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Saviez-vous que le tennis-ballon dispose de ses propres équipes en Normandie ?

Les Raides Bulls, association basée à Conches-en-Ouche dans l'Eure, possède deux équipes : une en Division 1, l'autre en Division 2. ©TG

Prince Oniangue et le capitaine Jonathan Rivierez ont pris l'eau dans tous les sens du terme sur le terrain de Chambly et c'est tout le Stade Malherbe qui inquiète en ce début d'année 2021. ©Damien Deslandes

Qu'il soit simple licencié à l'échelon local ou joueur de haut niveau, aucun footballeur n'a jamais pu échapper à l'un des ateliers les plus appréciés en séance d'entraînement. On parle là du célèbre tennis-ballon. Le principe de ce jeu est on ne peut plus simple. Alors qu'il emprunte à la fois au football, au tennis et au volley-ball, il implique qu'une équipe de trois joueurs fasse retomber le ballon dans le camp adverse sans mordre dans le filet central et surtout sans offrir à ses opposants la possibilité de le renvoyer. "J'aime beaucoup le tennis ballon et c'est ce que je peux encore faire avec mes joueurs", déclare sourire aux lèvres l'ancien entraîneur de l'AG Caen Julien Le Pen. "Je m'en sers sur la séance de récupération en début de semaine, c'est ludique et ça reste un travail technique intéressant".

"Nous ne pouvons pas parler d'essor manifeste pour l'instant mais d'une concrétisation d'un projet de développement "
Bruno anquetil

Un atelier tellement intéressant qu'il a donné une belle idée à un certain Jean-Marc Nginn voilà plus de vingt ans. Ce dernier a tout simplement lancé à Echirolles (Isère), près de Grenoble, le tout premier club dédié à la pratique exclusive du tennis ballon. "C'est le pionnier de la discipline", détaille Bruno Anquetil, chargé de communication à la FFDAF (Fédération de Futnet et Discipline Associée France). Oui, parce que le tennis-ballon qu'il convient aussi d'appeler futnet dispose de sa propre instance officielle en charge d'agencer des compétitions à travers l'Hexagone. "Il y a actuellement 25 clubs en France répartis en trois divisions nationales", poursuit Bruno Anquetil. "Notre but est de permettre aux clubs de football qui auront créé leur section Futnet de participer à nos compétitions et de faire grossir le nombre de licenciés".

Ces trois dernières années, le futnet a connu des avancées majeures dans son développement. En mars dernier, l'actuel président de la FFDAF Vincent Voisinot a même obtenu de la Fédération Française de Football qu'elle s'octroie la délégation pour le tennis-ballon. "Le développement du Futnet en France au travers des clubs de football FFF prend donc une dimension plus importante", écrivait-il. La pratique marche donc sur les pas d'autres sports dérivés du football à onze comme le futsal, le Beach-soccer ou encore le foot en marchant. "Depuis 10 ans, la FFDAF travaille avec la FFF sur un projet commun de développement du Futnet dans les clubs de football français", abonde Bruno Anquetil. "Nous ne pouvons pas parler d'essor manifeste pour l'instant mais d'une concrétisation d'un projet de développement du tennis-ballon dans l'hexagone".

La Normandie n'échappe pas au futnet

Évidemment, la Normandie n'échappe pas à cette mode puisque la région compte sur son territoire 4 des 25 associations répertoriées par la FFDAF. "En Normandie, nous avons quatre clubs", détaille Bruno Anquetil. "Il y a les Pirates d'Évreux (Eure), les Raides Bulls de Conches-en-Ouche (Eure), l'Olympia'Caux près du Havre et à Brécey, dans la Manche, nous avons les Vikings de la Baie". "Nous avons une équipe en D1 et une autre en D2", expose pour sa part Terry Gardoni, membre de l'équipe des Raides Bulls. "On est un groupe de sept amis d'enfance, on a tous joué ensemble au foot à Conches jusqu'en DRH. On a créé notre association en 2010 car on ne trouvait plus de tournoi de sixte avec un bon esprit. Finalement, on a arrêté le foot en 2013 mais comme l'association était déjà créée, on a lancé notre section de tennis-ballon".

"On reste un groupe de potes, on se fait des entraînements pour s'amuser, se retrouver et partager des moments entre amis"
Terry Gardoni

Le futnet, Terry Gardoni l'avait découvert du côté d'Évreux, chez les Pirates. Il a tout de suite accroché à la discipline au point d'y embarquer son frère et un ami. "Je me suis mis au tennis-ballon à Évreux avec David Elhaik, on a commencé à jouer en D2". La D2, les Raides Bulls la connaissent et ils s'en sont même extraits voilà deux saisons. "On a disputé notre première saison en D1 la saison passée, avec un maintien obtenu difficilement mais acquis sportivement quand même".  Si le discours se rapproche de ce qu'on peut entendre dans les compétitions de football à onze, l'esprit reste cependant bon enfant. "On reste un groupe de potes, on se fait des entraînements pour s'amuser, se retrouver et partager des moments entre amis, bien que l'on reste compétiteurs et que l'on n'aime pas perdre".

S'il garde une dimension très conviviale, le tennis-ballon de compétition impose une organisation très rigoureuse. Ce week-end, pour la première journée de la saison, Conches-en-Ouche accueillera plusieurs rencontres et défiera pour sa part Nantes, le dernier champion de France en titre ainsi qu'Olonne, le vice-champion. Dans quelques semaines, les Eurois devront notamment aller jouer à Créteil mais aussi...à Bastia (le samedi 18 février 2023). "Les clubs sont obligés de trouver des partenaires financiers pour palier leurs longs déplacements", explique Bruno Anquetil. "C'est notamment le cas en première division nationale où ils doivent s'appuyer sur des sponsors ou des subventions de la municipalité, du conseil général ou de l'agglomération". La preuve que point par point, set après set, la discipline continue de croître et pourrait peut-être bien  à terme convaincre de nombreux clubs de l'intégrer à leurs activités.

> Futnet - Division 1. 1ère journée - RB Conches / TB Olonne / Olympia'Caux / Nantes LTB, samedi 08 octobre à Conches-en-Ouche.

Le futnet, comment ça se joue ?

À l'heure de l'entraînement ou sur une plage entre amis, le tennis-ballon dispose à coup sûr de règles évolutives ou même farfelues. En compétition toutefois, il est en toute logique très codifié. Il faut ainsi remporter 3 sets pour gagner une rencontre et marquer 15 points (avec deux points d'écart) afin d'empocher un set. "Comme au volley-ball, chaque équipe a droit à trois touches de balle maximum avec un renvoi direct autorisé", détaille Terry Gardoni. "Un joueur peut toucher deux fois la balle dans l'échange mais pas consécutivement".

Le filet et les dimensions du terrain empruntent pour leur part au tennis alors que dans la pratique, chacun des trois joueurs se voit attribuer un rôle spécifique. "Il y a un réceptionneur, un passeur et un attaquant même si tout le monde peut être amené à défendre, passer ou attaquer selon les situations". À Conches-en-Ouche, le développement est par ailleurs tel que les Raides Bulls se développent autour d'une équipe féminine et de juniors en D3. Une vraie mode.

Aurélien RENAULT

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