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Valorisation des clubs, incitation financière, sensibilisation des jeunes... Les solutions de Fredy Fautrel pour recruter des arbitres

Comme ici à Mondeville, Fredy Fautrel, coordinateur technique en arbitrage au sein de la Ligue de Normandie, réalise régulièrement des sensibilisations dans les clubs. ©LFN

Comme ici à Mondeville, Fredy Fautrel, coordinateur technique en arbitrage au sein de la Ligue de Normandie, réalise régulièrement des sensibilisations dans les clubs. ©LFN

2,44. Comme le pourcentage d’arbitres en moins cette saison par rapport à la précédente à date. Un constat beaucoup moins alarmant qu'il y a quelques semaines quand ce même chiffre frôlait les 10 % mais qui requiert de rester extrêmement vigilant. Les raisons de cette diminution sont multiples : difficultés de transports, principalement pour les mineurs, lourdeurs administratives (dossier médical à mettre à jour tous les ans avec un rendez-vous chez l’ophtalmologue et le cardiologue) et surtout les incivilités dont sont victimes les directeurs de jeu, celles des joueurs mais pas seulement (éducateurs, parents). "L’arbitrage est devenu très compliqué", ne cache pas Fredy Fautrel, coordinateur technique dans ce domaine spécifique auprès de la Ligue de Normandie (LFN). Ses missions : développer, recruter, fidéliser et performer.

Dans ce cadre, l’ancien arbitre en Ligue 1 pendant 15 ans regorge d’idées pour relancer un secteur en souffrance. Dans un premier temps, Fredy Fautrel entend valoriser les clubs qui travaillent bien. "Ceux qui font des efforts pour recruter, former, accompagner… Pourquoi ne pas créer un label arbitrage ? Aujourd’hui, on est toujours dans le punitif avec ceux qui sont en infraction (amendes, interdiction de mutés…)", pointe celui qui veut sensibiliser un maximum de jeunes à l’art du sifflet. "Dans les catégories U14-U15, quand ils passent du foot à 8 au foot à 11, on doit les informer sur les lois du jeu, sur les difficultés à arbitrer".

Des rencontres entre les arbitres et les clubs de N3

Autre levier pour trouver de nouveaux directeurs de jeu touche le portefeuille. "Les arbitres sont défrayés tous les week-ends. Peut-être que ça intéresserait des personnes au chômage, en situation d’insertion, des étudiants de percevoir 200-300 € par mois. Qui sait, en essayant, ils pourraient y prendre goût", lâche Fredy Fautrel pour qui arbitrer comporte de nombreux atouts dans la vie de tous les jours. "Quand vous inscrivez sur votre CV que vous réussissez à gérer 22 hommes avec des qualités comme le sang-froid, le calme, la prise de responsabilités, ce n’est pas neutre".

Si recruter des « hommes en noir » apparaît comme une priorité, il ne faut surtout pas négliger ceux qui officient actuellement. "Vous savez, les arbitres de Ligue n’ont qu’un stage par saison d’une journée. On a mis en place une formation continue via une plateforme avec des situations de jeu à analyser mais ça reste de la théorie. Le problème, et il faut que tout le monde le comprenne, c’est qu’on ne peut pas s’entraîner à arbitrer", rappelle le coordinateur technique de la LFN qui a, toutefois, instauré une action afin d’améliorer la relation arbitre-joueur. "Elle concerne, pour le moment, le niveau N3. Chaque arbitre qui siffle dans cette division va prendre part à un entraînement dans un club de ce championnat. Les joueurs vont se rendre compte que nos arbitres sont des sportifs et nos arbitres découvriront le contenu d’une séance de ce niveau. Je suis persuadé que quand on se connaît en dehors, ça se passe mieux sur le terrain". A moyen terme, Fredy Fautrel souhaite décliner cette initiative en R1 et en R2.

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