La pression, visiblement, Hakim El Hamdaoui ne connaît pas. A quelques heures d'affronter le HAC, le capitaine de l'US Alençon affiche sa décontraction. "Peut-être que certains joueurs sont un peu stressés mais pas moi. C'est un magnifique rendez-vous pour le club, pour les jeunes, pour les bénévoles qui nous suivent toute la saison". Le public devrait, d'ailleurs, répondre présent ce samedi, sous les coups de 18 heures. Le buteur ornais sera, lui, particulièrement soutenu. "Toute ma famille (il est le papa de quatre jeunes enfants), mes proches, mes amis seront au stade", confie le n°9 des « Vert et Noir » qui aura une pensée pour ses parents, malheureusement décédés, au moment de pénétrer sur la pelouse de Jacques-Fould.
S'il possède un joli CV du haut de ses 31 ans avec des passages par Avranches (CFA), Saint-Lô (N3) ou encore La Roche-sur-Yon (N3) où il avait rejoint son cousin Marc Paris, Hakim El Hamdaoui va pour la première fois dans sa carrière défier un club professionnel. Et pas n'importe lequel. Même si leur entraîneur Luka Elsner a laissé entendre qu'il ferait tourner son effectif, les « Ciel et Marine » pointent à la deuxième place de Ligue 2 après 13 journées. "C'est sûr qu'on ne s'attend pas trop à avoir le ballon. Je pense qu'on va beaucoup courir", lance, avec le sourire, le frère jumeau de Karim, lui aussi titulaire dans le onze de Vincent Laigneau, mais en charnière centrale.
Dans les tribunes en 2009, pour la venue de Lorient
Pour autant, l'attaquant ne s'avoue pas vaincu d'avance. "On va tout donner pour les embêter. Ça reste 11 joueurs contre 11 autres. Il faudra jouer notre chance à fond, croire à l'exploit. Après tout, la Coupe de France, c'est fait pour ça. Peut-être qu'on aura qu'une ou deux opportunités, ça sera à nous de les mettre au fond". Et peut-être en particulier au capitaine ornais, goleador en titre du collectif alençonnais à l'image de ses 17 réalisations la saison dernière en championnat. Des performances qui ne sont pas passées inaperçues. "Des sollicitations, il y en a toujours mais comme je le dis au coach et au président (Nicolas Bansard), je ne voulais pas partir pour une autre équipe de N3. Si j'avais dû le faire, ça aurait été pour jouer en CFA ou en National", explique celui qui a fait un essai il y a quelques saisons avec le FC Sète (à l'époque en N2).
Mais son destin est intrinsèquement lié à celui des des « Vert et Noir », lui, le pur « gamin » d'Alençon, présent dans les tribunes de Jacques-Fould quand l'USA a accueilli le FC Lorient (L1), en 1/32e de finale, en 2009 (2-2, élimination à l'issue de la séance des tirs au but). "Les joueurs nous avaient fait rêver", se souvient-il. "Quand j'étais plus jeune, on était souvent ramasseur de balle pour les matches. Je suis aussi rentré sur le terrain main dans la main avec Tony Hiaumet et maintenant, on est coéquipiers". La Coupe de France, c'est également ce 8e tour, en 2016, contre Drancy (N2), l'année de son retour au club. "J'avais obtenu et transformé un penalty, d'une panenka", raconte-t-il. Mais Baptiste Guyonnet, Alençonnais jusqu'à la saison dernière et dont le frère, Sylvestre, fait partie, aujourd'hui, de l'effectif de Vincent Laigneau, avait égalisé dans les ultimes instants. Derrière, malgré quatre possibilités de l'emporter durant la séance des tirs au but, le club ornais avait cédé. "Le jour de son anniversaire, Benjamin Couillard (qui va s'asseoir sur le banc ce samedi) nous avait fait une partie de fou dans les buts. Mais on n'avait pas converti nos balles de match, moi le premier". Quelque chose nous dit que si l'opportunité se présente devant Le Havre, Hakim El Hamdaoui ne laissera pas passer sa chance.
> Coupe de France. 7e tour - US Alençon (N3) / Havre AC (L2), samedi 29 octobre à 18 heures au Stade Jacques-Fould.