Léa Ben Slama (29 ans) fait partie des piliers de Plateau Est. "Ça fait dix ans que je suis au club, depuis sa création”, confie la gardienne. Son affection pour l’équipe rouennaise s’explique avant tout par le volet extra-sportif défendu dès l’origine. “Ce sont leurs valeurs qui m’ont plu. Créer un projet 100 % féminin, c’est vrai que ça a attiré pas mal de monde“, rembobine-t-elle. Ce modèle, fondé sur la place des femmes dans le football, a tout de suite suscité son intérêt et son engagement. “Je m’y suis sentie très bien, donc je suis restée”, explique la Normande. Ces quelques mots traduisent une fidélité rare dans le football amateur et un véritable attachement humain. La n°1 des « Rouges » incarne la stabilité et la continuité d’un groupe où la passion et l’engagement comptent autant que les résultats.
Au fil de ses années passées à Plateau Est, Léa Ben Slama a vu défiler plusieurs entraîneurs et plusieurs générations. Aujourd’hui, c’est sous la direction de Grégory Beaudelot qu’elle évolue. “C'est quelqu'un de très technique, qui est très à l'écoute de ses joueuses. Il s'y connaît vraiment pas mal”. Même si c’est sa première expérience à la tête d’une formation féminine, son approche permet aux Rouennaises de progresser et de maintenir un climat de confiance. L’équilibre entre rigueur et proximité avec son équipe peut permettre de consolider les performances collectives et individuelles. Le FCFRPE semble donc bien engagé sous sa direction, prêt à relever les défis de la saison.
Le tirage au sort du 1er tour fédéral ce mercredi
Pour la gardienne, ce match de Coupe de France contre La Mos représentait aussi un retour à la compétition, après plusieurs mois d’absence à cause d’une hernie discale en 2024. “Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué en R1, j’ai retrouvé un groupe qui est quand même assez jeune”, indique-t-elle. L’objectif de ce match était donc double. Reprendre des sensations et gagner pour relancer la dynamique collective. Si elle avait déjà disputé le tour précédent, face à un adversaire hiérarchiquement inférieur (victoire 5-1 contre l’Entente Pays Aiglon-Le SAP, D1), avec le leader du championnat de R1, un tout autre défi se proposait à Léa Ben Slama et à ses coéquipières. Sur le terrain, les filles de Grégory Beaudelot se sont rapidement montrées solides et tranchantes offensivement. “On a eu pas mal d’occasions, on était complètement dedans, bien en place”, raconte la portière. L’ouverture du score, signée Chloé Delestre, a confirmé cette bonne entame. Malgré une égalisation rapide des locales, Léa Ben Slama assure que son équipe n’a jamais baissé les bras. “Le match a été très serré du début à la fin. On est restées concentrées, on y a cru jusqu’au bout”. La décision s’est finalement jouée lors de la séance de tirs au but, un exercice que la gardienne apprécie particulièrement. Pour preuve, ses deux parades face aux Caennaises (1-1, 4-2 tab). “J’aime bien rentrer dans la tête des tireuses. C’est un peu un jeu".
Battues l’année dernière par le RC Lens (D2), les partenaires de Léa Ben Slama abordent cette nouvelle édition de la Coupe de France avec un esprit de revanche. Marquées par cette élimination (4-0), les Rouennaises ont à cœur de montrer qu’elles ont grandi collectivement et qu’elles peuvent rivaliser avec des adversaires d'une catégorie supérieure. L'identité du prochain adversaire sera connue ce mercredi (5 novembre) alors que les pensionnaires de Seconde Ligue entreront en lice. Portées par leur coach Grégory Beaudelot, les joueuses de Plateau Est savent que la rencontre face à La Mos doit servir de repère pour la suite. “Dans la détermination de chaque joueuse, dans l'esprit collectif sur le terrain, c'est vraiment quelque chose qu'il va falloir qu'on garde pour relancer la machine en championnat”. D’autant que les deux équipes se retrouveront très bientôt, cette fois-ci en championnat, sur la pelouse du Stade Stanislas-Bilyk. Un rendez-vous important qui pourrait permettre aux Rouennaises de se relancer après un début de saison contrasté (10e/12, 2V-4D). Dans leur jardin, elles auront l’occasion de confirmer les promesses entrevues ce week-end et de repartir de l’avant avant la trêve hivernale.
Mathis GIFFARD (stagiaire)
