Le tirage au sort du 5e tour de la Coupe de France a réservé de très belles affiches en Normandie pour ce week-end des 10, 11 et 12 octobre. Tout au long de la semaine, notre rédaction consacre une semaine spéciale à cette épreuve si particulière. Après notamment des focus sur les Petits Poucet FC Val de Risle (D1) et le CS Villedieu (R3), sur l'affiche 100% caennaise entre l'Avant-Garde (R1) et le Stade Malherbe (N1), puis sur le derby 100% manchois entre l'AS Cherbourg (R1) et l'US Avranches (N2), on termine par un coup de projecteur sur l’USF Fécamp (R2) qui affronte Le Havre Caucriauville (R3) ; un club seinomarin qui a connu de grandes épopées, tout comme son entraîneur, Jimmy Bocquet.
Alors qu’il aborde le 5e tour de la Coupe de France en recevant Caucriauville (N3) ; une formation havraise qui évolue deux divisions au-dessus de la sienne, l’Union Sportive Football de Fécamp (R2) peut compter sur l’expérience de son entraîneur Jimmy Bocquet dans cette compétition. L’ancien attaquant de l’US Quevilly a en effet participé aux exploits des Normands en 2010 (demi-finale) et en 2012 (finale). "J'ai pris part au parcours de 2010 au début de l'épopée. Pour la suite, il y avait un règlement qui m’interdisait à l'époque de jouer en équipe première pendant que j’étais entraîneur de la réserve, alors qu'à ce moment-là, je passais mon DEF. Finalement, j'ai arrêté de jouer avec l'équipe première, j’ai vécu cette saison sur le banc aux côtés de Régis Brouard. Puis pareil en 2012, toujours en tant qu’adjoint". Une expérience bienvenue à Fécamp qui tente de renouer avec son lustre d’antan. En effet, le club du Pays de Caux a évolué en National 1 dans les années 1990 et a connu plusieurs 1/16e de finale de Coupe de France avec des éliminations contre Strasbourg (D1) en 1981 (3-0, 4-0), Nantes (D1) en 1991 (1-1, 4-3 tab), Châteauroux (D2) en 1995 (3-2) et le PSG (D1) en 1997 (2-0).
Pour revenir sur le devant de scène, l’USFF doit trouver les éléments adéquats, qui entrent dans son état d’esprit et qui viennent jouer par passion et non pour l’argent. "Ce qu'il y a de compliqué dans le recrutement, c'est que Fécamp a une mentalité un petit peu spécial, dans l'état d'esprit, dans la combativité... Et il y a vraiment que sur cet aspect-là où l’on peut arriver à faire venir des joueurs qui peuvent s'identifier à ça. Ici, les joueurs ne prennent pas d'indemnité, il n'y a pas de prime de match". Pourtant, géographiquement, la concurrence est rude aux alentours. "Un peu en dessous, on a Le Havre. Au-dessus, on a Dieppe. Et dans les terres, on a Luneray et Yvetot. De ce fait, le recrutement n'est pas facile". En effet, toute la concurrence se trouve à environ une heure de route. "Il faut donc composer avec des garçons qui jouent en première division de district ou en R3 aux alentours, et puis il faut travailler avec eux, il faut les amener à progresser. De temps en temps, on a de bonnes surprises avec des joueurs qui partent jouer plus haut. Il faut être assez créatif et avoir de la patience, parce que c'est vraiment de la formation".
René-Gayant va retrouver ses plus belles couleurs
Jimmy Bocquet, qui a connu différents niveaux nationaux au FC Rouen, au FUSC Bois-Guillaume et donc à l’US Quevilly, est revenu comme entraîneur il y a trois saisons dans l'un de ses clubs de cœur, qu’il avait quitté en tant que joueur en 1999. Avec donc pour ambition de le faire à nouveau rayonner au niveau régional. Et pour cela, il apporte toute son expérience : "Quand je suis arrivé, rien n’avait changé. Toujours le même stade, les mêmes vestiaires, avec juste un petit coup de peinture. Le club jouait en R3. J'ai connu des structures de niveau national. Donc peut-être que ce qui a changé depuis mon arrivée en tant que coach, c’est le niveau d'exigence et les attentes dans la performance. C'est peut-être ça qui a fait qu'on a réussi à être plus rigoureux dans notre travail. Et puis on a réalisé deux très belles saisons. On finit invaincu dès ma première année en R3". Remonté en Régional 2, l’USFF et son coach ambitionnent donc de retrouver la R1, mais cela s’annonce serré, car les places dans l’élite régionale sont de plus en plus chères. "Une ville comme Fécamp, avec l’histoire que possède ce club, se doit d’évoluer au plus haut niveau régional", affirme, tout de même, Jimmy Bocquet.
Disputer ce 5e tour face au Havre Caucriauville, champion de R1 et qui a obtenu l’unique billet normand pour l’accession en N3, sera très difficile, mais ce sera un bon test pour situer son équipe. "Si ces garçons-là viennent avec leur qualité et une motivation à 100 %, ce sera compliqué de se hisser à leur niveau. Ils s'entraînent quatre ou cinq fois par semaine et sont nettement supérieurs à nous". Mais c'est en jouant son jeu que Jimmy Bocquet pense qu’il peut embêter son adversaire. Surtout si ses joueurs sont concentrés. "Nos chances contre une N3… Je ne veux pas dire qu’elles sont minces, mais il faudra être clinique, on n'aura pas 36 occases. Si on se perd dans notre football et qu'on commence à faire des mauvais choix, c’est mort. La meilleure solution pour se perdre, c'est de ne pas respecter ses principes de jeu et de déjouer. Donc on va rester dessus et puis l'objectif va être de vraiment monter le curseur au niveau de l’attention". Pour remplir cet objectif, les Fécampois pourront compter sur le soutien de tout un stade. "René-Gayant va retrouver des belles couleurs, une belle ambiance, on attend pas mal de monde. Peut-être qu'avec l’effervescence, ça va aider les joueurs". Et avec la magie de la coupe, tout peut devenir possible.
> Coupe de France. 5e tour - USF Fécamp (R2) / Le Havre Caucriauville (N3), samedi 11 octobre à 18 heures au Stade René-Gayant.
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