Neuf. Ils seront neuf clubs régionaux présents sur la ligne de départ du 7e tour de la Coupe de France, ce week-end (15-16 novembre) : le Bayeux FC (R1), l’ASPTT Caen (R1), Yvetot AC (R1), le CMS Oissel (N3), l’US Avranches (N2), le FC Dieppe (N2), l’US Granville (N2), le SM Caen (N1) et Quevilly-Rouen Métropole (N1). Joueurs, entraîneurs, dirigeants, supporters… Tout au long de la semaine, on vous propose une série de reportages sur ces acteurs normands qui rêvent d’une épopée dans cette « Vieille Dame ».
*Pensionnaire de Ligue 1, le HAC effectuera son entrée en lice en 1/32e de finale le week-end des 19-20-21 décembre.
Il n’a jamais porté les couleurs « Jaune et Bleu ». Pourtant, ce samedi, à l’occasion de cette confrontation en Coupe de France entre le BFC (R1) et Malherbe (N1), Léo Milliner évoluera quasi à domicile. "Je suis un Bajocasse", lance-t-il d’emblée, référence au nom qu’on accole aux natifs de la capitale du Bessin. "J’ai passé toute mon enfance à Bayeux. Toute ma famille, mes amis habitent là-bas". D’ailleurs, sa maman, Agathe, tient un salon de thé en centre-ville. Du coup, quand il a vu que les deux équipes avaient été reversées dans le même chapeau pour le tirage au sort du 7e tour, le n°24 du SMC a prié très fort pour que le hasard fasse bien les choses. Une affiche qui a occasionné quelques chambrages dans la semaine. "Je les ai refroidis. J’ai répondu qu’on gagnerait, et avec la manière surtout !" Ce week-end, tous ses proches seront dans les tribunes du Stade Henry-Jeanne pour vérifier la véracité de ses propos.
Parmi eux, son papa, Ludovic, qui lui a défendu le maillot du BFC. "Il m’a dit qu’il était hors de question que je perde contre un club dans lequel il avait joué", rigole le gamin formé à Malherbe depuis les U8 ! Pour Léo Milliner, son père représente un exemple, rien que par sa longévité puisqu’il foulait encore les pelouses de N3 à plus de 40 ans ! "Moi aussi, j’espère jouer au plus haut niveau possible à cet âge", lâche, dans un large sourire, le jeune attaquant (19 ans), admiratif de son aîné. "C’est lui le premier que j’ai vu jouer au foot, qui m’a transmis le goût de l’effort, qui m’a donné envie de travailler plus que les autres… Ses conseils, même s’ils sont négatifs, je les écoute". Des conseils qui semblent porter leurs fruits. Depuis cet été, le Bajocasse est titulaire d’un contrat « pro ». "Depuis tout petit, signer ici était l’un de mes plus grands rêves". Avec ses huit apparitions toutes compétitions confondues, dont six en championnat, il est, à l’heure actuelle, l’une des rares satisfactions de ce collectif caennais patraque.
A quel poste est-il le plus performant ?
"Ça ne rigole plus, ce n’est plus le football des jeunes. Seuls le résultat et la performance comptent", est parfaitement conscient Léo Milliner. "Le coach (Maxime d’Ornano) m’a fait confiance. A moi d’aller chercher encore plus de minutes. Je donne le maximum à chaque séance pour prouver que j’ai ma place dans ce groupe". Sa blessure à la hanche, "sur un muscle que je ne connais pas trop", l’ayant privé du début de saison, n’est plus qu’un mauvais souvenir. "Pendant les matchs, je me sens bien, frais, en jambes…", assure-t-il. Le fruit, peut-être, d’une remise en question. "Sur la façon de m’entraîner, de récupérer… Avec le staff, on a mis en place des séances complémentaires pour m’accompagner". Reste à savoir à quel poste le jeune Léo peut rendre le plus de services à ce SMC qui ronronne sévèrement ? Attaquant de formation, certains observateurs lui imaginaient un avenir dans le cœur du jeu alors qu’il a dépanné, plutôt avec brio, en latéral/piston droit à la fin de l’exercice précédent sous les ordres de Michel Der Zakarian.
"Aujourd’hui, le football nous demande d’être polyvalent. Maintenant, j’ai des principes offensifs depuis que je suis tout petit. Attaquant, ailier, milieu de terrain… Ce sont les postes où je m’exprime le mieux". Il est vrai que sa fraîcheur, ses appels dans la profondeur, son sens de la verticalité sont des qualités rares au sein de l’effectif « Rouge et Bleu ». "On nous reproche de ne pas finir nos actions, de ne pas centrer, de ne pas frapper, d’avoir un jeu neutre… Moi, j’ai envie de tirer, de marquer, de faire gagner mon équipe". Comme lors de cette soirée du 3 octobre, face au Puy (J9. 2-0), quand il a débloqué son compteur but chez les « pros ». "J’ai ressenti ce que c’était de marquer à d’Ornano, c’est un truc de ouf. Si je ne frappe pas, je ne retrouverai jamais cette sensation". Et si demain, Maxime d’Ornano lui offre une place de titulaire en tant qu’arrière droit ? "Eh bien, je jouerai latéral toute la saison, mais je frapperai quand même au but". Le BFC est prévenu.
> Coupe de France. 7e tour - Bayeux FC (R1) / SM Caen (N1), samedi 15 novembre à 18 heures au Stade Henry-Jeanne.
"Il est attiré par le but, il tire beaucoup. C'est pourquoi il faut l'approcher de la surface, que ce soit sur un côté, autour d'un attaquant, en avant-centre... Il peut remplir tous ses rôles"
Maxime d'Ornano, entraîneur du sm caen, à propos de Léo Milliner
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