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Pour Le Havre Caucriauville, la venue de Vire en Coupe de France sera plus qu'un 7e tour

Les joueurs du Havre Caucriauville, ici en train de célébrer leur qualification pour le 6e tour contre Normanville, vont vivre un vrai moment d'histoire contre l'AF Virois (N3) à l'occasion d'un 7e tour inédit. ©HavreCaucriauville Sportif

Après s'être vu offrir le premier contrat pro de sa carrière l'été dernier, Ottman Dadoune espère fortement rejoindre la Ligue 2 en fin de saison même s'il a conscience du chemin qu'il reste à parcourir. ©Damien Deslandes

Pendant qu'une vaste majorité de clubs normands guettait fébrilement l'issue du tirage au sort du 7e tour de la Coupe de France, du côté du Havre Caucriauville Sportif, les attentes, déjà comblées, étaient moindres. Qu'importe le flacon en effet, l'ivresse s'est déjà emparée du pensionnaire de Régional 2 depuis quelques semaines. "Ce sera un moment historique pour notre club", témoigne le capitaine Boubou Sarr. "Les jeunes du club nous en parlent déjà, tout le monde est déjà dans l'euphorie de la réception de Vire, c'est vraiment le match le plus important de l'histoire du club". Promu de Régional 3 au printemps dernier, le club du quartier havrais du même nom a su surfer sur sa dynamique pour écarter tour à tour Offranville (R3), Normanville (R2) et tout récemment Saint-Julien Petit-Quevilly (R2) pour s'inviter à un échelon record en coupe.

"Les jeunes du club nous en parlent déjà, tout le monde est déjà dans l'euphorie de la réception de Vire",
Boubou Sarr, capitaine

Si l'oeuvre générale se veut avant tout collective, elle porte cependant le sceau d'un homme : Emmanuel Soudais, l'entraîneur. "Manu fait partie intégrante de la réussite que nous avons en ce moment", glisse son capitaine. "Il s'appuie sur un groupe qui n'a pas trop changé depuis trois ans, il a su imposer son style et il nous a rapidement fait comprendre ce qu'il voulait sur le terrain". Le coach havrais incarne peut-être mieux que personne les ambitions du club de son quartier de naissance. "J'y ai pris ma première licence de joueur en 1981 et j'y suis devenu éducateur en 1989, jusqu'en 2011", témoigne celui qui a connu ensuite des expériences du côté de Frileuse et des Municipaux du Havre avant de revenir au bercail il y a trois ans et demi et de déclencher la série vertueuse actuelle.

Voilà deux ans, Emmanuel Soudais avait d'ailleurs dressé sur notre site la ligne directrice du projet. "L'ambition ce serait d'atteindre le Régional 2", avait-il alors déclaré. "Car si on y arrive, nos anciens bons joueurs reviendront, ils n'attendent que de voir l'équipe retrouver ce niveau-là". Promesse tenue car la promotion au printemps a en effet permis le retour notable de Mamadou Sidy Niang, buteur comme un symbole à Saint-Julien (1-2) dimanche, mais elle a aussi permis de convaincre l'ancien Rouennais Baidy Sall ou encore l'ex-Gonfrevillais Dylan Godard de s'intégrer au projet. Lentement mais sûrement, le club de l'est du Havre progresse. "On a atteint la première partie de notre objectif", se félicite d'ailleurs Emmanuel Soudais qui se donne deux ans pour grimper à nouveau.

Un club en résonance avec son quartier

Au club de Caucriauville, la Coupe de France représente un sacré catalyseur et la mise en lumière sur ce quartier havrais qui frôle les 20 000 habitants est sans précédent. "C'est le plus grand quartier du Havre, il y a une grande mixité, des gens de diverses origines et c'est ce qui fait la beauté du quartier", détaille Boubou Sarr, lui-même Franco-Sénégalais. "Le football prend beaucoup de place, le hand aussi a son importance mais ça reste un quartier de foot". Lui aussi enfant du coin, Emmanuel Soudais rejoint son capitaine. "C'est mon quartier, il y a beaucoup de choses qui me lient à ce club-là, il unit les gens, pour moi c'est presque ma deuxième maison. Ici, on ressent énormément dé convivialité".

"ce club-là, il unit les gens, pour moi c'est presque ma deuxième maison. Ici, on ressent énormément dé convivialité"
Emmanuel Soudais, entraîneur

On peut écrire sans détour que le football est central à Caucriauville autant que le quartier l'est pour ses footballeurs qui sont nombreux à le garder dans leur coeur. Les joueurs passés par le HCS sont par ailleurs nombreux à avoir percé au plus haut niveau : Edouard Mendy, les frères Djibril et Souleymane Diawara, Mamadou Niang, Vikash Dhorasoo... La liste est longue. "On entend beaucoup moins de choses négatives sur le quartier de nos jours", observe par ailleurs Boubou Sarr. "Nous, les joueurs, à travers le club, on veut faire circuler la meilleure image possible de Caucriauville. Et toutes les photos qui sont sorties dernièrement après les matchs avec les enfants, les jeunes, tout était naturel. Ici, on est une famille". Une famille qu'on ne quitte jamais vraiment, preuve en est avec le milieu de terrain de 38 ans lui aussi revenu au bercail voilà 3 saisons après avoir évolué du côté de Bolbec, Fauville ou encore Gonfreville.

Revenu avec la ferme intention de ramener Caucriauville en Régional 1 (le club a déjà évolué en DH à l'époque), Boubou Sarr, malgré sa longue carrière, va vivre contre l'AF Virois le premier 7e tour de Coupe de France de son histoire. À l'est du Havre, le 30 octobre prochain sera une quête d'exploit inédite autant pour la majorité des joueurs que pour des supporters ravis de jouer leur rôle. "L'engouement est total, on aura encore besoin des supporters, leur venue en nombre à Saint-Julien nous a déjà apporté une aide énorme", témoigne Emmanuel Soudais. S'il y avait bien sûr matière à accueillir un plus gros poisson que Vire, le club bocain, simple club de National 3, va malgré tout devoir affronter l'ambiance électrisante d'un stade Jules Ladoumègue qui s'annonce plein à craquer. Tout un quartier croit en effet en l'exploit.

> Coupe de France. 7e tour - Havre Caucriauville Sportif (R2) / AF Virois (N3), dimanche 30 octobre à 15 heures au stade Jules Ladoumègue.

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