Foot Normand

L’AS Fauville, c‘est toute une histoire

Avec son grand complexe et une équipe de bénévoles bien rodée, l'AS Fauville peut organiser plusieurs tournois durant la saison. Deux d'entre eux rendent hommage à des jeunes joueurs du club disparus trop tôt. ©AS Fauville

En 2029, l’AS Fauville fêtera ses 120 ans d’existence, seulement entrecoupés par des périodes d'interruption durant les deux guerres mondiales. Et ce qui caractérise ce club du Pays de Caux depuis toutes ces années, c'est son caractère familial. Après autant de saisons au compteur, son histoire, c’est aussi son identité. Et il en a vécu des aventures ! À commencer par un improbable changement de stade, il y a environ 30 ans. "On joue au Stade Municipal qui est en périphérie de Fauville, à l’entrée de la ville car l’ancien terrain, dans le centre, était situé sur une marnière", explique le président David Rihal, qui entame sa sixième saison à la tête de l'association. Mais qu’est-ce qu'une marnière ? C’est une cavité creusée par l’homme pour en extraire la craie. Nombreuses dans ce secteur de la Seine-Maritime, elles peuvent provoquer des effondrements, ce qui s’est produit.

Aujourd’hui, l’ancienne enceinte du centre-ville est devenue une aire de jeu. Et les footballeurs fauvillais disposent désormais d’un complexe plus grand. "Depuis l’année dernière, nous avons une deuxième pelouse éclairée. Avant, nous en avions deux qu'on utilisait pour les entraînements, mais une seule possédait des spots, donc on devait jongler en fonction des horaires. Grâce à la mairie et au fond d’aide de la FFF (le Fafa), nous avons mis en place un éclairage sur un deuxième terrain. Cela nous permet d’avoir des créneaux d’entraînement dédiés pour tout le monde", explique David Rihal. Loin d'être un luxe pour accueillir les 485 licenciés répartis dans 28 équipes qu’il faut coacher chaque semaine. Avec en tout quatre aires de jeu dont le terrain d’honneur et un foot à huit, l’ASF semble bien servie. 

"On a voulu travailler de la même manière que ce soit avec les filles et les garçons. Elles ont leurs propres séances, éducateurs et dirigeants"

D’autant que Fauville attire de plus en plus, surtout au niveau féminin. Avec 90 joueuses sur le précédent exercice (2024-2025), chaque catégorie possède son équipe ; ce qui permet aux jeunes filles de passer d'une tranche d'âge à une autre sans avoir à changer de structure. "Chez les seniors, nous évoluions dans un championnat à huit, mais la saison prochaine, nous aurons pour la première fois une équipe à onze", annonce fièrement le président. "On doit être un des plus gros clubs du coin en termes de licenciées. Les filles qui signent chez nous savent qu’elles ne sont pas obligées de repartir la saison suivante puisqu’on pourra encore les accueillir". Et ce, grâce à une politique qui ne fait pas de différence avec la formation masculine. Aucune discrimination. "On a voulu travailler de la même manière que ce soit avec les filles et les garçons. Elles ont leurs propres séances, éducateurs et dirigeants".

Un album « Panini » qui cartonne chez les jeunes

Toute cette énergie, l'AS Fauville l’entretient grâce à des actions qui s’appuient sur des bénévoles très impliqués. "Notre force, et c’est l’esprit du club, c’est qu’on a une vie associative développée. On essaie d’organiser des animations en internes, des repas, des calendriers, diverses opérations. Par exemple, pour la troisième fois l’an dernier, nous avons conçu un album façon Panini. Cela créé une cohésion, les gens se connaissent et se reconnaissent. Et les enfants adorent !" Cette initiative permet aussi aux « Blanc et Noir » d’engranger quelques recettes supplémentaires dans une commune où les partenaires sont fidèles mais peu nombreux. "On essaie d’aller en chercher d’autres pour cette opération, histoire de ne pas solliciter toujours les mêmes. On tente de développer un peu notre réseau".

"On cherche surtout à former nos jeunes et à les incorporer au fur et à mesure en seniors"

Les bénévoles de l’ASF sont également de la partie lorsqu’il s’agit d'organiser des tournois. Trois ont lieu chaque année. Un gros rendez-vous féminin en fin de saison, et deux événements qui portent le nom de jeunes du club malheureusement disparus. "Nous avons le tournoi Benoit-Motte, destinés aux garçons, des U6 aux U13 et qui rend hommage à un jeune qui a été renversé par une voiture en 1995. Le deuxième concerne le futsal et la catégorie U11. Il se déroule en janvier, il porte le nom de Simon Dubourgnoux, qui évoluait cette catégorie. Il est décédé subitement il y a trois ans à la suite d’une infection". Trois tournois, ne serait-ce pas un peu beaucoup pour un seul club ? Non à en croire le président. "On a une équipe de bénévoles qui est habituée à l’organisation de ces manifestations. Pour un tel événement, c‘est plus d'une cinquantaine de personnes mobilisées sur deux jours".

Sportivement, l’équipe première évolue en Régional 3, mais elle ne fait pas dans la démesure. Située entre Yvetot (R1), Fécamp (R2) et Bolbec (R2), le pensionnaire du Pays de Caux souhaite avant tout conserver son esprit de famille. "L’objectif est un jour d’accéder à la R2, mais ce n’est pas une fin en soi. On cherche surtout à former nos jeunes et à les incorporer au fur et à mesure en seniors. L’ossature de notre première, ce sont principalement des garçons du cru". Certains partent pour évoluer plus haut, ce que comprend David Rihal. "Ceux qui peuvent prétendre à un niveau supérieur, on n'a aucun intérêt à les brider, on doit plutôt les accompagner. Après, il y a toujours des parents qui pensent que leurs enfants sont des pépites, qui signent ailleurs pour finalement se retrouver en équipe trois ou quatre. C’est dommage". Avec son histoire et son identité, l’AS Fauville conserve une colonne vertébrale solide. "Le fait d’avoir une structure qui vive, où les gens se connaissent, ça limite les pertes. On pourrait nous reprocher un manque d’ambition. On a des valeurs, mais ça n’empêche pas d’être ambitieux et de progresser chaque saison". Une bien belle philosophie.

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Association Sportive Fauville-en-Caux

  • Créée en 1909
  • Président : David Rihal
  • Environ 485 licenciés dont 90 féminines
  • 28 équipes
  • Une équipe premièrere en R3
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