Ce samedi, David Caillard, le coach de l’équipe première de la Mos, sera privé de cinq titulaires potentiels pour la réception de Mézidon, en R1, mais pour la bonne cause… Car Noé Caillard, Terry Leboulanger, Crespo Keïta, Moussa Coulibaly et Hamza Ghertil ne sont ni blessés, ni suspendus. Un rendez-vous très particulier les attend ce week-end. Ces cinq garçons se préparent à défier l’US Avranches en 1/8e de finale de la Coupe Gambardella. Si vous y ajoutez la demi-douzaine de joueurs intégrés à la réserve (Antonin Levasseur, Thibaud Vaillant, Samuel Modi, Lucas Leterrier, Gabin Moreau et Ibrahima Soumah), c’est quasiment un élément sur deux du groupe de Tom Auger sur le pont dimanche qui s’entraîne et/ou évolue presque chaque semaine dans le monde senior.
"Au club, notre volonté consiste à laisser de la place à nos jeunes", expose Bruno David, vice-président en charge du volet sportif. Si cette politique est accentuée cette saison grâce à cette génération 2007 "exceptionnelle", la formation constitue un véritable travail de fond dans les rangs maladiens. "Les deux tiers de l’effectif de David Caillard sont issus de chez nous", avance Joffrey Deslandes, citant comme exemple les « 2004 » à l’image de Romain Doulla et Grégoire Canivet. Après être allés voir si l’herbe était plus verte ailleurs, plusieurs joueurs, made in Déterville, sont également revenus chez les « Rouge et Gris ».
"les deux tiers de l'effectif de david Caillard sont issus de chez nous"
Joffrey Deslandes
Responsable du pôle foot à 11 à La Mos, Joffrey Deslandes est bien placé pour parler de formation. A la tête de la « B », lors d’un match contre l’Avant-Garde sur la phase aller, cet éducateur a aligné un onze de départ avec une moyenne d’âge de 18,3 ans ! Promue en R2 il y a deux ans, cette réserve est l’un des piliers de la stratégie de formation du club maladien. Elle représente une étape intermédiaire, souvent précieuse, entre les catégories de jeunes et l’équipe fanion. "La maintenir à ce niveau est l’une de nos priorités", affirme Bruno David. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si l’été dernier, Joffrey Deslandes, précédemment en poste aux commandes des U18, en a été désigné l’entraîneur. Avec une deuxième position après 14 journées disputées, la mission est plutôt bien engagée.
Monter en National 3 avec cette politique de formation
Pour La Mos, c’est du gagnant-gagnant. Si elle fournit régulièrement les effectifs seniors, cette relève acquiert parallèlement de l’expérience plus rapidement. "C’est aussi pour cette raison qu’on réalise ce parcours en Coupe de France", estime Bruno David dans un lapsus qui en dit long sur l’importance de ce parcours en Gambardella à ses yeux. L’éclosion de ces jeunes pousses influence même le choix des coachs, "qui doivent avoir l’ADN maladien", et le « mercato » du club caennais. "Avant de se pencher sur nos prochains renforts, on regarde nos garçons en interne, susceptibles d’intégrer à court et moyen terme notre équipe première et notre réserve". Ainsi, les récentes performances de Terry Leboulanger en R1, une division qu’il découvre depuis une poignée de semaines, ne devraient pas inciter ses dirigeants à recruter à son poste de latéral lors de la future intersaison.
"Il faut que nos jeunes soient encadrés par un plus grand nombre de joueurs plus aguerris"
Bruno David
Rançon du succès, quelques éléments prometteurs quittent le cocon « Rouge et Gris », attirés par la perspective de fréquenter un championnat d’un niveau supérieur et/ou par une proposition financière plus séduisante. On peut citer Mathieu Yvrande à l’Avant-Garde (N3), Matthias Mattevet à l’AF Virois (N3), Mathias Imbert (aujourd’hui à Bourgoin, N3) sans oublier, bien entendu, Momo Keita qui a signé un contrat stagiaire « pro » au HAC. "C’est aussi une fierté quand l’un de nos joueurs brille dans un autre club", assure Bruno David. A l’inverse, certains jeunes, qui n’ont pas percé au sein d’une structure professionnelle et/ou qui sont séduits par les résultats maladiens (trois qualifications consécutives au 1er tour fédéral de la Gambardella), poussent les portes de Déterville. Ce fut le cas de Thibaut Vaillant, non conservé par le Stade Malherbe, l’été dernier.
Mais cette politique pro-formation ne constitue-t-elle pas un frein aux ambitions maladiennes ? "Notre objectif est de monter en National 3", rappelle le vice-président. Tout sauf évident dans un championnat de R1 qui ne distribue jusqu’en 2026 qu’un ticket pour l’étage supérieur sur deux poules (!) et alors que des concurrents disposent de moyens, économiques notamment, supérieurs. "On n’est pas dupes", annonce Bruno David. "Il faut que nos jeunes soient encadrés par un plus grand nombre de joueurs plus aguerris". A ce jour, Nathan Laigneau, Romain Hirèche et Benjamin Renaux, entre autres, forment la colonne vertébrale du collectif de David Caillard. "Peut-être qu’on doit renforcer ce noyau", confie le dirigeant. "Avec des profils qui nous rejoignent avec l’idée d’accompagner nos jeunes", précise Joffrey Deslandes, rappelant que le voisin de l’ASPTT a accédé à la N3 il y a deux ans avec une vision similaire*. En même temps, quoi de plus beau que de fêter une montée avec des joueurs du cru.
> Coupe Gambardella. 1/8e de finale - La Maladrerie OS (R1) / US Avranches (Nat), dimanche 2 mars à 14 H 30 au Stade Joseph-Déterville.
*A l’issue de l’exercice 2022-2023, l’ASPTT Caen avait été promue en N3 au titre de meilleur second sur les deux poules de R1 confondues ; trois billets pour la cinquième division avaient été délivrés cette saison-là.