En Normandie, ils seront trois pensionnaires de R2 au 6e tour de la Coupe de France, ce week-end des 25-26 octobre. Du FAC Alizay, qui s'apprête à défier le SM Caen (N1), à l'ES Coutances, qui recevra le FC Dieppe (N2), en passant par le SPN Vernon, qui accueillera l'US Granville (N2), nous vous proposons un focus sur ces trois Petits Poucets qui rêvent de poursuivre l'aventure.
Relégué de Régional 1 au printemps, le SPN Vernon aborde cette saison avec l’envie de tourner la page. Après un exercice mouvementé, marqué par trois changements d'entraîneurs (!), le club eurois entame un nouveau cycle sous la direction de Mohammed Diakhaby. L’ancien coach de la réserve (D2), promu à la tête de l’équipe première en novembre 2024, entend avant tout reconstruire un groupe solide, capable de retrouver de la régularité et du plaisir sur le terrain. "Avoir eu trois entraîneurs en une année a été compliqué à digérer pour les joueurs", confie-t-il, en revenant sur les causes de cette descente. Par son travail avec la « B », le jeune technicien (33 ans) a su convaincre la direction de lui renouveler sa confiance. En parallèle de l’obtention du diplôme du BEF, il tente de bâtir un projet fondé sur la progression collective. Pas question pour autant de viser une remontée express : "Ce n’est pas l’objectif. On souhaite repartir sur des bases saines et jouer le haut du tableau".
Avec un effectif resserré et des recrues ciblées, choisies autant pour leurs qualités sportives que pour leur mentalité, le SPN Vernon avance prudemment mais sereinement. Entouré d’un staff complet, Adama Basse (adjoint), Franck Kessas (responsable des gardiens) et Mickael Perre (dirigeant), Mohammed Diakhaby compte bien redonner au club eurois une dynamique positive, alors que la Coupe de France offre déjà une belle occasion de se mesurer à une adversité plus forte. Troisièmes à égalité avec la réserve du CMS Oissel (2e), mais avec un match en plus, les « Rouges » réalisent un début de championnat satisfaisant, selon leur coach (3V- 1N- 1D), malgré quelques couacs. "Lors de notre défaite à Saint-Julien (J3. 4-3, le 5 octobre), on mène au score mais on fait des erreurs. On a eu les armes pour gagner". Même constat à l'occasion du partage des points contre Châteaublanc (J5. 2-2, le 19 octobre), où les partenaires d'Emmanuel George n’ont pas su se mettre à l’abri, se faisant rejoindre en fin de rencontre.
Pas de pression devant les caméras
D’ailleurs, même en Coupe de France, ses joueurs ne se rendent pas la tâche facile. Au tour précédent, le SPN Vernon s’est qualifié dans la douleur face à l’AS Andrésienne (R3), au terme d’un scénario à suspense. Repris dans les ultimes instants à la suite d’un coup franc indirect dans la surface de réparation (le gardien, Julien Dornier s’étant saisi du ballon à la main après une passe involontaire de l’un de ses défenseurs), son équipe a finalement décroché son ticket à l’issue de la séance des tirs au but (1-1, 4-5 tab). "Les joueurs avaient un sentiment d’injustice, mais ils se sont vite remobilisés", souligne Mohammed Diakhaby. Une qualification vécue autant comme un soulagement qu’une alerte pour une équipe encore en quête de constance. "On va retenir la victoire et la mentalité sur les tirs au but", insiste le coach eurois, loin d’être un néophyte dans cette « Vieille Dame». En 2015, avec le CMS Oissel (en CFA 2 à l’époque, l’actuel N3), en tant qu’acteur sur le terrain, il avait atteint le 7e tour contre le Paris FC (L2).
Pour la Coupe, Mohammed Diackaby ne veut pas déroger à ses habitudes. Si aucune séance vidéo n’est prévue pour les joueurs, son staff s’est tout de même astreint à visionner plusieurs matchs de l’US Granville (N2), son futur adversaire. "C’est juste qu’on va être obligé de s’adapter un petit peu, compte tenu de la différence de niveau". Un seul mot d’ordre règne dans le vestiaire : l’unité ! "Si on veut se qualifier, il faudra qu’on soit tous ensemble", assure le meneur d’hommes, dont l’équipe fait preuve d’une couverture médiatique peu habituelle à l’image du reportage de la FFF disponible sur Youtube. "Non, les joueurs n’ont aucune pression, ils savent la chance qu’ils ont de jouer ce match. Ils veulent juste gagner. Les gars sont vraiment focus, on l’a senti à l’entraînement, ils veulent tous faire partie des 16 pour dimanche". Et évoluer devant un public tout acquis à leur cause. Des supporters en capacité de leur donner ce supplément d’âme pour réaliser un exploit.
> Coupe de France. 6e tour - SPN Vernon (R2) / US Granville (N2), dimanche 26 octobre à 15 heures au Stade de Vernonnet.
Mathis Giffard (stagiaire)