L'an II des frères Théault à l'AF Virois sous le signe de l'ambition

Le contexte

Tony et Robin Théault ont désormais parfaitement pris leurs marques

Voilà un an, aux prémices de l'exercice 2024-2025, presque tout à l'AF Virois suggérait que le club bocain s'apprêtait à vivre une simple saison de transition. Entre la descente de National 2 à négocier et l'arrivée de Robin et Tony Théault, un duo d'entraîneurs néophytes en N3, le club du président Christophe Lécuyer espérait surtout se stabiliser pour éviter une plus grande dégringolade. À l'arrivée, l'AFV est passé à quelques minutes de l'authentique exploit de remonter immédiatement à l'échelon supérieur. La mayonnaise ayant pris dès la première saison, les « frangins » Théault seront évidemment attendus au tournant pour leur deuxième exercice sur le banc virois. "Je pense que la saison dernière a permis de remettre une dynamique au club", confie Tony Théault qui était impatient, comme son groupe, de reprendre le fil d'une histoire qui a joliment commencé. "Notre dernier match, c'était le 17 mai contre Cesson (défaite 2-1) et on a repris le 17 juillet, soit deux mois de pause jour pour jour. Donc, c'est à la fois bien, parce que ça permet de couper, mais tu te dis aussi deux mois sans foot, c'est long... Donc, tout le monde était content d'être là".

Dès leur première séance estivale, Anthony Ferron et ses partenaires se sont montrés studieux et appliqués. Chez beaucoup de joueurs, la fin de championnat qui aurait pu s'achever en apothéose a donné des idées. Du côté des entraîneurs, on ne souhaite pas non plus ne se contenter que d'une quête pour le maintien. "On va essayer de se mêler au wagon qu'on avait suivi tout au long de la saison dernière", indique Tony Théault, qui estime que l'effectif qu'il a construit avec son frère Robin est peut-être encore meilleur que le précédent, tant en nombre qu'en termes de qualité. "Mais on sait qu'un championnat ne fait pas l'autre. Des fois, on peut peut-être avoir une meilleure équipe sur le papier, mais ça se passe moins bien. Chaque match qu'on va jouer, qu'on va préparer, ce sera en tout cas pour le gagner". Et le premier objectif est déjà posé : il s'agira de partir si possible tambour battant et de ne pas égarer autant de points d'entrée que lors de l'exercice précédent. Les ambitions qui suivront pourraient ainsi bien être conditionnées à l'entame des Virois.

L'effectif

Un retour marquant et des choix en forme de bonnes idées

Si l'AFV a perdu son meilleur buteur pour le remplacer par un autre goleador du championnat (voir ci-dessous), le club bocain a frappé fort dès le début du mercato en faisant revenir le milieu de terrain polyvalent Dorian Charlier du FC Balagne (N2), un an après son départ. L'ancien joueur du Stade Malherbe a vécu la première montée en N2 de Vire ainsi que la saison qui a suivi en quatrième division et il va retrouver un environnement où il a déjà brillé par le passé. Aux côtés d'Hugo Bretagne et de Luca Boudonnet qui ont décidé de rempiler, Dorian Charlier va former sur le papier un milieu de terrain très prometteur. De manière générale, l'AFV a fait le choix de se renforcer dans tous les secteurs. "Ça a été beaucoup de travail", ne cache pas Tony Théault. "On a mis beaucoup d'énergie dedans parce que ça conditionne forcément la saison d'après. Mais sur ce qu'on a réellement voulu faire, on a quasiment fait tout ce qu'on a voulu".

Si Robin Legendre a décidé de rejoindre Bayonne (N2) après un passage mitigé dans le Bocage, le remplaçant de luxe Erwan Kawczynski a notamment décidé d'aller chercher du temps de jeu au FC Flers (R1). Les responsables virois ont cependant avancé leurs pions pour compléter leur ligne d'attaque avec des profils séduisants : Yahya Kujabi est arrivé de Plabennec où il aura été l'une des seules satisfactions dans une saison décevante, tandis que le tout jeune Jihan Cappellari débarque du RC Lens, son club formateur, pour se frotter au monde senior avec appétit. Dans la construction de leur effectif, Tony et Robin Théault ont aussi veillé à répondre à l'état de forme de chacun de leurs joueurs, y compris des blessés. "Il y a Thomas Chesnel qui ne revient que mi-août, Ben Beaufils qui est encore en convalescence. Il y a Célestin (Simonin, ex-Saint-Lô) qui a signé, mais qui ne sera dispo, je pense, qu'en décembre-janvier. Donc, on a aussi fait en sorte d'étoffer l'effectif par rapport aux trois, quatre petits bobos qui restent".

Un joueur au cœur de la reprise

Benjamin Guyomard a la carrure pour faire oublier Mattéo Mendy

Fin connaisseur du football normand pour y avoir principalement représenté le FC Flers, le SU Dives-Cabourg et le CMS Oissel, Mattéo Mendy a rejoint l'AFV voilà un an avec une ambition débordante. L'attaquant a alors réalisé la meilleure saison de sa carrière en marquant à 17 reprises ; ce qui a notamment attiré l'attention du GFA Rumilly Vallières, pensionnaire de National 2. Pour palier ce départ, le club virois a réussi un joli coup en faisant venir le goleador de l'US Fougères, Benjamin Guyomard, qui, signe du destin, a également facturé 17 buts la saison dernière. "Mattéo Mendy, il a mis 17 buts, sauf que moi, j'ai eu quatre matches en moins (pour le faire), et on ne jouait pas dans une équipe avec les mêmes ambitions", sourit le nouvel attaquant bocain qui ne craint aucunement de subir la comparaison avec son prédécesseur. "Personnellement, j'aborde ça sans pression car, de toute façon, plus tu cherches les buts, moins t'en mettras. Si on gagne et que je n'ai pas marqué, ça me va !"

Présent à la reprise du 17 juillet, l'attaquant âgé de 30 ans a déjà fait montre de ses qualités devant les cages au milieu d'un groupe où il va devoir apprendre à connaître absolument tout le monde, ce qui ne l'effraye pas outre mesure puisqu'il a déjà eu l'occasion de fréquenter quelques clubs, parmi lesquels les Municipaux du Havre ou encore le Stade Pontivyen. Très performant la saison dernière, Benjamin Guyomard aurait d'ailleurs très bien pu ne pas signer à l'AFV. "J'ai eu pas mal de touches en N2, et ce que j'ai senti, c'était plus du « On te veut toi pour le joueur, pas pour la personne », et moi j'attache de l'importance à l'humain. Et c'était totalement différent avec Christophe (Lécuyer), mon président. Quand on a parlé, pendant 45 minutes, on n'a même pas parlé de football. Pour moi, c'était gagné". Déjà séduit par les installations et l'affluence que génère l'AFV quand il s'est déplacé à Pierre-Compte la saison passée, Benjamin Guyomard est fin prêt à prendre la succession de Mattéo Mendy et à empiler de nouveau les buts.