Amaury Tessier (32 ans), le plus ancien du groupe
"C’est un Alençonnais dans le cœur"
"Amaury, il est arrivé le même été que moi (en 2014). C’est Nicolas (Bansard, le président) qui l’a recruté à Argentan. C’est un garçon, c’est vrai, qui a un gros caractère. Il est entier sur le terrain comme en dehors. Il s’exprime sans retenue. Parfois, ça lui joue des tours, comme quand il m’a plombé mon match au bout de 20’ (sourire)*. Il avait décidé que le match s’arrêtait là pour lui. Mais Amaury, c’est surtout un garçon extrêmement charmant, gentil, un chic type… Il a aussi besoin d’être sécurisé car il a cette fragilité en lui. Le joueur, lui, répond toujours présent dans les grands rendez-vous : pour la montée en N3 (2017), pour les maintiens, les matchs de coupe… Et il est toujours ouvert quand il s’agit de servir l’équipe, même quand j’innove, en début de saison, en l’alignant derrière dans l’axe (lui, l’attaquant de base, à la suite d’une pénurie de défenseurs centraux). Il sait que c’est pour dépanner. Il est vert dans le cœur, c’est un Alençonnais dans le cœur".
*En ouverture du championnat, à Brest, Amaury Tessier, après avoir concédé un penalty, a écopé d’un second avertissement, synonyme de carton rouge, au bout de 21’ de jeu.

Amaury Tessier est arrivé la même année que Vincent Laigneau à l'US Alençon. ©USA
Nathan Laigneau (30 ans), son fils
"Son gros point fort, c’est sa communication"
"Nathan, c’est un arrière qui connaît ses forces comme ses limites, il ne va pas chercher à en faire plus pour se griser. Ces dernières années, il a beaucoup progressé. Sur un ou deux mètres, il est gêné par sa vitesse mais il compense par sa lecture de jeu, son expérience. Désormais, il compte pas loin de 110 matchs en N3. Depuis qu’il a fait son retour avec Karim (El Hamdaoui) derrière (il a purgé trois matchs de suspension en début de saison), avec aussi Théo (Salibur), on s’est stabilisé. On est solide. Son gros point fort, indéniablement, c’est sa communication à l’intérieur du groupe. Quand il est là, tu vois la différence. Dans les vestiaires, il fait partie des cadres, mais c’est surtout sur le terrain que sa parole est forte. Il guide les autres, et peu importe le joueur. Pendant la préparation, il a participé à un match amical avec la « B ». A la fin, un parent d’un jeune m’a confié : « Il a rassuré mon fils, il l’a accompagné, il a communiqué avec lui ». Le fait que ça soit mon fils ? Il sait très bien qu’il n’y a pas de privilèges. Quand on est au foot, je suis son coach et il est mon joueur. Ça n’empêche pas quelques moments de tension car on a nos caractères. Nathan, c’est un compétiteur qui a appris à aimer le club. S’il n’y avait pas la distance (il habite sur l’agglomération caennaise), je pense qu’il y resterait à vie".
Joachim Lepage (28 ans), le compagnon de covoiturage
"On a écrit une belle histoire avec lui"
"Joachim, c’est un garçon toujours souriant, plus souple de caractère, adorable à gérer… Je suis allé le chercher à Deauville il y a quatre ans. J’ai beaucoup voyagé avec lui. Comme il n’avait pas le permis, je me souviens pendant la période Covid que je le récupérais et je le ramenais après les entraînements avant de redescendre sur Caen (où Vincent Laigneau réside). Forcément, ça prend un peu de temps, mais il faut savoir si tu veux les joueurs ou pas dans ton équipe. Quand tu es coach, tu t’engages. Je l’ai recruté car je voulais un pur gaucher et il possède une qualité de pied. Il a également une grosse qualité de vitesse. Avec le ballon, il est phénoménal. Contre Le Havre il y a trois ans, il avait été très bon. Par sa manière d’animer son côté, il nous apporte beaucoup de fraîcheur. Il contribue aussi à faire remonter notre bloc. Bien sûr, il a eu des carences sur l’aspect défensif. On essaye de corriger son placement. D’ailleurs, il a progressé. En début de saison, je l’ai un peu bousculé car défensivement justement, il ne répondait pas aux attentes. Il s’est remis en cause et là, il revient à son meilleur niveau. C’est un garçon qui bosse beaucoup en dehors des séances, peut-être même un peu trop. Au-delà du foot, on a écrit une belle histoire avec lui, car, aujourd’hui, il travaille et vit à Alençon. Il a un bon équilibre à côté du foot".
Elyass Dhoifirou (28 ans), le bon élève
"Tu rêves d’avoir des mes comme ça dans ton groupe"
"Elyass, c’est un petit gars du coin. Il a joué à Mamers, Argentan, Flers. C’est un garçon que je cite souvent en exemple, un exemple silencieux, ce n’est pas un meneur par la parole. Mais il est tout le temps présent : aux matchs, aux entraînements… Même quand il traverse des périodes de doutes, comme tout le monde, il ne jure que par le travail. C’est un gros bosseur. Je suis très attaché à ce qui se passe derrière le ballon. En début de saison, si on n’a pas été bon, c’est parce qu’après la récupération, on laissait des espaces. Elyass, lui, respecte parfaitement les consignes. Tu le positionnes extérieur droit, tu lui demandes de se mettre à cinq mètres du latéral adverse, il va être exactement là sur le terrain. Tu lui dis de se décaler de cinq mètres à l’intérieur, idem. L’année où on élimine Le Havre, en Coupe de France, il avait livré un match extraordinaire contre l’AG Caen, défensivement, offensivement. Il leur avait mis le bouillon et à la perte de balle, il était tout le temps dans le contre-effort. Ce qui est merveilleux avec ce garçon, c’est qu’il bosse de nuit, il finit à 10 heures le matin. Le samedi, il enchaîne, il sort du boulot, quand on est en déplacement, il dort un peu dans le bus et il joue. Tu rêves d’avoir des mecs comme ça dans ton groupe".
Théo Salibur et Elyass Dhoifirou fêtent la qualification de l'US Alençon au tour précédent, aux dépens du FC Rouen. ©USA
Théo Beaulavon (26 ans), le pur alençonnais
"« Coach, on a gagné, c’est l’essentiel »"
"Théo Beaulavon, c’est un milieu de terrain qui a été formé à Alençon, il a joué en U17 Nationaux ici… Il est très attaché à ses racines, à l’Orne, au club… D’ailleurs, il est installé à Alençon. Pour lui, c’est dur de passer le cap N3, mais c’est un garçon qui n’abandonne jamais. Depuis que je suis coach à l’USA, parfois, il joue, d’autres fois, non, il est remplaçant, il descend en R2 (avec la réserve), mais il est toujours là. Après la qualification contre Rouen, où il n’est pas entré, il m’a dit : « Coach, on a gagné, c’est l’essentiel. C’est normal de ne pas avoir joué ». En coupe, je sais que je peux faire appel à lui. Et en championnat, il peut nous rendre de précieux services. A domicile, il a déjà signé une entrée décisive cette saison. C’est un joueur hyper important pour le groupe. Avec Nicolas (Bansard), on a toujours voulu garder une fibre locale. D’ailleurs, on y fait attention dans notre recrutement. Mais quand on peut compter sur des garçons comme Théo, on ne veut surtout pas les lâcher".
Karim El Hamdaoui (34 ans), le boss de la défense
"Dans le Top 5 des joueurs que j’ai eu sous mes ordres"
"Comme son frère (Hakim), il a l’amour du maillot de l’US Alençon. Les El Hamdaoui, c’est une famille très riche sur le plan humain, toujours tournée vers les autres, à vouloir aider… Ces mes sont extraordinaires. Ils te donnent tout ce qu’ils ont. Dans ma carrière de coach, ce que je retiens, ce sont les rencontres avec les hommes. Et en 39 ans sur les bancs, Hakim et Karim figurent dans le Top 5 des joueurs que j’ai eu sous mes ordres. Quand je suis arrivé à Alençon, on m’a lancé : « Tu vas voir, c’est compliqué ». Ça ne l’a jamais été. Comme avec tous les joueurs, il faut les comprendre, les entendre, les accompagner… De toute façon, j’ai toujours préféré avoir des joueurs charismatiques que des fantômes. Si j’ai réussi ce parcours à l’US Alençon, je peux leur dire merci. Sur le terrain, Karim, c’est le patron de notre défense, le boss. C’est comme ça que je l’appelle. Il a aussi une très bonne vision du jeu, il apporte une sorte d’équilibre au groupe, il sait tempérer les choses quand ça s’impose. Et il dégage une puissance athlétique extraordinaire, sachant qu’il a un métier difficile (agent vitrier). Quand tu arpentes la région pour nettoyer les vitres, dès 5 heures le matin, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige… Et il est papa de deux enfants. Du coup, parfois, il a des coups de mou, mais je sais pourquoi. Tu ne peux pas être 12 mois sur 12 au taquet. Ce n’est pas possible".
Hakim El Hamdaoui (34 ans), le buteur
"Le jour où il partira, on va perdre gros"
"Hakim, il a un talent dingue avec le ballon, un sens du jeu pas possible, il est pétri de qualités. Il a des rétroviseurs partout, il voit tout ce qu’il se passe sur un terrain. On devrait le regarder à la télé. Bien sûr, on a connu un Hakim plus mobile il y a quelques années. Comme tout le monde, il a pris un peu d’âge, mais il a atteint une telle maturité aujourd’hui. Et le pied, lui, est toujours là. D’ailleurs, depuis son retour au club (en 2016), ses stats parlent pour lui. Hakim, c’est entre 15 et 20 buts par saison en moyenne. C’est un leader. Après le départ de Trésor (Luntala), je savais que ça serait lui notre capitaine, même si son frère, Karim aurait pu aussi porter le brassard (il est vice-capitaine). Et à Alençon, il est chez lui. D’ailleurs, il est médiateur dans les quartiers prioritaires pour la mairie (au sein du service JIP : Jeunesse insertion prévention). Pour le club, c’est un exemple. Il est tout le temps présent, et pas seulement pour l’équipe première. Le week-end dernier, on était ensemble pour assister à la qualification en Coupe de France de nos féminines et derrière, il est resté voir notre équipe B. Il n’a cessé de l’encourager. Et le matin, il était sur un rassemblement du district avec sa fille. Il sait très bien transmettre. Le jour où il partira, on va perdre gros. J’espère qu’il va tenir encore un peu. A Alençon, on a réussi à assurer la transition après les départs de Trésor Luntala et Christophe Juin, des très gros joueurs. C’est cette génération avec les frères El Hamdaoui et Amaury Tessier qui a pris le relai. Quand ils arrêteront, ils vont laisser un sacré vide".
> Coupe de France. 6e tour - CMS Oissel (N3) / US Alençon (N3), samedi 25 octobre à 18 heures au Stade Marcel-Billard.
Karim El Hamdaoui, l'un des cadres du vestiaire alençonnais, hurle sa joie sur la pelouse de Jacques-Fould après l'exploit contre le FCR. ©USA