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Le lutteur Loïc Samen inspiré par Marie-José Pérec

Ayant eu l'occasion de croiser à plusieurs reprises Marie-José Pérec, que ce soit à travers la Team Normandie et les Etoiles du Sport, Loïc Samen trouve le discours de la triple championne olympique "ressourçant".

Ayant eu l'occasion de croiser à plusieurs reprises Marie-José Pérec, que ce soit à travers la Team Normandie et les Etoiles du Sport, Loïc Samen trouve le discours de la triple championne olympique "ressourçant".

Il n'y a pas que la ballon rond dans la vie ! En partenariat avec la Région Normandie, la rédaction de FOOT NORMAND a décidé, chaque mois, de mettre à l'honneur les athlètes de la Team Normandie qui ambitionnent de participer aux Jeux Olympiques en 2024, à Paris. Pour cette nouvelle chronique, focus sur le Campus de la Team Normandie qui s'est tenu, à la mi-septembre, au Centre Sportif de Normandie (CSN) à Houlgate.

Ateliers media training, sensibilisation sur les droits d'un sportif avec un avocat spécialisé, interventions de grands champions, sans oublier des instants de cohésion via différentes disciplines (VTT, badminton)... Le moins que l'on puisse dire, c'est que la cinquantaine d'athlètes présents, dont les 16 membres de la Team Normandie, ne se sont pas ennuyés une seconde lors de la quatrième édition du Campus qui s'est tenu à la mi-septembre. Après un intermède à Cabourg la saison dernière ; en raison des travaux au CSN (Centre Sportif de Normandie), tout ce joli petit monde a retrouvé ses habitudes à Houlgate. Un rassemblement auquel Les Etoiles du Sport sont maintenant associées depuis trois ans. "Sauf compétition, c'est un rendez-vous que je ne raterais pour rien au monde", témoigne Loïc Samen.

Mais avant d'établir ses quartiers au CSN pendant trois jours (20-22 septembre), la Team Normandie a effectué un crochet par Caen pour assister à une rencontre entre Marie-José Pérec et 200 jeunes sportifs provenant des pôles de la région. Et quand la Gazelle guadeloupéenne s'exprime, tout le monde est attentif. "Ecouter de grands champions comme Marie-Jo, c'est ressourçant", glisse le lutteur sottevillais, le regard plein d'admiration. "Quand tu l'entends, tu te rends compte de sa culture de travail. C'était une machine. Tu n'as envie que d'une seule chose, c'est de prendre exemple. Ne disposant pas à son époque de tous les outils modernes comme nous aujourd'hui, elle nous a expliqué que sa jauge pour savoir si elle avait fait un bon entraînement, c'était si elle vomissait ou pas".

"Ecouter de grands sportifs comme Marie-Jo, c'est ressourçant. Quand tu l'entends, tu te rends compte de sa culture de travail"

Loïc Samen

Une méthode, certes, un peu extrême mais qui lui a permis de se construire un palmarès XXL. "Quel parcours ! Trois fois championne olympique. C'est tout simplement bluffant", n'en revient presque pas le Loïc Samen. Sacrée sur le tour de piste aux JO de Barcelone en 1992, Marie-José Pérec avait signé un doublé retentissant, 200-400 mètres, quatre ans plus tard, à Atlanta. Des courses que le jeune homme, du haut de ses 24 ans, n'a pas pu vivre en direct. Et pour cause, il n'était pas encore né ! "Les performances de Marie-Jo, elles ont fait le tour des réseaux sociaux", souligne celui qui a eu la chance d'échanger à plusieurs reprises avec la triple médaillée d'or que ce soit à travers la Team Normandie, les Etoiles du Sport ou son statut de pensionnaire de l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance).

Des conseils qui pourraient le conduire aux JO de Paris

Pour Loïc Samen, le discours de sa prestigieuse aînée constitue également une source d'inspiration. Absent de la délégation tricolore pour les championnats du Monde à Belgrade, en Serbie, en septembre ; la faute, notamment, à une contre-performance sur un Grand Prix en Allemagne quelques mois auparavant, le lutteur d'origine camerounaise - de nouveau à 100% de ses moyens physiques après avoir été perturbé dans sa préparation par des blessures ces deux dernières années (genou, pouce) - s'est aperçu que même les plus grands champions peuvent connaître des mauvaises passes. "Quand tu as une baisse de motivation ou que tu traverses une période dure comme ce fut le cas pour moi après ma non-sélection pour les Mondiaux, c'est rassurant de se dire que presque tous les athlètes ont vécu quelque chose d'identique".

"Marie-Jo nous a rappelé quelque chose de capital. Tu n'iras jamais loin si tu ne sais pourquoi tu le fais"

Loïc Samen

A la suite de l'intervention de Marie-José Pérec devant les jeunes sportifs des pôles normands, Loïc Samen s'est aussi livré à une introspection. "Marie-Jo nous a rappelé quelque chose de capital. Tu n'iras jamais loin si tu ne sais pourquoi tu le fais. Bien sûr que gagner est important mais il y a souvent des raisons plus profondes qui te poussent à aller puiser la force au fond de toi. Cette pensée a résonné dans ma tête", confie celui qui est né avec une malformation aux pieds, dénommée « pied bot », qui a nécessité de nombreuses opérations. "J'étais très jeune donc je n'ai jamais eu le sentiment d'être handicapé alors que je l'étais".

Ce parcours qui n'a en rien été un long fleuve tranquille, Loïc Samen l'a transformé en atout. Aujourd'hui, le membre de la Team Normandie a "la dalle". "Je veux me prouver que j'en suis capable, que je peux prétendre à l'Excellence. Quand j'aurai arrêté le sport de haut niveau, je veux pouvoir me dire que j'ai atteint le maximum de mes capacités. Actuellement, ce n'est pas le cas", souligne le n°1 Français dans la catégorie des - 97 kg qui rêve d'une médaille aux JO de Paris, l'été prochain. Un rêve qui passe par deux tournois de qualification à partir du mois d'avril. Pour décrocher son billet, il faudra rallier la finale. Tout sauf une mince affaire alors que le lutteur sottevillais a reculé au 35e rang mondial. Mais Loïc Samen dispose d'une botte secrète : les précieux conseils d'une certaine Marie-José Pérec.

Sortie en VTT, tournoi de badminton, ateliers media training, réseaux sociaux, droits d'un sportif...

Tournoi de badminton, sortie en VTT, interventions sur le media training, les réseaux sociaux, les droits d'un sportif... Loïc Samen et la Team Normandie ont vécu trois jours intenses durant le Campus 2023.

Trois journées intenses. C'est ainsi qu'on pourrait résumer le Campus de la Team Normandie, édition 2023. Pendant ces 72 heures au CSN à Houlgate, la cinquantaine d'athlètes présents, en comptant également ceux des Etoiles du Sports, ont eu droit à plusieurs interventions, à commencer par le media training avec l'ancien journaliste de TF1 et de France Télévisions Nicolas Rossignol. "C'est mon atelier préféré. On apprend à se positionner devant un public, à structurer notre propos, à utiliser le langage non-verbal", détaille Loïc Samen qui, fidèle à son habitude, a noirci des pages et des pages de son carnet de notes. Les membres de la Team Normandie ont aussi été formés à l'usage des réseaux sociaux avec le Youtubeur Gonzague Rebois. "Un grand classique du Campus", selon le lutteur sottevillais mais indispensable, aujourd'hui, dans la carrière d'un champion en devenir. "C'est comme ça qu'on gagne en visibilité. En cas de qualification aux JO, voire de médaille, il faudra avoir la capacité de surfer sur l'engouement qui va en découler". Nouveauté cette année, la Team Normandie a reçu une sensibilisation aux droits d'un sportif par l'avocat Baptist Agostini-Croce. "Il nous a apporté plein de petits conseils, des choses que nous, en tant qu'athlètes, on ne sait pas spécialement".

Bien sûr, ce ne serait pas un Campus sans des moments de cohésion autour d'activités sportives. Au programme cette année : une sortie en VTT avec pour mener le peloton, l'ancien cycliste professionnel Yoann Offredo. "Quand ça grimpe, que tu es dans la boue, que tu sens les lactiques monter, c'est tendu", ne cache pas Loïc Samen. "J'aurais aimé terminer le parcours sans poser le pied à terre mais j'ai été obligé de descendre de mon vélo pour le pousser". Le membre de l'équipe de France de lutte s'est largement rattrapé raquette en main lors d'un tournoi de badminton en duo. Il faut dire que le Sottevillais a eu de la chance au tirage en faisant équipe avec Arthur Vaugeois. "Il a fait du 70% du taf", sourit Loïc Samen. "Il suffit qu'il tende son bras, qu'il mette un coup de poignet... C'est dingue. Du coup, on a squatté la place de n°1 de la montante-descendante".

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