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Un pôle espoirs au service des jeunes normands

Pour diriger le pôle espoirs de Lisieux, la Ligue de Normandie a recruté comme directeur Julien Meilhac (au deuxième rang, à droite, ici en compagnie de Manu Huet et Thierry Montagne, le DTR). Il sera assisté par Antoine Guyot (à sa gauche).

Pour diriger le pôle espoirs de Lisieux, la LFN a recruté comme directeur Julien Meilhac (au 2e rang, à droite, ici en compagnie de Manu Huet et Thierry Montagne, le DTR). Il sera assisté par Antoine Guyot (à sa gauche).

Ils viennent des quatre coins de la Normandie : Rouen, Caen, Evreux, Avranches, Saint-Lô, Flers, Pacy…. Ils sont 16*, tous nés en 2007, et forment la première promotion qui prendra possession du pôle espoirs de Lisieux à partir du mois de septembre. Même si les travaux ont été bloqués pendant six semaines à cause de la pandémie de Covid-19, le bâtiment sera livré dans les temps. "On était la seule Ligue en métropole à ne pas disposer d'un tel outil", rappelle Pierre Leresteux. Une obligation imposée par la Fédération française. "Tous ces garçons ne deviendront pas professionnels", prévient le président de la LFN. "Mais ils seront tous, au minimum, de très bons joueurs qui renforceront nos meilleures équipes régionales et fédérales. Cette structure profitera aux clubs".

"On ne chasse pas sur le terrain des pros. On est une structure complémentaire. On s'insère dans le paysage normand"

Confinement oblige, la procédure de recrutement a dû être modifiée ; le stage régional prévu en avril n'ayant forcément pas eu lieu. "Heureusement, on avait anticipé. Depuis le début de la saison, on avait un œil averti sur la génération 2007", détaille Manu Huet, responsable du Parcours de performance fédéral à la Ligue de Normandie. "A l'issue de rassemblements départementaux en février, une cinquantaine de jeunes avaient été retenus. Afin d'avoir un processus de recrutement commun à tous les pôles, la DTN a repris un peu la main. Notre liste a été réduite à 31 noms. On leur a fait passer trois entretiens : un sur le joueur, le deuxième sur l'environnement familial et le troisième sur la scolarité. On en a choisi 23 dont sept sur liste d'attente".

Destinés aux catégories U14 et U15 (à terme, il y aura chaque saison deux promotions d'une quinzaine d'éléments), ces pôles espoirs constituent pour ces jeunes le premier étage de la filière de haut niveau avant une éventuelle signature dans un centre de formation. D'ailleurs, deux d'entre eux jouissent déjà d'accord de non-sollicitation avec Le Havre et Guingamp. "La DTN (Direction technique nationale) nous fixe comme objectif, un taux d'entrée de 70% dans les clubs professionnels", indique le DTR Thierry Montagne. "On ne chasse pas sur le terrain des pros. On est une structure complémentaire. On s'insère dans le paysage normand. On travaillera en bonne intelligence avec le HAC et le Stade Malherbe (qui possèdent leur propre préformation élite)", annonce Julien Meilhac, titulaire du BEFF (Brevet d'entraîneur formateur de football, diplôme permettant aussi de diriger un centre de formation). Un monde professionnel que le directeur du pôle de Lisieux connaît particulièrement bien. Et pour cause, il a œuvré durant 12 années à Dijon, Troyes et Lorient. "On effectuera aussi la tournée des clubs amateurs en août".

"Un projet d'accompagnement du joueur et pas forcément d'une équipe"

Lors de la présentation du pôle espoirs de Lisieux, Julien Meilhac (36 ans) a expliqué les raisons qui l'ont poussé à quitter le monde professionnel alors qu'il se trouvait toujours sous contrat avec Lorient. "Quand vous êtes du côté fédéral, la seule idée qui vous anime, c'est le développement et les progrès du jeune. Vous n'êtes pas obnubilé par la compétition. Vous ne travaillez pour aucune paroisse, sinon pour l'intérêt du football en général. Ça vous donne une liberté d'action intéressante", témoigne le directeur. Entre six et dix matches devraient être organisés par saison (contre d'autres pôles, les préformations du HAC et du Stade Malherbe…)..

Engagé spécifiquement pour ce poste, celui qui exerçait chez les Merlus depuis 2015 se trouve à la tête d'un staff comprenant une dizaine de membres dont son adjoint, Antoine Guyot. Deux hommes qui ont déjà collaboré ensemble au FCL. Marvin Ayong, lui, s'occupera de l'entraînement des gardiens. Un préparateur physique, étudiant à l'université de Rouen, viendra compléter la partie technique. Concernant le médical, un kinésithérapeute sera présent quasiment tous les jours, un docteur trois fois par semaine. Ponctuellement, un psychologue, un podologue et un diététicien interviendront également. Clément Beauvisage aura, lui, la responsabilité de l'internat.

"Sur le plan scolaire, on veut optimiser le potentiel des enfants, que cela corresponde à une note de 10 ou de 18"

Habillés de la tête aux pieds à l'exception des protège-tibias, les futurs pensionnaires du pôle espoirs bénéficieront de conditions optimums avec, dans un avenir proche, trois terrains : un en gazon naturel, un synthétique dernière génération ainsi qu'une halle couverte. Des équipements centralisés au Stade Emmanuel-Champion, enceinte jusqu'à présent des rugbymen locaux. Un système de caméras permettant de filmer les séances sera installé. En attendant que la pelouse naturelle soit réalisée (les travaux auront lieu pendant la saison 2020-2021), ces jeunes auront à disposition les installations du CA Lisieux, avec le Stade Louis-Bielman situé juste à côté. "On utilisera également les outils GPS", ajoute Julien Meilhac.

Hébergés dans un internat complètement refait à neuf, par chambre de deux, au sein même du pôle, ces 16 joueurs seront scolarisés au collège Marcel-Gambier, répartis équitablement dans deux classes de quatrième. Ils profiteront d'horaires légèrement aménagés avec des cours se terminant aux alentours de 15 h 30. "Sur le plan scolaire, on veut optimiser le potentiel des enfants. Si pour certains, ça correspond à une note de 10, on mettra tout en place pour qu'il l'obtienne. Si pour d'autres, c'est avoir 18, idem", développe le directeur. Derrière, ils enchaîneront avec leur entraînement quotidien durant presque deux heures (entre 14 et 16 heures le mercredi). "Ensuite, ils prendront leur douche, leur repas. Ils auront un temps pour se détendre et faire leurs devoirs. Les journées seront très chargées", ne cache pas l'ex-Lorientais. Le week-end, ils rejoindront leur famille et joueront avec leur club où ils restent licenciés. S'ils ont besoin de conseils sur la gestion de leur emploi du temps, ces footballeurs en herbe pourront se tourner vers leur parrain : Steven Nzonzi, champion du Monde 2018 et passé par le CA Lisieux pendant sa formation.

*Parmi la liste de 16 joueurs formant cette première génération rejoignant le Pôle Espoirs, un jeune n'est pas licencié dans la Ligue de Normandie. "Pour diverses raisons, on a eu deux gardiens qui se sont désistés. Et à Clairefontaine, il y en avait un sur liste d'attente, Alex Teixeira. Compte tenu de sa localisation, au nord de la couronne parisienne (il évolue à Epinay-sur-Seine) et de la signature d'un ANS (Accord de non-sollicitation) avec le HAC, qu'il rejoindra à ses 16 ans comme le prévoit la nouvelle réglementation, on a demandé à la DTN si on pouvait le prendre. C'est un Normand d'adoption", explique Thierry Montagne, Directeur technique régional de la LFN.

Siège et pôle : un investissement de 4,5 M€ pour la LFN

Comme le siège de la Ligue de Normandie (ici, en photo), le bâtiment qui abrite le pôle espoirs a été cédé pour un euro symbolique par la Ville de Lisieux.

Comme le siège de la Ligue de Normandie auquel il fait face, le pôle espoirs de Lisieux a établi ses quartiers dans une ancienne école. Deux bâtiments qui ont été cédés par la Ville, chacun pour un euro symbolique. Les travaux de réhabilitation* ont nécessité un investissement de 4,5 M€ de la part de la LFN, dont plus de la moitié autofinancée avec les ventes des deux précédents sièges, à Caen et Rouen, pour un montant de 2,450 M€. Une somme de 4,5 M€ conséquente mais qui aurait pu être bien plus élevée si une autre option avait été retenue. "Si on avait dû tout acheter et tout construire, ça nous aurait coûté 10 M€", indiquent les dirigeants normands.

Dans le même secteur, un terrain supplémentaire d'une superficie de 8 000 m2 a été acquis. Dans un avenir à moyen terme, une extension destinée à un pôle espoirs féminin pourrait voir le jour. Le Stade Emmanuel-Champion où s'entraîneront les jeunes footballeurs se situe, lui, à quelques dizaines de mètres. Les travaux et l'entretien des pelouses sont pris en charge par la mairie de Lisieux. A travers une convention, la Ligue en aura l'usufruit pour une durée de 40 ans.

*Le bâtiment du pôle espoirs comprend notamment un internat sur deux étages avec une vingtaine de chambres, une cellule médicale (un cabinet, une infirmerie), un self, une salle vidéo et des bureaux administratifs pour les éducateurs.

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