Montée en N2 : l'AF Virois n'a pas le droit à l'erreur
Voilà quelques semaines, dans nos colonnes, le co-entraîneur de l'AF Virois Tony Théault, sans faire de plans sur la comète, avait expliqué vouloir rester dans la course le plus longtemps possible pour tenter d'arracher une montée en National 2. Une remontée en l'occurrence. Et à deux journées du terme, les Virois sont bien dans le coup puisqu'ils ne comptent qu'un petit point de retard sur le duo de leaders formé par la réserve du FC Lorient et celle de l'EA Guingamp. Malgré l'enjeu, Tony Théault a tenu à désacraliser le derby qui s'annonce. "Ce ne sera pas un match particulier par rapport à ce qu'on met en place d'habitude", assure le technicien. "On sait qu'on est en position de chasseurs depuis un petit moment et on en a pris l'habitude parce que ça a un peu été le cas tout au long de la saison. Donc voilà, on prépare le match comme les autres".
Qu'à cela ne tienne, sans vouloir mettre de pression superflue sur leurs hommes, Tony et Robin Théault ne se cachent pas : ils visent ouvertement la montée, ils l'évoquent volontiers avec leurs joueurs, même s'ils savent que tout ne dépend pas non plus que d'eux. "On en a parlé tout au long de la saison, on en parle depuis quelques mois maintenant", résume Tony Théault. "De toute façon tout le monde connaît le classement, on est dans un money time et on sait très bien qu'on n'a pas forcément le droit à l'erreur, mais ça sert non plus à rien d'insister trop là-dessus, il faut vraiment qu'on se focalise sur nous, sur ce qu'on met en place pour gagner les matches".
Maintien : le FC Flers veut garder la main
Pour les Flériens, cette avant-dernière journée n'est pas dénuée d'enjeu non plus. Alors que leurs voisins virois briguent une montée, eux espèrent tout simplement se maintenir une deuxième saison de suite en N3. Mal embarqués au sortir de l'hiver, les Ornais ont eu la bonne idée d'enchaîner les résultats positifs, si bien qu'à deux journées du terme, ils sont hors de la zone rouge et ont leur destin entre leurs mains. Le seul problème pour eux : les deux derniers matches leur réservent des chocs contre deux pensionnaires du podium. L'entraîneur Tony Rouillon a conscience que la tâche ne sera pas aisée.
"On est tous concentrés sur un objectif important pour les deux clubs et on essaie de part et d'autre de faire notre travail au mieux. On est tous investis, passionnés, c'est plutôt ça sur cette fin de saison !" résume le coach flérien, lequel a dû faire face à quelques difficultés cette saison, mais a su redresser la barre au meilleur des moments. "Cette année, ça a été difficile, le niveau a augmenté. Il y a eu des cailloux dans la chaussure tout au long de l'année". L'idée, pour le coach reste évidemment de conclure en apothéose.
Pour Valentin Aumond, un match forcément spécial
L'une des histoires qui entoure ce derby entre Flers et Vire, c'est évidemment le retour de Valentin Aumond dans un stade où il a connu de nombreuses émotions. Et pour cause : il portait encore le maillot du FC Flers, son club « formateur », il y a un an, avant de faire le court trajet jusqu'à Vire. "Je souhaite à Flers de se maintenir", glisse celui qui a passé une dizaine d'années au club. "Après, si nous on doit monter et qu'eux doivent descendre, eh bien ce sera comme ça... Car c'est vraiment notre montée la priorité !"
Parti à Vire pour franchir un cap et découvrir autre chose, le joueur de 25 ans a été servi même si, exposé à une forte concurrence à son poste, l'ancien Flérien n'a pas joué autant qu'il l'espérait et a surtout opéré en sortie de banc. S'il compte s'imposer davantage à l'avenir, il ne boudera pas son plaisir samedi s'il venait à se montrer décisif contre son ancienne maison, à laquelle il reste évidemment très attaché. "C'est un club familial, il n'y a pas à dire", assure-t-il. "Même s'il y a eu beaucoup de changements ces derniers temps, je dois toujours connaître six ou sept joueurs, je garde des contacts. Flers, c'est un club où j'ai fait de très belles rencontres, où on m'a fait progresser, où on m'a fait confiance".
Les "au revoir" de Tony Rouillon au public de Flers
La nouvelle est tombée assez brutalement la semaine dernière : à deux matches du terme, Tony Rouillon et son fidèle adjoint Samuel Aubry ont appris qu'ils ne seraient pas conservés la saison prochaine et que c'est l'ancien de La Maladrerie, Frank Dechaume, qui prendrait leur suite. Ce samedi, le duo de technicien va donc faire ses adieux à un public du Hazé auquel ils s'étaient attachés depuis maintenant cinq saisons. "Moi, j'étais bien ici, je me plaisais bien", regrette Tony Rouillon. "J'ai appris à aimer ce club et les gens qui en font partie aussi. Après on sait aussi que c'est le job, qu'il y a un début et une fin, c'est comme ça. Il faut que ça se finisse bien dans les relations, mais la semaine est particulière, ce n'est pas très agréable, je vais être honnête".
Désormais en quête d'un nouveau projet, le coach flérien espère terminer par une victoire et rapprocher un peu plus son équipe d'un maintien au cinquième échelon national. "J'ai tellement passé de bons moments avec beaucoup de dirigeants et de bénévoles", poursuit Tony Rouillon. "Ce qui m'intéresse, c'est d'essayer de partir bien, en gardant des amis, des gens qu'on aime bien, et de laisser une belle image. Je veux pouvoir revenir avec le sourire dans ce club, c'est ça qui est important". Finir par un succès serait en tout cas une belle manière de marquer les esprits.
Tony Rouillon et les frères Théault, un match entre amis sauf sur le terrain
L'histoire est déjà bien connue : les frères Théault et Tony Rouillon ont toujours été particulièrement proches depuis leur enfance et ont même connu des moments privilégiés à l'US Granville, quand les deux frangins étaient encore joueurs et que l'actuel coach de Flers œuvrait comme adjoint de Johan Gallon. Désormais, opportunité leur est donnée de se tirer la bourre sur leurs bancs respectifs, avec les avantages et les contraintes que cela peut engendrer. "On fait un peu plus abstraction et on se focalise un peu plus sur nous et non sur lui", glisse Robin Théault. "Je pense que d'un côté comme de l'autre, on connaît parfaitement les deux équipes, on connaît parfaitement ce qu'il va mettre en place, les petits défauts comme les qualités qu'il peut avoir".
Puisque les deux formations se sont déjà affrontées en amical, en Coupe de France et à l'aller en championnat, ce match de la 25e journée sera donc leur quatrième duel de la saison. Et le contexte sportif comme extra-sportif change logiquement la donne. "On n'a pas trop le temps de penser que c'est les copains en face", précise Tony Rouillon. "Ce qui est chiant en fait, c'est qu'il y a des gens mal intentionnés qui vont aussi penser que vu qu'on est amis, ça va peut être différent et influencer le résultat de l'un ou de l'autre. Je sais qu'il y en a qui vont avoir des mauvaises pensées, et c'est peut-être ce qui va le plus m'embêter". Les échanges précédant la rencontre ont d'ailleurs davantage tourné autour de la situation personnelle de Tony Rouillon que sur le volet sportif. "On sait qu'il a eu son entretien et qu'il ne continue pas avec Flers, donc on l'a un peu plus eu sur ces derniers jours par rapport à sa situation personnelle que par rapport au match", confirme Robin Théault.
Affaire Milizac : ce devrait bien être l'avant-dernier match de la saison viroise, mais...
Il demeure un point d'interrogation sur la fin de saison viroise. Le match perdu contre Milizac (J15. 0-2, le 8 février) émaillé par une erreur manifeste d'arbitrage (un joueur breton a reçu deux cartons jaunes sans être exclu) avait été donné à rejouer avant qu'une décision en appel ne vienne contredire cet état de fait, laissant aux Bocains l'option d'aller plus loin dans leurs recours. Avant le déplacement à Flers, le président Christophe Lécuyer a fait le point : "On mesure tous qu'il y a eu une faute technique d'arbitrage qui a pu influencer le résultat final, néanmoins le contexte aujourd'hui est que la fin des championnats est proche, on connait évidemment la complexité pour la Fédération de refaire jouer un match une fois que le championnat est arrivé au bout, on mesure ces deux aspects-là".
S'il est difficile voire impossible d'imaginer le match rejoué un jour, l'AF Virois a quand même fait une avancée dans ses démarches. "Dans l'immédiat, on a saisi le CNOSF pour la forme cette semaine et en fonction de ce qui va se passer ce week-end, on décidera des suites à donner", conclut le président de l'AFV. "Moi, je n'affectionne pas particulièrement de passer mon temps devant les juridictions, j'ai conscience que ça reste un peu flou à l'heure actuelle et qu'il est difficile de répondre catégoriquement sur le sujet". Il semble ainsi acquis, quoi que fassent les dirigeants calvadosiens, que pour espérer remonter en N2, les Virois devront compter sur une fin de saison canon et sur quelques points abandonnés en route par leurs rivaux.
> N3. J25 - FC Flers (9e - 29 points) / AF Virois (3e - 45 points), samedi 10 mai à 18 heures au Stade du Hazé.