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Romaric Bultel, 100% Ebroïcien

Romaric Bultel veut repartir sur de bonnes bases avec son équipe d'Evreux. Le début de saison 2020-2021 quelque peu mitigé devrait servir de point d'ancrage pour mieux démarrer ce nouvel exercice.

Depuis cette saison, Romaric Bultel cumule les casquettes d’entraîneur de l’équipe première et de responsable technique des jeunes.

Une carrière professionnelle dédiée au football

"Je suis baigné là-dedans depuis toujours"

Il faut croire que Romaric Bultel était voué à devenir éducateur, que ce soit sur et en dehors des terrains. “Je suis baigné là-dedans depuis toujours”. D’ailleurs, sa seule expérience professionnelle hors football a un lien très étroit avec cette jeunesse qu’il accompagne depuis pratiquement une quinzaine d’années : assistant d’éducation au collège Pablo-Neruda (fermé depuis 2018), dans le quartier de La Madeleine, à proximité du Stade Mathieu Bodmer. Joueur de niveau régional jusqu’à sa majorité, l’Ebroïcien de naissance commence de très bonne heure à encadrer cette relève. “On m’a mis le pied à l’étrier dès 15-16 ans avec les tout petits”, raconte-t-il. Suite à la fusion entre l’ALM et l’EAC en 2009, le technicien qui prépare actuellement son DES (Diplôme d’Etat supérieur) via une VAE (Validation des acquis de l’expérience) se voit confier deux catégories : les U7-U9.

“A ce moment-là, un gros projet se met en place, un projet qui n’avait jamais existé auparavant à Evreux. J’étais content d’en faire partie. Rapidement le côté éducateur a pris le dessus. J’ai débuté par un contrat avenir avec Mohamed El Kharraze. J’avais différentes missions. Malgré mon jeune âge (19 ans à l’époque), j’ai eu l’opportunité d’avoir des responsabilités”. D’autant plus qu’au bout de quelques mois, Eric Fouda, alors manager général de l’EFC 27, lui offre la possibilité de prendre en main les U15 suite à un départ dans l’équipe technique. “Et en 2014, on me propose un CDI. Impossible de refuser”. Depuis, Romaric Bultel a accompli un sacré bout de chemin au sein de son club de toujours. “J’ai eu toutes les catégories, des U6 à l’équipe première en passant par les U19 nationaux et la réserve en R2”.

Des générations en or

“De nombreux garçons m’ont marqué”

Samuel Grandsir (Monaco), Aloïs Confais (Famagouste, Chypre), Ousmane Dembélé (FC Barcelone), Dayot Upamecano (RB Leipzig), Rafik Guitane (Maritimo, Portugal), Claudio Gomes (Manchester City) pour ne citer que les plus connus : ils sont tous passés entre les mains de Romaric Bultel. “Evreux, c’est une terre de sportifs. On respire football. On a toujours eu la chance d’avoir des tops générations. C’est encore le cas aujourd’hui et ça le sera toujours demain. Actuellement, on a quand même trois garçons en équipe de France avec Dayot Upamecano, Ousmane Dembélé et Steve Mandanda dont deux champions du Monde. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de villes aussi bien représentées”, se félicite l’éducateur ébroïcien qui ne s’arrête pas seulement à ceux qui ont percé. Au contraire. “Entre ceux qui ont réussi dans le monde pro, ceux qui ont arrêté pour diverses raisons et ceux qui sont encore chez nous aujourd’hui et qui alimentent, désormais, aux trois quarts notre équipe première (lire encadré ci-dessous), il y en a de nombreux qui m’ont marqué, des garçons super attachants”, lâche, affectueusement, le responsable technique de l’EFC 27.

Un rôle social prépondérant

“Une chance d’être au contact de tous ces jeunes”

On ne cesse de le répéter : les clubs de football sont bien plus qu’un endroit où on tape dans un ballon. A Evreux, fort de ses 750 licenciés la saison dernière (personne n’en compte davantage au sein de la Ligue de Normandie), peut-être plus qu’ailleurs. “On a un rôle social très important à jouer dans la ville”, confirme Romaric Bultel. “Dès le début de la fusion, ce fut l'un de nos objectifs. Que ce soit sportivement ou professionnellement, on essaye d’aider nos jeunes”. Le projet « Foot travaillé », sous la direction de Gilles Bienfait, en constitue l’un des exemples les plus concrets. Depuis 2012, à l’initiative de Grégory Badoche (qui a depuis quitté l’Eure pour des raisons professionnelles), tous les licenciés, de la 6e à la Terminale, sont suivis sur le plan scolaire par l’EFC 27.

“On est un appui supplémentaire pour les familles. Gilles a accès aux résultats scolaires des jeunes, reçoit des messages s’ils sont absents de l’école, assiste aux conseils de classe”, énumère Romaric Bultel qui ne cesse, en parallèle, de souligner la qualité de l’encadrement de son club de cœur. “On a ce qu’il se fait de mieux avec une soixantaine d’éducateurs diplômés (75 en englobant la section féminine). Dans le temps, on a eu de très bons formateurs. Aujourd’hui, on a pris le relais et on fait le maximum pour que demain, de nouveaux nous succèdent”. Si ces éducateurs apportent aux jeunes, l’inverse est également vrai. “C’est une chance d’être au contact de tous ces garçons issus de cultures et d’horizons différents. Cette mixité sociale constitue une richesse”. Tout le monde ici en est convaincu.

Pour l’équipe première, un nouveau projet basé sur la formation

Parmi les 24 éléments qui composent le groupe de Romaric Bultel en N3, seuls deux d'entre eux ne sont pas originaires d'Evreux.

A EFC 27, le président Philippe Mongreville n’a pas traîné pour tirer les conséquences, surtout sur le plan économique, de la crise sanitaire. Depuis le mois d’avril 2020, un nouveau projet a été mis sur les rails, axé autour de la formation avec des joueurs et un staff à large connotation ébroïcienne. A sa tête : Romaric Bultel qui cumule, désormais, les casquettes d’entraîneur de l’équipe première et de responsable technique des jeunes. “Même si j’ai été un peu surpris de la proposition, je ne pouvais pas la refuser. Pour moi, c’est une forme de continuité”.

Parmi les 24 éléments qui composent son groupe, deux d’entre eux seulement ne sont pas originaires d’Evreux alors que six membres de la génération U19 nationaux, sixième la saison dernière sous sa direction, l’ont intégré. “On essaye de semer quelque chose aujourd’hui pour pouvoir en récolter les fruits plus tard”, résume le technicien. Avec dans un coin de la tête, l’idée d’accéder un jour en N2 ; un niveau que l’EFC 27 n’a jamais fréquenté sous cette appellation. “Nos licenciés attendent ça, nos supporters attendent ça, la ville attend ça”, lance Romaric Bultel.

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