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Portée par son leader Joan Tshiabu, la jeunesse rouennaise n'a pas peur de l'AS Monaco

À 17 ans, le défenseur rouennais Joan Tshiabu a l'avenir devant lui et fait un parfait leader charismatique pour les U18 du FCR. ©Yann Angèle/FC Rouen 1899

À 17 ans, le défenseur rouennais Joan Tshiabu a l'avenir devant lui et fait un parfait leader charismatique pour les U18 du FCR. ©Yann Angèle/FC Rouen 1899

Si les U18 du FC Rouen figurent parmi les 1/8es de finaliste de la Coupe Gambardella, ils le doivent bien sûr à leurs qualités collectives mais aussi en partie à leur capitaine Joan Tshiabu. Avant toute chose, soignons les présentations. Au cas où vous auriez fait l'erreur, le prénom du défenseur rouennais de 17 ans se prononce "Yoan". Si vous n'aviez jamais entendu parler de lui, c'est somme toute assez logique mais ne pas le connaître pourrait bien se transformer en anomalie d'ici quelques années. "J'ai deux-trois joueurs qui sont promis à un bel avenir mais si je devais en mettre un en lumière, ce serait mon capitaine Joan", nous avait dévoilé l'entraîneur des Diablotins Julien Daviet voilà quelques semaines. "Que ce soit par son parcours, sa détermination ou ce qu'il apporte au quotidien, c'est un joueur sur lequel je mettrais une petite pièce".

"Rouen, c'était l'équipe qu'on voulait battre, plus que les autres. Quand j'ai eu le choix d'y aller, je n'ai pas réfléchi"

S'il donne l'impression de faire partie des murs depuis des lustres, le natif de Paris n'est pourtant un joueur du FCR que depuis trois saisons. "J'ai commencé le football à Rouen quand j'avais 5 ans mais j'ai d'abord joué à l'ASM Château-Blanc", se raconte le défenseur avec autant d'aisance dans le verbe que sur un terrain. "Si j'ai commencé le football, c'est parce que j'ai voulu faire comme mon grand frère". Alors qu'il avait un temps raccroché les crampons, c'est pour l'anecdote autant son frère que le Real Madrid de Cristiano Ronaldo qui lui a redonné l'appétit du jeu. "À cette époque, j'étais attaquant. J'aimais leur manière de jouer, leur façon d'accélérer, la manière de défendre de Sergio Ramos".

Assez naturellement, celui qui solidifie aujourd'hui l'arrière-garde rouennaise a fini par reculer, en s'exportant d'abord sur une aile avant de prendre place dans l'axe. "J'ai performé sur le côté puis je suis passé central, ça fait donc 10 ans que j'occupe ce poste". C'est en suivant son coach qu'il a fini par débarquer chez les Diables. "Il m'a dit qu'il partait au FCR et qu'il m'emmenait avec lui. J'ai fait une semaine d'essai et j'ai été pris". Pour l'anecdote, le jeune homme aurait aussi pu porter le maillot de QRM mais c'est sa vision d'enfant du FC Rouen qui l'a convaincu de revêtir le maillot rouge. "J'avais joué les deux équipes et il y avait vraiment un écart entre le FCR et les autres. C'était l'équipe qu'on voulait battre, plus que les autres. Quand j'ai eu le choix d'y aller, je n'ai pas réfléchi".

Plus qu'un meneur de groupe, le leader d'une fratrie

Dimanche, celui qui s'entraîne régulièrement avec le groupe R1 d'Alexandre Raulin va vivre un rêve de gosse en croisant la route de l'AS Monaco. La qualification acquise de haute lutte contre le Paris FC (1-1, 7 tab 6) avait par ailleurs déjà été source de puissantes émotions le mois dernier. "C'était les montagnes russes", clame-t-il. "Quand tu joues la Gambardella et qu'il y a des gens qui viennent te voir et qui s'intéressent à ce que tu fais, tu te dis que tu vis vraiment quelque chose d'incroyable que tu ne vivras pas deux fois. Les sensations sont extraordinaires". Elles devraient l'être au moins tout autant dans l'écrin de Robert Diochon dimanche. "Qu'on gagne ou qu'on perde, je pense que ce sera incroyable. Cette journée, on ne la vivra qu'une fois dans notre vie".

"Je rêverais aussi de jouer en équipe première à Rouen. À terme, j'aimerais devenir professionnel""

Face à une AS Monaco dont on n'a pas besoin de détailler le savoir-faire en matière de formation et qui brille autant chez les U19 Nationaux que dans la catégorie U17, le FCR devra se sublimer pour s'inviter en quart de finale de la Gambardella. "On est un peu plus rentré dans l'histoire du club mais on a encore rien fait", prévient Joan Tshiabu. "Cela dit, on est sur un nuage". Pour signer un authentique exploit, le capitaine est prêt à aller au combat avec ses coéquipiers qu'il considère "comme des frères". Certains comme Thomas Rousselle et Idriss Leroux le suivent depuis les U14. "On est tous des amis mais ça va plus loin que ça. Je suis tout le temps avec eux, on ne se voit pas forcément au lycée mais on se voit tout le temps au foot. Après ma famille, ce sont eux que je vois le plus. On vit des moments extraordinaires ensemble".

Cette génération rouennaise bien formée lutte aussi pour la montée en U19 Nationaux. Et le staff a pleinement conscience de posséder en Joan Tshiabu un joueur vraiment à part. "Il est puissant, rapide et il s'est beaucoup amélioré sur la relance", détaille Julien Daviet. "En plus, c'est quelqu'un qui a vraiment la tête sur les épaules". La rédaction ne peut que confirmer. Le jeune Diablotin est-il alors destiné à se muer en Diable dans les prochaines années ? Lui le souhaite, forcément. "Je suis croyant et je mets mes croyances en priorité dans ma vie mais à part ça, je veux que le football soit mon quotidien et me fasse vivre", détaille le défenseur de 17 ans. "Si j'ai une bonne opportunité qui s'offre à moi, pourquoi pas partir ? Mais si c'est mieux de rester au club, j'y resterai. Je rêverais aussi de jouer en équipe première à Rouen. À terme, j'aimerais devenir professionnel". Et le jeune homme de conclure : "Rejoindre le FC Rouen, c'est la meilleure décision de ma vie".

> Coupe Gambardella. 1/8e de finale - FC Rouen (U18) / AS Monaco (U18), dimanche 19 février à 14 heures 30 au stade Robert Diochon.

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