Foot Normand

Au Stade Malherbe, un effectif à reconstruire de A à... Z

Ils sont en fin de contrat

17. Sur les 34 joueurs sous contrat professionnel au Stade Malherbe pour cet exercice 2024-2025 ; un chiffre, au demeurant, totalement pharaonique pour un pensionnaire de Ligue 2 qui explique beaucoup de choses sur ses difficultés financières (un résultat net négatif de 8,5 M€ au 30 juin 2024), la moitié sont libres au 1er juillet ! Parmi ces 17 éléments dont l'engagement se termine au 30 juin, quasi aucun d'entre eux ne défendra encore les couleurs « Rouge et Bleu » la saison prochaine. En tout cas, pas les cinq recrues du mercato d'hiver qui ont, à des degrés divers, toutes déçues. Leur prêt sec fini, Jules Gaudin et Yassine Benrahou retournent dans les clubs avec lesquels ils sont liés, respectivement le Paris FC et les Croates de l'Hadjuk Split.

Ayant signé pour six mois, Samuel Grandsir et D'Avila Ba Loua possédaient une option pour une prolongation de deux ans uniquement si le SMC se maintenait en Ligue 2. Concernant Alex Moussounda, l'option d'achat dont disposait le board caennais au moment de la négociation de son prêt avec les Chypriotes de l'Aris Limassol n'a pas été levée. Les jeunes Héliohdino Tavares (trois matchs en L2, 96' de temps de jeu) et Abdoulaye Niakaté (zéro apparition en championnat) n'ont pas non plus convaincu la direction de leur accorder une deuxième chance. L'option de deux années supplémentaires mentionnée dans la signature de leur premier contrat « pro » à l'été 2024 n'a pas été actionnée. Daylam Meddah pourrait, lui, ne pas revenir en Normandie. L'Etat-major malherbiste attend la réponse de son homologue du Pau FC à propos de l'option d'achat inclue dans son prêt.

Malgré le parcours catastrophique du SMC en championnat (lanterne rouge à 11 points du barragiste), certains auront moins de difficultés que d'autres a trouver un nouveau point de chute à l'image de Lamine Sy ; Le Parisien évoquant l'intérêt de l'AJ Auxerre (L1). A bientôt 37 bougies (il les soufflera le 12 juin), Romain Thomas a, lui, fait acte de candidature pour rempiler sous le maillot « Rouge et Bleu ». Son expérience pourrait rendre de précieux services dans un collectif en reconstruction, à condition qu'il soit nettement mieux entouré sportivement par des profils complémentaires et qu'il accepte de baisser de manière substantielle ses émoluments. Une donnée, économique, qui s'appliquera à bon nombre de ses futurs ou ex coéquipiers. Dans un rôle de n°3 comme actuellement voire de doublure, le gardien Parfait Mandanda pourrait également figurer au sein de l'effectif 2025-2026. Il faudra aussi peut-être se pencher sur le sort d'Ilyes Najim, buteur lors des deux dernières journées, et qui compte déjà une soixantaine d'apparitions en National avec Bourg-en-Bresse, Martigues et Cholet.

Au même titre qu'Abdoulaye Niakaté, Héliohdino Tavares n'a pas vu son option de deux années supplémentaires levée par les dirigeants caennais. ©Damien Deslandes

Ils sont sous contrat mais ils pourraient partir

Cet été, les départs au Stade Malherbe ne se limiteront pas aux garçons dont le bail arrive à expiration. Parce qu'ils aspirent à d'autres projets sur le plan sportif, qu'ils représentent encore une valeur marchande non-négligeable pour un club caennais en quête de liquidités (avec un déficit structurel estimé entre 10 et 15 M€), parce que leur salaire se révèle insupportable pour un pensionnaire de National (c'était déjà le cas en Ligue 2), parce que leur aventure en « Rouge et Bleu » a dépassé sa date de péremption ou pour toutes ces raisons à la fois, plusieurs joueurs sont appelés à faire leurs valises. Dans cette catégorie, citons pêle-mêle Anthony Mandrea, Brahim Traoré, Dieudonné Gaucho, Noé Lebreton, Bilal Brahimi et, bien évidemment, Alexandre Mendy. D'autant plus qu'hormis le portier algérien et l'ex-Dunkerquois, tous ces éléments seront libres dans un an. Reste à trouver des points de chute pour tout le monde, sachant que le marché français risque d'être paralysé par la crise des droits TV.

Ils pourraient rester

Certains de leurs partenaires constituent, par contre, des inconnues. Alors que Valentin Henry (2026) et Lorenzo Rajot (2027) ont été terriblement décevants cette saison, le board caennais peut-il s'appuyer sur le latéral droit et le milieu relayeur pour bâtir le SMC de demain ? Si la réponse s'avérait positive, il faudrait vraisemblablement que les dirigeants normands renégocient leur contrat de gré à gré. A noter que la baisse de salaire automatique de 20% en cas de relégation en division inférieure, comme stipulée dans la charte du footballeur professionnel, a été sérieusement remise en question par un jugement de la Cour de Cassation en novembre 2023.

Et quid de Yann M'Vila (2026), l'homme de confiance de la famille Mbappé ? Un joueur avec un tel CV acceptera-t-il de refermer sa carrière en National ? En a-t-il seulement les capacités physiques alors qu'on évoquait une opération au niveau du quadriceps en janvier engendrant plusieurs mois d'indisponibilités ? Encore une fois, quitte à avoir la fâcheuse tendance à se répéter, le facteur économique sera capital ; l'Etat-major du Stade Malherbe souhaitant diviser ses dépenses par trois (et non son budget comme indiqué par erreur par Fayza Lamari dans son interview à Ici Normandie). Pour l'exercice 2024-2025, elles se portaient à 25 M€ dont les deux tiers uniquement consacrés à la masse salariale !

Dans les cages, une tendance se dessine avec la promotion de Yannis Clémentia (2027) en tant que n°1, bien que le gardien martiniquais n'ait pas pleinement rassuré à chaque fois qu'on a fait appel à ses services. Reste le cas d'une poignée de jeunes : Mohamed Hafid, Diabé Bolumbu... Si prometteur sous les ordres de Stéphane Moulin il y a deux ans, le milieu offensif a traversé cette saison tel un fantôme (28' de temps en jeu en L2 réparties en trois « malheureuses » apparitions), marquée par un nombre incalculables de pépins physiques. Si son compère de la génération 2004 a bénéficié d'une exposition légèrement supérieure (743'), principalement durant la phase aller (un seul match en championnat depuis la mi-janvier, ce samedi, à Bastia), le latéral gauche n'a jamais confirmé les espoirs placés en lui. Pour ces deux garçons, il est grand temps qu'ils lancent (enfin) leur carrière « pro », à Caen... ou ailleurs.

Si Yassine Benrahou va retourner à l'Hadjuk Split ; son prêt étant fini, Yann M'Vila et Lorenzo Rajot pourraient toujours porter le maillot « Rouge et Bleu » la saison prochaine. ©Damien Deslandes

Il(s) signe(nt) « pro »

A ce jour, seul Gabin Tomé (21 ans) a paraphé un premier contrat professionnel, pour trois ans (2028), avec son club formateur. Revenu justement au Stade Malherbe cette saison, mais sous licence amateur après avoir traversé des moments difficiles dans sa vie personnelle, Alexis Beka Beka (24 ans) a décliné la proposition de contrat « pro » qui lui a été formulée. L'ex-Niçois nourrirait d'autres aspirations. Utilisé en tant que latéral droit lors des deux dernières journées (!), l'attaquant Léo Milliner (19 ans), lui, pourrait imiter Gabin Tomé. Toutefois, le Bayeusain, sous contrat stagiaire jusqu'en 2026, n'a pas encore répondu favorablement à l'offre de ses dirigeants dont nous ne connaissons pas la nature (durée, montant du salaire...), sachant qu'entre une signature dans une équipe de Ligue 2 et une autre de National, le montant du premier contrat « pro » au tarif de la charte est inférieur de l'ordre de 25%. A noter que Léo Milliner est l'unique jeune issu du centre de formation à s'être vu proposer un contrat « pro ». Pour Robin Verhaeghe, Antoine Lepeltier, Joël Matondo ou encore Ilias Miraoui (pour ne citer qu'eux), dont les engagements avec le SMC prennent tous fin au 30 juin, la suite de leur carrière naissante se poursuivra en « Rouge et Bleu » soit sous statut amateur ou sous d'autres couleurs.

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