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Coupe de France. 7e tour - Bayeux FC (R1) / SM Caen (N1) 3-2

« J’ai sorti le Stade Malherbe bonhomme »

Les larmes (de nouveau) du président Luis Ferreira-Pavesi, le coach Eric Fouda qui fend son armure, la demande un peu particulière d’Antonin Cathrine au maire adjoint… A la suite de sa qualification pour le 8e tour de la Coupe de France, en éliminant le Stade Malherbe (3-2), le Bayeux FC (R1) a basculé dans l’irrationnelle. Retour sur un après match de folie.
Les larmes de Luis-Ferreira-Pavesi, la joie extatique de Benjamin Renaux, l'explosion de joie du banc... Le Bayeux FC est au 8e tour de la Coupe de France. ©Damien Deslandes

Les larmes de Luis-Ferreira-Pavesi, la joie extatique de Benjamin Renaux, l'explosion de joie du banc... Le Bayeux FC est au 8e tour de la Coupe de France. ©Damien Deslandes

Comme il y a deux semaines, après la victoire 1-0, également entrée dans les annales du Bessin, aux dépens du Havre Caucriauville (N3), Luis Ferreira-Pavesi n’a pu retenir ses larmes… de joie. L’émotion était trop forte. Il faut dire que « son » BFC a peut-être signé le plus grand exploit de son histoire, ce samedi, en éliminant le Stade Malherbe (3-2), au 7e tour de la Coupe de France. Et peu importe si le voisin caennais n’est plus que l’ombre du club qu’il a été il y a une dizaine d’années. Après tout, chacun ses problèmes… Et à voir l’accolade que chacun des joueurs bayeusains a réservé à leur président sur la pelouse d’Henry-Jeanne, on peut affirmer, sans trop risquer de se tromper, qu’ils ont aussi réalisé cette prestation XXL pour lui. A l’image de Luis Ferreira-Pavesi, les 2 500 privilégiés qui ont assisté à ce match ne sont pas près d’oublier leur soirée. "Vous faites chialer les gens. Rappelez-vous ce que je vous ai dit : les gens retiennent les émotions", balance Eric Fouda en s’adressant à ses troupes.

Le plus fou dans cette rencontre, c’est que la qualification de la bande au capitaine Grégoire Delain ne souffre d’aucune contestation, malgré les trois divisions d’écart au coup d‘envoi. "On sentait qu’on avait une chance de passer, clairement", déclarera Eric Fouda au moment d’analyser cet exploit. Certainement, la phrase qui fait le plus mal au SMC après cette claque. Même l’ouverture du score des « Rouge et Bleu » par Ivann Botella ne les a pas fait vaciller. D’ailleurs, sur de nombreuses séquences, on s’est demandé qui était le pensionnaire de National et qui évoluait en Régional 1 ? Car le BFC n’a pas composté son billet en parquant le bus devant les cages d’Oscar Lecanu, jetant une pièce en l’air en espérant inscrire un but chanceux à la 93’. Pas du tout. 

"On sentait qu'on avait une chance de passer, clairement"

Eric Fouda

Le meilleur exemple ? Cette troisième réalisation bayeusaine où le trio Romain Guillotte - Benjamin Renaux - Paul Aubel, déchaîné comme jamais, a fait passer les défenseurs malherbistes pour de vulgaires plots qu’on aurait disposé à l’entraînement pour un spécifique attaquant. "On est allé les chercher très haut à la fin de la première période, ils ne savaient plus où mettre le ballon. Pendant 20’, ils n’arrivaient pas à ressortir et on marque un deuxième but", décrypte le coach du Bessin qui s’acquittera "d’une big amende" pour avoir répondu aux sollicitations médiatiques inhérentes après ce type de performance. Et ne lui parlez surtout pas d’équipe au rabais en face. "Les Caennais sont venus quasi au complet. Il ne manquait que (Yann) M’Vila". On confirme.

Quand Antonin Cathrine réclame un synthé au maire adjoint !

"Vous êtes des Barjots", clame-t-il à son groupe en retrouvant le vestiaire d’Henry-Jeanne. Mais Eric Fouda n’est-il, lui-même, pas un peu « barjot » pour s’être enquillé, en préparant ce rendez-vous, l’ensemble des matchs de son adversaire depuis le début de la saison, et le tout, en l’espace d’une journée ! Mais pour l’expérimenté technicien, cette victoire est avant tout celle de ses joueurs. "Bien joué mon gars, tu garderas ça, même dans 15 ans, tu diras : « J’ai sorti le Stade Malherbe bonhomme »", lance l’ex-coach de Quevilly, de sa voix grave, à l’un de jeunes protégés, avant de féliciter l’ensemble de son effectif. "Je suis très admiratif du comportement de mes joueurs, j’éprouve un profond respect. Je le répète toujours : le terrain leur appartient. Vous pouvez mettre tout ce que vous voulez en place, c’est eux qui décident".

"Je le répète toujours : le terrain appartient aux joueurs"

Eric Fouda

D’apparence si placide, l’armure de l’entraîneur du BFC se fend même devant ce pur moment de bonheur partagé collectivement, en reprenant les cris de guerre entonnés par ses troupes. Et les chants ne manquent pas. « Malherbe sous nos pieds », « Oh Caen, qu’est-ce qu’il s’est passé », « Oh Bayeux FC, jusqu’au dernier match de l’année »… Corentin Driaux, Lucas Lefèvre, Antoine Cambron se succèdent pour assurer l’ambiance, parfois en montant sur une table dont on se demande bien comment elle résiste à la furia bayeusaine.

Antonin Cathrine n’est pas en reste non plus. Celui qui possède la particularité d’être salarié de l’association du SMC n’hésite pas à apostropher Arnaud Tanquerel, 1er adjoint à la mairie, en charge des sports. "On veut un synthé", hurle le latéral, référence à ce fameux équipement qui manque tant au développement du BFC. Que ce soit sur ou en dehors du terrain, les « Jaune et Bleu » se sont vraiment mis à la hauteur de l’événement, à la hauteur surtout des dizaines de bénévoles qui ont permis que l’organisation de ce 7e tour soit parfaite. Pour tout ce joli petit monde, la fête s’est poursuivie jusqu’à tard dans la nuit. Aucun problème. Le 8e tour à Yvetot, un collègue du championnat de R1, n'est que dans deux semaines.

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