Leader confortable de National après sa victoire 2-1 contre Villefranche-Beaujolais, le FCR a creusé l’écart en tête du classement. Avec 27 points au compteur, les hommes de Régis Brouard comptent sept longueurs d’avance sur un quatuor composé de Sochaux, Dijon, Versailles et Orléans (20 unités chacun). Ce samedi, ce n'était pourtant pas gagné d'avance. Ils sont revenus d'une situation compliquée à Diochon. Après 30 minutes très moyennes ponctuées par l'ouverture du score adverse, signée Babacar Leye (19'), la sortie d'Idrissa Seydi sur blessure a paradoxalement rééquilibré l'équipe rouennaise. "Dans les 30 premières minutes, on n'avait pas de rythme, rien du tout, on était en retard dans les duels. On a laissé Villefranche nous percuter. J'ai changé d'organisation, on a mis les joueurs un peu plus haut, et là, on a commencé à entrer dans notre match, à remporter des duels et à utiliser le ballon".
Le changement du meilleur élément de National du mois de septembre a d’ailleurs été tout un imbroglio. "Je ne vais pas vous le cacher, ça m’a cassé les c... qu’il ne me réponde pas, à savoir s’il avait mal ou pas. J’ai bien vu que c'était le cas. Il m’a demandé cinq minutes… Mais cinq minutes, c’est très important pour l’équipe. On n’avait plus de soutien, plus de proposition dans la profondeur. Parfois, les mauvaises nouvelles pour les uns sont de bonnes nouvelles pour d'autres. C’est son remplaçant au final qui a fait la différence". En effet, Amadou Ba-Sy (24 ans) n’a pas manqué son entrée en jeu. Dès ses premières foulées, le joueur formé à Nice a apporté de la profondeur, de la percussion et des duels gagnés qui ont remis les « Diables Rouges » dans le match. "Il a fait des différences dans les un contre un, ça nous a redonnés aussi un peu d'énergie".
"Idrisssa Seydi m'a demandé 5 minutes, mais ce temps est très important pour l'équipe"
Régis Brouard, entraîneur
Son équipe menée 1-0, l’attaquant a sonné la révolte qui a abouti à l’égalisation et au premier but de la saison de Charles Abi juste avant la pause (42'). Puis c’est lui qui, après de nombreuses tentatives en seconde période, a fini par donner la victoire aux siens (84’), inscrivant au passage sa deuxième réalisation en championnat. Preuve que l’attaque rouennaise, quelle que soit sa composition, reste efficace. Et pour cause, le leader de National affiche des statistiques de futur promu (8V-3N-1D). Le FCR affiche une moyenne de 2,25 points par match et possède la meilleure attaque du championnat avec 20 réalisations marquées, soit 1,67 par rencontre. Le club du président Samuel Yasar est également la deuxième défense la plus imperméable avec seulement huit buts encaissés, à égalité avec Sochaux et à une unité seulement de Dijon (7).
Avec huit buteurs différents, le réservoir offensif est large
Si le FCR a perdu samedi l'un de ses meilleurs éléments sur blessure (une entorse de la cheville sans gravité), Idrissa Seydi (cinq réalisations cette saison), il n’en reste pas moins qu’il peut compteur sur d'autres armes. Depuis le début de cet exercice 2025-2026, Régis Brouard a vu huit de ses joueurs trouver le chemin des filets. Kenny Rocha Santos a lui aussi scoré à cinq reprises, le défenseur et capitaine Clément Bassin trois fois, montrant que le système en 3-5-2 lui profite offensivement. Le milieu Mustapha Benzia, suspendu ce week-end, a marqué deux buts et Amadou Ba Sy, a donc frappé une deuxième fois cette saison. Avec désormais Charles Abi, Valentin Fuss et Raphaël Gerbeaud comptent une seule unité. "On a des profils différents, c’est pourquoi j’ai aussi changé de système contre Villefranche, je me rendais compte qu’on allait ronronner", souligne le technicien. "Amadou a marqué, Charles aussi, ça faisait longtemps, il a fait beaucoup d’efforts".
"nous avons des profils différents qui apportent quelque chose à chaque fois qu’ils jouent"
Charles abi, attaquant
Pour l’entraîneur rouennais, cette victoire est avant tout celle d’un groupe, car on sait que l’équilibre entre les titulaires et des équipiers qui jouent moins est souvent fragile. "Je parle souvent de la construction d'un vestiaire, c'est une victoire de vestiaire ce samedi. Il fallait faire des choix, prendre des décisions. Je trouve que les entrants nous ont fait du bien, ils nous ont amené du pep’s". Un constat partagé par Charles Abi, auteur de l’égalisation : "On parle du secteur offensif, mais c’est pareil au milieu. Guiry (Egny) et Enzo (Genton) ont montré de belles choses. Tout comme Amadou, quand il a remplacé Idrissa. Ce sont des profils différents qui apportent quelque chose à chaque fois qu’ils jouent. Ils font du bien. C’est l'une de nos forces aujourd’hui. Le danger peut venir de tous les côtés".
Le n°9 du « Diables Rouges », lui, revient de loin. Sa première réalisation de la saison est le résultat d’un long chemin de croix débuté cet été. Blessé à la cheville, il a manqué les trois premières journées, puis s’est fait expulser contre Châteauroux (J5. défaite 2-1, le 6 septembre) manquant trois rencontres supplémentaires dont deux sur choix de son entraîneur qui lui a fait payer son carton rouge. Ces 90 minutes passées sur le pré et ce premier but sont donc salvateurs. "Mentalement, ça me fait du bien d'avoir marqué. Physiquement aussi, ça m’a fait du bien de jouer 90 minutes. C'est une forme de pression même si je savais que ça allait arriver au bout d'un moment. J'avais confiance en moi, en l'équipe aussi, parce que les buts ne viennent pas tout seul. Là, si Clément (Bassin) ne fait pas la passe, je ne marque pas". Cette confiance collective, il faudra la conserver, car le FCR, exempt lors de la prochaine journée et éliminé de la Coupe de France, ne rejouera pas avant le 21 novembre !






