Être étudiant et évoluer en National 3, ce n'est déjà pas une mince affaire. Quand vous ajoutez à cette équation un championnat universitaire remporté de haute lutte, synonyme de billet pour les « Europe », cela se transforme en une saison de folie. Encore plus si votre club obtient sa promotion à l'étage supérieur et qu'en parallèle, vous exercez une activité professionnelle. C'est la vie de Valentin Charpentier : étudiant à Rouen en STAPS (Science et technique des activités physiques et sportives), surveillant dans un collège à Saint-Valery-en-Caux, joueur au FC Dieppe et dans sa faculté. Le milieu de terrain de 24 ans doit gérer un emploi du temps ultra-rempli. "Les entraînements avec l'équipe universitaire sont le mercredi midi et les matchs le jeudi après-midi. Mais avec mes séances à Dieppe et mon travail à côté, je ne peux pas m'entraîner avec la Fac".
Ses deux coachs sont au courant de la situation. Quand il y a une rencontre universitaire, son entraîneur Régis Pain prévient Djilalli Bekkar chez les Harengs qui adapte les séances ou le temps de jeu de son milieu. "Tout est mis en œuvre pour que je puisse à la fois jouer avec la Fac et avec mon club". Grâce à ce système, Valentin Carpentier parvient à gérer un planning afin de ne pas créer de surcharge pour son corps. Car chaque semaine, il multiplie les kilomètres puisque son poste de surveillant augmente encore les distances. Cet été, le Dieppois va exploser son compteur. Vainqueur du Final Four du championnat de France à Brest l'année dernière (0-0, 4-2 tab face à Montpellier), son équipe étudiante a composté son ticket pour l'Euro à Camerino, en plein centre de l'Italie (27 juillet - 3 août).
Encore 4 000 € à trouver pour boucler le budget
"Nous ne connaissons pas les autres équipes, donc on part dans l'inconnu, mais on n'y va pas pour faire de la figuration". Dans ce tournoi, il faudra être bien préparé à la chaleur du Sud. En effet, tout est concentré sur une semaine hyper-intense. Le format ne laisse pas beaucoup de place à la récupération : un match de poule de deux fois 40' par jour, du lundi au mercredi, repos le jeudi, avant d'enchaîner avec un éventuel quart de finale le vendredi, la demie le samedi et la finale le dimanche. "Et même en cas de défaite, il y a les matchs de classement à jouer". Un rythme fou, en plein été, au cœur de La Grande Botte. Et pour se préparer à ces « Europe », quoi de mieux que de retourner dans le dernier carré du championnat de France ? Et en cas de nouvelle victoire, un nouveau billet européen s'offrira à Valentin Carpentier et à ses coéquipiers à l'été 2026, eux qui ont déjà connu cette compétition en 2023 avec une quatrième place à la clé.
Le rendez-vous national est donc pris pour ce mercredi et ce jeudi (les 11 et 12 juin) à Metz. "En demie, nous affronterons Nantes, et si nous l'emportons, nous défierons en finale le vainqueur de Bordeaux - Brest". Ensuite, deux séances hebdomadaire sont prévues jusqu'au voyage en Italie. "J'ai quand même à peu près un mois de coupure", rassure l'étudiant par rapport à cet emploi du temps surchargé. "Après, jouer avec la Fac, c'est un peu plus relâche qu'avec mon club, les enjeux ne sont pas les mêmes". En attendant ces échéances, lui et ses partenaires tentent de boucler leur budget pour ces deux compétitions. "L'université paie une partie du logement et de la restauration, mais cela ne nous permet pas de tout régler. Il nous reste les dépenses pour les maillots, des équipements, les déplacements…" À ce jour, l'équipe de Valentin Carpentier est donc toujours en quête de sponsors ou de mécènes pour trouver encore 4 000 €.
> Si vous souhaitez aider l'équipe universitaire de Rouen, vous pouvez contacter Valentin Carpentier au 07 85 56 99 27.