Le tirage au sort du 5e tour de la Coupe de France a réservé de très belles affiches en Normandie pour ce week-end des 10, 11 et 12 octobre. Tout au long de la semaine, notre rédaction consacre une semaine spéciale à cette épreuve si spéciale. Après notamment des focus sur les Petits Poucet FC Val de Risle (D1) et le CS Villedieu (R3), on se concentre sur l'affiche 100% manchoise entre l'AS Cherbourg (R1) et l'US Avranches (N2).
Les tirages au sort de Coupe de France peuvent parfois se révéler facétieux. En Normandie, celui du 5e tour a réservé son lot de belles affiches dont un alléchant AS Cherbourg (R1) - US Avranches (N2). Les deux clubs manchois possèdent de nombreux points communs, à commencer par leur passé en National. Si la dernière présence à ce niveau de l’ASC date de 2013, l’USAMSM a fréquenté la troisième division, sans discontinuité, de 2014 à 2024, sous la présidence du regretté Gilbert Guérin. Surtout, ce qui relie ces deux entités aujourd’hui, c’est l’identité de l’un de leurs principaux partenaires : le groupe Les Maîtres Laitiers du Cotentin. "C’est sympa que ces deux équipes, que je connais bien, se rencontrent. Le football a encore cette force de rassembler les gens", se félicite Jean-François Fortin, directeur général de la coopérative Maîtres Laitiers pendant 37 ans. Si le Cotentin demeure son territoire historique, avec un siège basé à Sottevast, MLC, au fur et à mesure de son développement, a accru sa zone de collecte vers le Sud Manche.
"Que ce soit Cherbourg ou Avranches, ce sont deux clubs qui se trouvent dans la zone d’action des Maîtres Laitiers. Comme c’est une entreprise importante de la région (avec un chiffre d’affaires supérieur à 2,5 milliards d’euros et qui emploie plus de 6 000 salariés), il me paraît normal qu’elle supporte les équipes locales. En plus, beaucoup de nos producteurs sont des footeux", indique ce mordu de ballon rond qui avait, toutefois, imaginé un tirage différent pour ce 5e tour. "Pour être totalement honnête, à plusieurs reprises, j’ai pensé qu’on aurait droit à un Avranches - Malherbe". Le Stade Malherbe, un autre club normand qu’il connaît évidemment par cœur pour l’avoir présidé durant 17 ans (en 1996-1997 puis entre 2002 et 2018).
Le projet d’associer Malherbe à un club de National
Mais si l’USAMSM veut défier son voisin caennais dans cette Coupe de France, il va lui falloir se défaire du collectif de Christophe Gosselin. Si deux divisions séparent les deux formations au coup d’envoi, ce (court) déplacement à Postaire ne constituera pas une mince affaire pour la troupe de Cédric Hengbart. "Les personnes qui ont repris l'AS Cherbourg font vraiment un très bon travail, ils ont eu du courage pour le relancer", souligne Jean-François Fortin. Et pour cause, sous l’impulsion du trio Olivier Liot (président de la société sportive) - Fabien Lemarinel (président de l’association) - Yohann Cassany (directeur général), le club du Nord-Cotentin, reparti de R3 en 2023, reste sur deux accessions consécutives et nourrit des ambitions légitimes compte tenu du potentiel économique du Nord-Cotentin. Pour son retour au sein de l’élite régionale, l’ASC, après deux défaites d’entrée, vient de signer un cinglant 7-1 sur la pelouse de Saint-Marcel ! "Ça me fait plaisir d’entendre qu’on s’intéresse de nouveau à cette équipe".
S’il suit d’aussi près l’AS Cherbourg comme l’US Avranches, c’est qu’à une époque pas si lointaine, où il conduisait les destinées du SMC, Jean-François Fortin avait une idée derrière la tête. "Plusieurs fois, avec un Stade Malherbe en Ligue 1, comme quand j’ai dû le quitter puisqu’on allait enchaîner une cinquième saison de suite à ce niveau, voire en Ligue 2, il me semblait intéressant, pour le bien commun du football normand, d’avoir un club partenaire évoluant en National", développe le dirigeant à la retraite. Des relations étroites devant notamment contribuer à faire progresser les jeunes pousses issues du centre de formation des « Rouge et Bleu ». "J’ai constaté que le fossé était trop grand entre la réserve et la première division. Du coup, ces jeunes avaient tout intérêt à jouer une ou deux saisons en National avant de se frotter à la Ligue 1. Malheureusement, j’ai été obligé de quitter Malherbe avant que ce projet n'aboutisse".
Samedi, c’est donc en spectateur averti qu’il prendra place dans les tribunes de Postaire, accompagné de Patrice Garande, ancien entraîneur du SMC et également de l’AS Cherbourg (1999-2004), et de Xavier Gravelaine, le directeur sportif de l'US Avranches. "C’est une rencontre à laquelle je vais avoir plaisir d’y assister". Un petit pronostic pour cette affiche 100% Maîtres Laitiers ? "Je ne m’y risquerais pas", plaisante Jean-François Fortin. Devoir de neutralité oblige.
> Coupe de France. 5e tour - AS Cherbourg (R1) / US Avranches (N2), samedi 11 octobre à 19 heures au Stade Maurice-Postaire.
A l’US Avranches, sous le charme de Cédric Hengbart

Arrivé cet été dans le Sud Manche, Cédric Hengbart réalise des débuts remarqués sur le banc avranchinais. ©Damien Deslandes
En tant que président du Stade Malherbe, Jean-François Fortin connaissait parfaitement Cédric Hengbart, le joueur (250 apparitions sous le maillot « Rouge et Bleu », de 2001 à 2008). Depuis le début de cet exercice 2025-2026, l’ex-pratron du club caennais le découvre dans le costume d’entraîneur de l’US Avranches (N2). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le dirigeant est tombé sous le charme de son ancien défenseur. "J’apprécie beaucoup le travail de Cédric. C’est quelqu’un de sérieux, de rigoureux, de courageux…", ne tarit pas d’éloges celui qui a déjà assisté à plusieurs prestations des « Bleu et Blanc » à Fenouillère, cette saison. "Les joueurs le respectent énormément et le public l’adore".
Malgré une défaite sur la pelouse de La Roche-sur-Yon (1-0), le nouveau leader de la poule A, il y a une semaine, les premiers pas de l’USAMSM à la sauce Cédric Hengbart sont plus qu’encourageants, avec une troisième place au bout de sept journées (4V-1N-2D). Au-delà des résultats, c’est surtout la manière qui séduit. "Après le dernier match à domicile contre Poitiers (J6. victoire 4-0, le 19 septembre), j’ai reçu de nombreux échos positifs". Au point de lui imaginer un destin de coach au-delà des frontières manchoises. "Après son passage à Blois (2022-2025) et avec ce qu’il fait maintenant à Avranches, Cédric démontre que ce n’est pas un coup de chance", lance Jean-François Fortin. Un avis partagé par plusieurs observateurs du football normand. "C’est un garçon qui peut envisager de grimper quelques échelons. S’il continue ainsi, ça ne m’étonnerait pas que certains clubs évoluant un peu plus haut pensent à lui un jour". Pourquoi pas le Stade Malherbe…
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