Après avoir raté plusieurs occasions franches contre Dijon (J4. 0-0), laissé passer la victoire à QRM (J2. 1-1), et être passé à côté de son sujet face à Versailles, on pourrait croire le Stade Malherbe malade de son attaque. Mais, si les Caennais occupent la 6e place de National avant la 6e journée et un déplacement chez le leader sochalien, ce vendredi, ils ne sont pas si inefficaces qu’ils le laissent paraître. Avec six buts marqués en cinq sorties, la moyenne est plutôt correcte sur le papier. Ce qui frappe donc, c’est cette maladresse qu’on a vu beaucoup trop souvent depuis le début de saison, et qui pourrait leur permettre de mener rapidement au score ou de tuer les rencontres plus tôt. "Contre Dijon, on est sortis du match un peu frustré. On ne va pas revenir dessus, mais frustré parce qu'on a eu les occasions. Il y avait peut-être aussi un ou deux penaltys oubliés", explique Maxime d’Ornano en conférence de presse à la veille du départ pour le Doubs. L’entraîneur normand qui martèle souvent qu’il souhaite plus de positif, veut encore une fois aller de l'avant. "Moi, je vois l'autre volet, celui où l'équipe progresse, parce qu'on s'est créé des occasions. Il y a eu des matchs précédents où il y en avait moins. Là, il y avait du contenu, il y avait des occasions, donc on doit bonifier ça".
Après deux ratés d’Adama Diakité (4’) et Arnaud Gnanduillet (77’) contre les Bourguignons, deux actions qui auraient permis de glaner trois points au lieu d’un, Maxime d’Ornano souhaite également attirer l'attention sur une solidité défensive retrouvée. "L'axe de progression, c'est de générer un peu plus d'efficacité, mais aussi de rester aussi solide comme on l'a été parce qu'on n'a pas laissé beaucoup de choses à notre adversaire du jour". En effet, Dijon n’a pas pu montrer grand-chose offensivement, et surtout, Anthony Mandrea a signé son deuxième clean sheet de la saison, après celui de la 1re journée contre Aubagne (3-0). Alors, si les attaquants caennais nous semblent maladroits, est-ce un problème de confiance ou de technique ? "Il y a peut-être un mélange des deux, mais sur les quatre ou cinq grosses occasions qu’on s’est procurées face à Dijon, ce n'est pas le même joueur qui les a ratés, ça arrive," défend le coach. Alors, dans ce cas, quels sont les moyens de rendre ses offensifs plus efficaces ? "Le levier à actionner, c'est celui de la détermination. Quand on a ces situations-là, on doit être encore plus déterminé pour la mettre au fond. On travaille dans ce sens, mais j'insiste, le plus important, c'est d'avoir ces situations-là. Je serais plus inquiet si on ne les avait pas eues".
Armand Gnanduillet encore trop juste techniquement et physiquement
Et quand on lui pose la question de savoir si ses joueurs doivent être plus tueurs, le technicien voit les choses différemment. "On peut travailler la même situation à l'entraînement. Peut-être qu'il n'y aura pas le même effet. C'est simplement d'être en confiance au bon moment et de terminer au bon moment. On le travaille tous les jours". Son ailier Mohamed Hafid, lui, pense qu’il faut avoir cet instinct plus cruel : "Si on reprend le match contre Dijon, on a les occasions les plus dangereuses. Je pense que c'est un peu tout, un manque de réussite et aussi être plus efficace. On doit tous bosser là-dessus. Être plus tueur ? Oui !" Pourtant, quand voit comment se démènent Adama Diakité, Ivan Botella et Mohamed Hafid sur le front de l’attaque, on sent que ce SMC en a encore sous la pédale. Surtout si l’on ajoute Armand Gnanduillet, encore trop juste techniquement et physiquement, et qui attend sûrement avec impatience de débloquer son compteur pour regagner une confiance devant les cages qui semble perdue. Pour le moment, Maxime d’Ornano ne peut pas non plus compter sur sa dernière recrue, Williams Mazié, en attente de sa qualification. Arrivé du RFCU Luxembourg où il a marqué 15 buts en 30 apparitions la saison dernière en coupe et en championnat, l’attaquant ivoirien constituerait un atout supplémentaire.
Mais en attendant le qualification de l'ancien du FC Metz, l’entraîneur caennais devra donc se passer de lui pour le déplacement à Sochaux. Des Lionceaux actuels leaders du National avec déjà 12 points (4V - 1D) et qui feront logiquement office de favoris au coup d'envoi. "C’est un vrai bon match à jouer dans la lignée de ce qu’on vient de faire contre Dijon", déclare Maxime d’Ornano. "Ils ont un système visiblement bien rodé pour l’instant. Après, à nous de les contrarier. J'ai vraiment envie que l'équipe fasse une grosse performance là-bas parce que c'est une belle affiche. Parce qu’on souhaite faire encore mieux que ce qu'on a fait contre Dijon. La priorité, c'est vraiment de prendre chaque match comme il vient. Et là, c'est une vraie belle affiche et moi, j'aime bien ces matchs-là". Mais pour performer dans le Doubs, il va falloir que les partenaires de Yann M'Vila trouvent les clés du coffre tout en conservant le leur inviolé. Depuis le début de saison, les hommes de Vincent Hognon n'ont encaissé que deux buts lors de leurs quatre succès. En revanche, ils ont été défaits à Rouen (J3. 3-1) et c’est peut-être sur l’analyse de cette contre-performance, contre son ancien club, que le coach du Stade Malherbe pourrait trouver des failles pour faire sauter le verrou sochalien.
> N1. J6 - Sochaux (1er - 12 points) / SM Caen (6e - 8 points), vendredi 12 septembre à 19 H 30 à Stade Auguste-Bonal.