Emmanuel Sanson (51 ans) n’est président de l’US Ducey Isigny que depuis le 11 août, mais il connaît le club par cœur pour l'avoir fréquenté en tant que joueur puis comme entraîneur de la réserve. Revenu au sein de l’équipe dirigeante la saison passée pour y développer l’école de foot, celui qui a travaillé pendant 25 ans dans le domaine bancaire avant de reprendre un commerce dans cette commune du Sud-Manche en janvier 2024 souhaite avant tout que les liens se resserrent au sein de son association. "Je suis arrivé pour donner un coup de main à l’école de foot et puis renouer une relation avec les municipalités qui n’existait plus du tout. L’ancien président Khaled Masloh m’a demandé si voulais reprendre le flambeau. Je lui avais tendu quelques fois ma main auparavant, mais il n’était pas encore prêt à lâcher le bébé". Et le travail semble colossal pour le nouveau dirigeant. "Le renouvellement total du bureau a été effectué et là, nous sommes dans la recherche de bénévoles parce qu’on manque de monde. Même si c’est inhérent à tous les clubs".
Pour restructurer cette institution du football manchois, le chemin à suivre a changé. "Il y a beaucoup de travail et beaucoup des chantiers. En enclenchant une nouvelle dynamique, une ligne directrice un peu différente, certaines personnes qui avaient quitté l'USDI sont revenues. Et on espère que cela fasse boule de neige. S’ils se disent que ça se passe bien, peut-être que ça peut ramener du monde". Un des dossiers prioritaires pour Emmanuel Sanson, et il avait déjà les pieds dedans avant de prendre la présidence, c’est l’école de foot. "On a une école de foot qui est un peu en déclin, elle a été laissée de côté pour différentes raisons. Quand on avait notre première en R1, on a tout misé dessus, et je pense que c’était un tort. Avoir l’objectif de remonter dans les années avenir, oui, mais ça se prépare en amont. C’est comme un projet professionnel". Et c’est là que la restructuration et le renforcement des équipes jeunes prend tout son sens aux yeux du dirigeant.
"Quand on avait notre équipe première en R1, on a tout misé dessus, et je pense que c'est un tort"
Emmanuel sanson, président
"On doit ramener de la stabilité dans ce secteur. On a vu beaucoup de gamins partir, des ados aussi parce que ça manquait de structures, d’un peu de tout même". Son idée pour garder ses joueurs et fidéliser ses bénévoles est simple : reconstituer une culture club, avec des valeurs. "Les premiers mots que j’ai eus en tant que président, c’est travail, humilité et plaisir. Ce n'est pas sorcier. On ne veut pas engager des mercenaires. Quand on jouait en R1, et j’étais déjà dans le navire à l’époque, on a oublié un peu certaines valeurs. On a perdu le fil entre l’équipe fanion et le reste de l'association. Ça passe parfois par de simples gestes de reconnaissance. Je veux réinstaurer cette convivialité et ce lien entre les joueurs, les bénévoles, le bureau et les partenaires. Les joueurs qui sont arrivés cette année ont connu des niveaux supérieurs à la R3, mais ils voulaient retrouver cette convivialité qu’ils n’avaient pas ailleurs".
"Travail, humilité, plaisir" : l'anti-recrutement clinquant
Melvin Hamard (25 ans) peut témoigner de cette culture « maison ». Lui, dont le père William est revenu à l’US Ducey-Isigny comme adjoint cet été, y a débuté puis joué jusqu’à ses 13 ans avant de partir pour l’US Avranches, le FC Saint-Lô puis l’AS Cherbourg avant un court retour à l’USAMSM. Là-bas, il a évolué entre le Régional 1 et le National 3. "J’avais envie d’un nouveau challenge avec mes copains, jouer entre potes avec un peu moins de pression, mais avec toujours de l’ambition". Cet esprit, le milieu de terrain est donc revenu le chercher dans ce « fief », lui dont la famille vivre à 100% pour le foot. Son frère aîné Sofiane (28 ans) évolue à l'US Granville (N2) alors que son cadet, Nolan (22 ans) a rejoint l’Olympique d’Alès (N3). Preuve d’une passion totale des « Hamard » pour le ballon rond, c’est la mère de la famille, Aïcha, qui a gagné notre jeu-concours mensuel au mois d’octobre.
"On est en adéquation avec le président sur le projet du club, cela passera par le travail"
William Hamard, entraîneur adjoint
Melvin Hamard est donc coaché par son père William, pour qui l'US Ducey, avant la fusion avec Isigny en 2018, tient une importance particulière. À désormais 55 ans, il y a évolué en tant que joueur de 1995 à 2015 et a donc tout connu. Dont les différentes vagues de départs de bénévoles et encadrants. "Je suis revenu car il y avait besoin de sang neuf, de retrouver une dynamique puisqu’on est descendu en quelques années de la R1 à la R3. Il fallait redynamiser tout ça. Emmanuel Sanson m’a appelé pour intégrer l’équipe dirigeante". Pourquoi a-t-il répondu favorablement à cet appel après plusieurs années loin de son club de cœur ? "J’avais besoin de certitudes, car je suis un compétiteur. Il y a la venue de certains joueurs avec leur expérience et leur investissement pour pousser le groupe vers le haut, emmener les jeunes avec eux. On est en adéquation avec le président sur le projet de l'USDI, cela passera par le travail". Un élément très important à ses yeux pour lui qui avoue avoir connu d’autres expériences compliquées auprès d’autres formations.
Pour redonner ce dynamisme et cet esprit de cohésion à tous les niveaux, l'USDI a décidé de miser un peu plus sur les réseaux sociaux, mais également de mettre en avant les partenaires, qui ont été un peu oubliés ces dernières années. "Il faut s’y remettre, rendre nos actions visibles et remettre en lumière ceux qu’on a mis de côté", reprend Emmanuel Sanson. "Une photo des bénévoles, mettre en avant nos partenaires. On a d’ailleurs réadapté notre grille tarifaire pour eux. On doit aussi mieux communiquer sur le travail de nos éducateurs". À l’écouter, on sent que le dirigeant veut recréer une communauté autour de l’US Ducey-Isigny. "C’est complètement ça. Je ne parlerai pas de famille, car c’est un peu galvaudé, mais plus de groupe. Il faut qu’on redevienne un ensemble". C’est avant tout par cet état d'esprit collectif et humain que le président souhaite qu’on reconnaisse son club désormais. "Les résultats sportifs suivront". Il en est persuadé.

US Ducey-Isigny
- Créé en 2018 après la fusion de l'US Ducey et de l'ES Isigny-le-Buat
- Président : Emmanuel Sanson, depuis août 2025
- 213 licenciés dont une douzaine de féminines
- Deux équipes U6, trois U9, une U11, deux U13, une U15 et une U18
- Trois équipe seniors en R3, D1 et D4
- Deux équipes féminines en entente avec l'US Patriote Terregatte Beuvron : une U13F et une U15F






