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5 choses à savoir sur Maxime d'Ornano, le nouveau coach du Stade Malherbe

Avant d'entamer son mandat avec le Stade Malherbe, Maxime d'Ornano va valider, cette semaine, son diplôme du BEPF, lui permettant d'exercer en National. ©Damien Deslandes

Il aurait pu travailler avec Reda Hammache au Red Star

S'il y a pu avoir une relative ambiguïté concernant ses deux prédécesseurs sur le banc caennais (Bruno Baltazar et Michel Der Zakarian), pour Maxime d'Ornano, c'est acté, il s'agit d'un choix de Reda Hammache. Car il ne faut surtout pas se fier à son titre de « simple » directeur du recrutement. L'ex-scout de l'AS Monaco, à l'origine de l'arrivée de Kylian Mbappé sur La Principauté en 2013, est le véritable patron du secteur sportif au Stade Malherbe. D'ailleurs, pour en revenir au nouveau coach du SMC, les deux hommes auraient déjà pu collaborer dans un passé récent, sous les couleurs du Red Star sur le point d'être promu en Ligue 2.

Il y a environ un an, à la recherche d'un remplaçant à Habib Beye qui venait d'annoncer son départ, celui qui officiait, à l'époque, comme directeur sportif du club audonien avait sondé l'entraîneur du FC Rouen pour prendre la suite. Les discussions n'avaient pas été approfondies ; le technicien ne disposant pas du BEPF*, le diplôme nécessaire pour exercer en L1, L2 et National au risque de s'acquitter d'une amende à chaque match. C'est, toutefois, via ce contact qu'Alexandre Raulin, l'adjoint de Maxime d'Ornano chez les « Diables Rouges », est devenu le n°2 de Grégory Poirier, l'actuel coach du Red Star. Et visiblement, Reda Hammache a toujours gardé dans un coin de sa tête l'idée de travailler avec lui.

(1)Membre de la promotion 2024-2025 du BEPF (Brevet d'entraîneur professionnel de football), au même titre qu'un certain Nicolas Seube, Maxime d'Ornano doit justement valider son diplôme cette semaine, à Clairefontaine.

Il est surnommé « le Breton »

Natif d'Ollioules, dans le Var, formé à Clairefontaine puis au Mans, Maxime d'Ornano a pourtant fait de la Bretagne sa terre d'adoption. Tout d'abord, comme footballeur, puisqu'à l'exception de son expérience au FCR (lire ci-dessous), il n'a entraîné que dans cette région (Lannion FC, Stade Briochin), après y avoir accompli l'essentiel de son parcours de joueur, dans les mêmes clubs d'ailleurs. Mais surtout en tant qu'homme... C'est dans les Côtes-d'Armor qu'il a rencontré son épouse et que ses deux enfants sont nés. Logiquement, quand il a été démis de ses fonctions à la tête des « Diables Rouges », c'est auprès des siens, résidant du côté de Lannion, qu'il s'est ressourcé. "Cela m'a permis de prendre du temps, pour les miens comme pour moi", témoignait le technicien il y a à peine un mois dans nos colonnes.

Mais le virus du foot qu'il a attrapé à ses 11 ans, avec son cousin Julien à La Ferté-Bernard (Sarthe), ne l'a jamais réellement quitté. Pendant sa période d'inactivité, Maxime d'Ornano a visionné beaucoup de matchs, y compris sans doute quelques-uns du Stade Malherbe. "Tout ce que je peux regarder, je le regarde. Dans les stades, à Guingamp, à Brest (où il a été en immersion durant deux jours, à l'invitation de Julien Lachuer, membre du staff d'Eric Roy), à la télé, la Ligue 2, la Ligue 1... Mon week-end est rythmé par les matchs. Le quotidien de coach me manque". Désormais, l'ex-Rouennais va pouvoir assouvir sa dépendance.

Il a joué à l'US Avranches

S'il a effectué la grande majorité de sa carrière de joueur en Bretagne, comme expliqué auparavant, dans les rangs amateurs, principalement en CFA et en CFA2, Maxime d'Ornano a réalisé une pige à l'US Avranches, alors pensionnaire de CFA2 (futur N3), au cours de l'exercice 2005-2006. "C'est Jean-Noël Le Buzullier, l'entraîneur de l'époque, qui m'a fait venir. On avait évolué ensemble pendant quatre saisons, à Saint-Brieuc", rembobinait l'ex-milieu de terrain, en mars 2024, à l'orée de ses retrouvailles avec le club du Sud-Manche. Et les relations entre les deux hommes ont largement dépassé le cadre du rectangle vert. "Avec Jean-No, on est devenus très proches malgré notre différence d'âge (ils ont dix ans d'écart)".

Educateur historique de la formation avranchinaise, Jean-Noël Le Buzullier avait décelé chez son partenaire des qualités précieuses pour un futur coach. "Max avait déjà une personnalité très réfléchie, très calme. Il a toujours été comme ça même si de temps en temps sur le terrain, je me rappelle qu'il sortait une phrase un peu plus forte quand le besoin s'en faisait ressentir, mais c'était toujours à bon escient". Formé à l'INF Clairefontaine puis au Mans, où il a côtoyé un certain Didier Drogba, Maxime d'Ornano se souvient d'une « soufflante » qu'il avait reçu de la part du regretté Gilbert Guérin après avoir inscrit un but contre son camp lors d'un match important face à Concarneau. "C'était un président exigeant et très proche de ses joueurs à la fois. Il était très ambitieux pour son club".

Maxime d'Ornano à l'époque où il défendait les couleurs de l'US Avranches, au milieu des années 2000, avec une coupe de cheveux légèrement différente.

Il a été l'architecte du renouveau du FC Rouen

C'est peu dire que les fans des « Diables Rouges » ont connu leur lot de satisfactions avec Maxime d'Ornano aux commandes de leur équipe. Quand il débarque à Diochon en décembre 2021, le club rouennais n'occupe que la 10e place de sa poule de N2, avec seulement cinq longueurs d'avance sur la zone rouge. Deux ans et quelques semaines plus tard, le FCR est membre du Top 5 en National, où il a été promu à l'été 2023, et quart de finaliste de la Coupe de France. Après avoir fait tomber deux pensionnaires de Ligue 1, Toulouse et Monaco (excusez du peu), les coéquipiers de Clément Bassin avaient vu leur aventure s'arrêter contre Valenciennes, lanterne rouge de deuxième division (1-1, 4-2 tab). Et en championnat, nul ne sait ce qu'il serait advenu sans cette sanction de cinq points infligée par la DNCG(2).

Ce passage au FCR a profondément marqué le principal intéressé. "J'ai passé trois années exceptionnelles. J'ai kiffé. Dans ce club, il y a de l'engouement, de la ferveur, avec des supporters incroyables", racontait-il. Et si comme dans la plupart des histoires d'amour, celle-ci s'est mal finie, en novembre dernier ; le technicien étant victime de l'impatience de ses dirigeants de l'époque, Maxime d'Ornano préfère retenir "les émotions générées". "C'est pour ça qu'on joue au foot. Je n'ai aucun regret, on s'est éclaté... Je le répétais souvent aux joueurs : « Quand on sera vieux et qu'on se retournera, ce sont ces bons moments qu'on retiendra »".

(2)La saison dernière, le FCR a écopé d'une sanction de cinq points de la part de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) pour des différences importantes entre les comptes estimés pour l'exercice 2022-2023 lors du passage au mois de juin et les comptes arrêtés présentés au gendarme financier du football français durant l'audition qui a eu lieu fin novembre. 

Il a déjà connu six montées dans sa carrière de coach

S'il n'a jamais exercé en Ligue 1 ou en Ligue 2, Maxime d'Ornano n'est pas novice en termes de coaching. Et pour cause, il a commencé son parcours d'éducateur sous la forme d'un emploi-jeune à Plessala, un club de niveau district en Bretagne, alors qu'il n'était âgé que de 20 ans ! "Là-bas, je m'occupais de tout, mais surtout des seniors. Je jouais en CFA 2 (à Saint-Brieuc) et parallèlement, j'avais deux séances à animer. Tout de suite, j'ai adoré", nous confiait-il dans un portrait qu'on lui avait consacré à l'été 2023. C'est avec Plessala qu'il connaît ses premiers succès en tant qu'entraîneur, avec une accession à la clé. Cinq autres suivront au cours de sa carrière dont trois à la tête du Lannion FC, qu'il fait passer de DSE (l'équivalent du R3) à CFA2 (ex-N3). "On a même failli monter en CFA avec un budget de 300 000 €".

En 2017, il répond favorablement à l'appel de son ex-coéquipier au Stade Briochin, Guillaume Allanou, devenu entre-temps président du club costarmoricain. Avec les Griffons, Maxime d'Ornano accède au National au bout de sa troisième saison, dans un contexte footballistique marqué par la crise sanitaire du Covid-19. Hasard des parcours des uns et des autres, le nouveau technicien du Stade Malherbe devrait croiser le fer lors du prochain exercice avec son ami Guillaume Allanou. Ce dirigeant pas comme les autres a ajouté depuis une corde à son arc : celle de coach, plutôt avec réussite au regard de la récente accession de Saint-Brieuc en National. Cette troisième division, Maxime d'Ornano l'a retrouvée en 2023, promu avec le FC Rouen. Sa sixième montée. Les supporters « Rouge et Bleu » espèrent qu'il pourra rapidement en accrocher une septième à son tableau de chasse.

"On joue contre Bastia et je décide de stopper. J'ai besoin de contrôler tout ce que je fais et je sentais que j'étais moins à l'aise. C'était le moment de partir. Ça pouvait paraître surprenant parce qu'on était troisième"

Maxime d'ORnano, sur son départ soudain du Stade Briochin en avril 2021, à cinq journées de la fin du championnat de national
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