vais essayer de jouer au plus haut niveau possible". Un retour au football à 11, sur gazon, est-il envisageable à l’image de Wissam Ben Yedder ? Avant de devenir international avec les « A » de Didier Deschamps, l’actuel attaquant de l’AS Monaco a porté à six reprises le maillot de l’équipe de France de futsal.

"Bien sûr que son parcours est inspirant. Il a réussi à être au top dans les deux disciplines", témoigne Rahane Kandoussi. Si Sofiane Alla n’est "fermé à aucune possibilité", son compère ne voit pas de raison de changer… pour le moment. "Tant que je me sens bien dans le futsal, je vais continuer. Seule une blessure qui m’empêcherait de pratiquer le futsal pourrait me faire revenir ou alors quand je serai un peu plus vieux". En attendant, Sofiane Alla et Rahane Kandoussi pourraient bien faire les beaux jours du futsal tricolore pendant quelques années.