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Pourquoi QRM a changé d'entraîneur ? Pourquoi a-t-il choisi Jean-Louis Garcia ?

Jean-Louis Garcia, entouré du vice-président Philippe Blot et du directeur général Arnaud Saint-André, a pour objectif de sauver Quevilly-Rouen en Ligue 2.

Jean-Louis Garcia, entouré du vice-président Philippe Blot et du directeur général Arnaud Saint-André, a pour objectif de sauver Quevilly-Rouen en Ligue 2.

La nouvelle a surpris tous les observateurs de Ligue 2. Il y a une semaine, Quevilly-Rouen annonçait « la mise à pied à titre conservatoire » d'Olivier Echouafni ; un renvoi qui constitue une première en plein cœur d'un championnat pour les « Rouge et Jaune » depuis 2012 ! "A QRM, on laisse du temps à nos coachs, on n'est pas un club qui licencie ses entraîneurs. Ce n'est pas du tout notre façon de faire", rappelle Philippe Blot, en marge de la présentation de Jean-Louis Garcia, ce lundi. D'ailleurs, à en croire ce dernier, les dirigeants normands n'ont pas grand-chose à reprocher à leur désormais ex-technicien. "Olivier est une belle personne qui a su rassembler autour de lui. La saison précédente, il est parvenu à faire évoluer l'équipe jusqu'au milieu de tableau. C'est une belle progression", souligne le vice-président quevillais, référence à cette 11e place en mai, soit le meilleur classement de l'histoire du club seinomarin.

Au-delà de cette décision, le timing interpelle ; seulement deux rencontres s'étant déroulées en 2024, il est vrai, pour autant de revers dont une élimination peu glorieuse face à Feignies (N2) en 1/32e de finale de la Coupe de la France. Mais QRM a déjà traversé des périodes de disette sportive bien plus préoccupantes, y compris durant cet exercice. Pour démarrer ce championnat, les coéquipiers de Garland Gbellé n'avaient engrangé que deux points sur 24 possibles. Toutefois, aux yeux de Philippe Blot, pas question de se séparer d'un coach dès la fin septembre. "On ne voyait pas la nécessité de le faire à ce moment-là". Ni pendant la trêve de Noël alors que la formation d'Olivier Echouafni sortait "de très bons mois de novembre et de décembre" avec une défaite en l'espace de sept matches (pour deux succès et quatre nuls). Et encore sur la pelouse du leader auxerrois et après avoir mené 2-0. 

"Si vous ne laissez que dix journées, c'est beaucoup trop tard pour redresser la barre"

Arnaud Saint-André

Mais la situation comptable au soir de la 20e journée avec une 18e place et cinq longueurs de retard sur le premier non-relégable, Concarneau (16e), a poussé l'Etat-major des « Rouge et Jaune » à trancher. "Après, ça aurait été trop tard", juge le vice-président de Quevilly-Rouen. Surtout que le club seinomarin ne souhaitait pas engager "un pompier de service", dixit le directeur général (DG) Arnaud Saint-André. "Si vous ne laissez que dix journées, c'est beaucoup trop court pour redresser la barre. On a estimé qu'avec 18, il y avait quelque chose à créer". Car en changeant d'entraîneur, les dirigeants normands espèrent provoquer un déclic psychologique au sein d'un groupe relativement jeune, peu habitué à la lutte pour le maintien et qui n'a peut-être pas pris conscience de l'urgence. "Cet électrochoc doit permettre de nous réveiller", prévient Arnaud Saint-André.

L'expérience de Jean-Louis Garcia a fait pencher la balance

Cet électrochoc est donc incarné par Jean-Louis Garcia (61 ans). L'ancien technicien de Lens, Troyes et Nancy, entre autres, se trouvait libre depuis son départ de Seraing, en D1 belge, il y a un an et demi. C'est son nom qui est ressorti d'une short list où figurait notamment Patrice Garande. "Clairement, dans nos recherches, l'expérience était l'un de nos critères prioritaires. On voulait un entraîneur qui connaisse très bien la Ligue 2", indique le DG. Avec plus de 350 matches sur un banc de deuxième division à l'actif de l'ex-gardien, on peut affirmer que la fiche de poste est remplie. "Jean-Louis correspond aux valeurs du club. On l'a senti lors de nos entretiens. Entre nous, ça a parfaitement matché. On s'est rapidement mis d'accord". Il faut dire que les deux parties n'étaient pas totalement des inconnues l'une pour l'autre. Jean-Louis Garcia aurait déjà pu devenir le coach de QRM dès janvier 2022. Avant de nommer Fabien Mercadal pour succéder à un Bruno Irles en partance pour Troyes, à l'époque en Ligue 1, le « board » seinomarin l'avait contacté.

"C'est le revers de la médaille avec des joueurs sollicités par des clubs plus huppés"

Arnaud Saint-André

Pour relever le défi du maintien, le nouveau technicien de Quevilly-Rouen devrait s'appuyer sur un groupe renforcé durant cette seconde moitié de saison. En provenance de Pau, le défenseur Antoine Batisse a déjà rejoint les rangs « Rouge et Jaune ». Un milieu de terrain, un secteur de jeu particulièrement appauvri en quantité, est également attendu d'ici le 31 janvier. "On sait qu'on a besoin d'un peu expérience", reconnaît Arnaud Saint-André dont l'effectif a été pillé pendant le précédente mercato avec les départs de Nicolas Lemaître, Syam Ben Youssef, Kalidou Sidibé, Mamady Bangré, Issa Soumaré et Louis Mafouta sans compter ceux qui sont restés mais qui auraient bien aimé aussi plier bagage à l'image de Balthazar Pierret et Till Cissokho.

"C'est le revers de la médaille après notre dernière saison où on a surperformé avec des joueurs sollicités par des clubs plus huppés", déplore le DG. Sans oublier la longue indisponibilité d'Alexandre Bonnet, victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche à la mi-octobre. Cette blessure a privé Olivier Echouafni de l'un de ses principaux relais sur le terrain. Pour autant, Arnaud Saint-André est convaincu d'avoir "la qualité dans cet effectif pour atteindre l'objectif du maintien". Clin d'œil du destin pour Jean-Louis Garcia, la première étape de cette mission le verra s'arrêter à Angers ; le club où il a véritablement lancé sa carrière de coach il y a pratiquement 20 ans avec une montée en Ligue 2 et une demi-finale de Coupe de France.

> L2. J21 - Angers (2e - 40 points) / Quevilly-Rouen (18e - 17 points), mardi 23 janvier au Stade Raymond-Kopa à 20 H 45.

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