En cette fin de saison 2021/2022, s'il y a une équipe normande qui est précisément là où elle était attendue en début de saison, c'est bien l'équipe féminine du Stade Malherbe. Après s'être offert le titre en Régional 1, l'armada menée par Anaïs Bounouar entame ce week-end un double tour de barrages contre l'AS Lattes, victorieuse pour sa part de sa poule de R1 en Occitanie. "On ressent une bonne pression avant ce match", déclare l'attaquante de 19 ans Alizée Leroty, impatiente de recevoir les Héraultaise à Venoix pour le match aller ce dimanche 5 juin (15h). "On a travaillé toute l’année pour atteindre ces barrages et on fera en sorte de les gagner. Si on a décroché notre titre de championnes, c'est pour en arriver là, il va désormais falloir assumer". Justement, assumer, c'est ce que les féminines malherbistes s'évertuent à faire depuis les premières heures de leur création.
Voilà des mois que le football normand a compris que cette équipe caennaise n'avait aucune raison de s'attarder davantage en R1, un niveau trop étroit pour les nombreux talents qui la composent. Avec un bilan de 23 victoires, 2 nuls et 1 défaite, Malherbe a écrasé la concurrence, à un tel point qu'il serait désormais regrettable de ne pas voir Hilde Van Herwijnen et ses camarades se mesurer au monde autrement plus redoutable de la D2 féminine dès la saison prochaine. Le football féminin normand n'aurait clairement rien à gagner de voir le SMC échouer à franchir ces doubles barrages.
Pour atteindre son but, le club calvadosien pourra compter sur la forme olympique de sa buteuse en chef, Alizée Leroty. À 19 ans, celle qui a démarré le football à Lessay (Manche) à l'âge de 4 ans et demi a marqué le championnat de son empreinte du haut de ses 28 buts inscrits en l'espace de 26 matchs. "Avec la Coupe de France, j'en suis même à 38 buts. C’est une belle saison mais on peut toujours faire mieux", clame l'actuelle étudiante caennaise avec l'auto-exigence qui la caractérise. "On lit dans certains articles que les victoires sont faciles mais il n’y a pas de victoire facile. C’est la première saison complète qu’on fait en trois ans. Ca a été difficile, il a fallu enchainer 26 matchs de championnat, sans compter les amicaux et la Coupe de France. Il n’y a pas eu de week-end de repos, il a fallu rester dans la dynamique des entrainements. On a d'ailleurs connu une période avec beaucoup de blessées mais on a su travailler et rester rigoureuses".
La D2 féminine en forme de rêve intermédiaire
Dans une saison post-Covid où il lui a fallu prendre la relève de l'efficace attaquante Mélissa Renard, partie garnir les rangs de l'US Alençon, Alizée Leroty n'a pas eu froid aux yeux malgré son jeune âge. Et même si le collectif caennais a parfois donné l'impression de se balader sur les pelouses normandes cette saison, il faut indéniablement beaucoup de cran pour effleurer la barre des 30 buts inscrits quand on a moins de 20 ans. "Je pense que je suis une joueuse de caractère qui n’a pas peur de prendre des décisions", s'auto-scanne la jeune joueuse passée par l'ES Coutances. "La plupart des joueuses sont plus vieilles que moi, pour certaines jeunes, ce n’est pas forcément simple de se faire sa place. Pour moi, ça a été facile, il n’y a pas eu de souci. J’ai su m’imposer sans trop en faire".
Après que le football s'est imposé comme "une révélation" à son plus jeune âge, celle qui est issue d'une famille où les footballeurs sont nombreux s'est rapidement tissé des rêves d'avenir liés au ballon rond. "Quand j’étais plus jeune, j’avais pour objectif de rejoindre le monde professionnel", confie-t-elle. "L’idée c’est d’atteindre déjà la D2 pour ensuite pouvoir parler de D1. Chaque chose en son temps. J’ai des rêves et avec la D2, j’atteindrais déjà mon premier rêve". Même si l'antichambre de l'élite française demande plus de travail et de sacrifice encore, la Manchoise de naissance n'a peur de rien. "Il faudra en faire toujours plus dans les efforts, dans la rigueur. C’est toujours plus. Mais moi j’ai toujours voulu ça".
Cessons d'écrire toutefois comme s'il était sûr et certain que le Stade Malherbe fera partie des 23 pensionnaires de Division 2 en 2022/2023. Les deux tours de barrages sont encore loin d'être franchis et c'est d'ailleurs dans l'inconnu que vont s'embarquer les Caennaises, principalement ce week-end avec la réception d'une obscure formation de Lattes forcément talentueuse pour s'être invitée à cette échéance. "Toute la saison, notre meilleur adversaire, ça a été nous-mêmes", rappelle Alizée Leroty. "Qu'importe l'adversaire, on se prépare en se focalisant sur nous. Ça ne nous dérange pas spécialement de ne pas connaître notre adversaire". Rendez-vous dans quelques semaines pour découvrir si l'ancienne Granvillaise est au rendez-vous de ses rêves d'enfant.
> Barrage d'accession à la Division 2. Tour 1 aller - SM Caen / AS Lattes, dimanche 5 juin à 15 heures au Stade de Venoix.
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? @AsLattes
? Dimanche 5 juin
⌚️ 15h00
? Stade de Venoix
? Entrée gratuiteOn va avoir besoin de vous ❤️?#SMCaen #TeamSMC pic.twitter.com/jq0DRV5dw5
— SM Caen Féminines (@SMC_Feminines) May 31, 2022
Aurélien RENAULT