Dans une semaine, le SU Dives-Cabourg disputera à Cannes le plus grand match de son histoire : un 1/8e de finale de Coupe de France. Certes, l'état-major normand aurait souhaité un autre lieu et certainement un tout autre adversaire pour rendre le moment davantage marquant et encore plus intense. A quelques jours de ce grand rendez-vous, la déception du tirage au sort semble, toutefois, s'être nettement estompée. Les hommes de Philippe Clément ont pleinement pris conscience de la chance qui s'offrait à eux avec ce match dont tant de clubs amateurs rêvent sans jamais pouvoir l'obtenir. "On est passés à autre chose très rapidement et on est tournés vers la qualif'. Je pense que là, on sait que c'est un rendez-vous qui n'arrive qu'une fois dans la vie", assure Bryan Botuly. Entre l'exploit contre Le Puy Foot 43 (N2) et le duel face à l'AS Cannes (N2 également), le SUDC savait qu'il devait déjà se concentrer sur son pain quotidien, à savoir le championnat de National 3, avec trois rendez-vous au programme. Deux ont d'ores et déjà eu lieu, pour autant de résultats nuls à l'arrivée. Un dernier contre le leader du Groupe D, le FC Borgo, permettra vendredi soir (coupe d'envoi à 20 H 30, sur le synthétique du pôle Espoirs à Lisieux) de s'offrir une répétition grandeur nature avant le grand saut.
Durant ces trois rencontres, est-il seulement possible de ne pas être focalisé sur Cannes et de jouer avec la retenue par peur de se blesser ou de se retrouver suspendu pour le grand soir ? "Inconsciemment, on est obligé d'y penser", reconnaît Bryan Botuly. "Mais là, il y a tellement de suspendus et de blessés que quand tu peux être sur le terrain, tu n'as pas le choix, tu dois être à 100% et tu n'as pas trop le temps de réfléchir". Actuellement neuvième d'une poule comprenant 14 équipes, le SU Dives-Cabourg n'a plus gagné en championnat depuis le 19 octobre et affiche deux visages diamétralement opposés en N3 et en Coupe de France où l'équipe ne cesse de se sublimer. "Ce qui fait notre force sur le parcours de Coupe de France, c'est qu'en fait, ça va bien plus loin que le foot", analyse le milieu de terrain qui n'imaginait aucunement vivre de pareilles émotions en rejoignant la Côte Fleurie en provenance de l'USON Mondeville, à l'été 2023. "Ça va bien plus loin que nous, car il n'y a pas que les joueurs, au final". L'épopée que vit le SUDC est en fait celle d'un club singulier qui a su s'unir, faire front, et qui ne compte surtout pas en rester là.
Le SUDC compte bien jouer les quarts de finale
Plus de 1 000 kilomètres séparent Dives-sur-Mer de Cannes. En plus d'hériter d'un adversaire pour le moins coriace, le club du président Stéphane Gilquin a aussi hérité du plus long déplacement possible à ce stade de la compétition. Et pourtant, un groupe de supporters calvadosiens valeureux compte bien traverser la France la semaine prochaine pour aller soutenir ses joueurs. "Ça dépasse vraiment le foot parce que quand je me dis qu'on va à Cannes à dix heures de route et qu'il pourrait y avoir au moins 200 personnes facile avec nous, je ne suis pas sûr qu'on verrait ça dans un autre club", s'étonne Bryan Botuly. Parmi les éléments de l'effectif de Philippe Clément, le milieu de terrain fait partie de ceux qui ont l'un des parcours les plus riches. Formé au Stade Malherbe, le joueur de 27 ans a disputé trois fois la Coupe Gambardella avec le club caennais "mais sans faire de grand parcours". Il a également disputé la Coupe du Portugal lors de son passage à Moura, alors en troisième division locale, avec de belles émotions à la clé. "On a joué contre une deuxième division (Gil Vicente, victoire 1-0) et une première division (Portimonense, défaite aux tirs au but)", se rappelle-t-il. "En termes d'émotions, je l'ai vécu différemment parce que ce n'était pas en France, donc ce n'est pas pareil pour moi. Mais en termes de niveau, c'était super intéressant".
Mardi prochain, les Divais rallieront le sud de la France en prenant le train et s'ils devront réaliser un exploit loin de la Normandie, l'aventure qui les attend et le long voyage qui va se présenter sont susceptibles de créer une nouvelle énergie au sein d'un groupe déjà très uni. "Ça ne peut nous arriver qu'une fois cette saison", expose Bryan Botuly. "D'habitude, c'est deux ou trois heures de route, c'est en bus, ça va, c'est tranquille. Mais là, c'est toute une journée, on va être vraiment tous ensemble, sur deux jours, trois même, ça crée des liens". Des liens qui doivent permettre au SUDC de se transcender une fois de plus. Car si l'on a statistiquement peu de chances de se qualifier au détriment d'une équipe professionnelle à ce stade de la compétition, le duel qui s'annonce opposera deux formations fédérales jamais séparées que par une division. Donc oui, le SU Dives-Cabourg investira le Stade Pierre-de-Coubertin avec davantage l'ambition de rallier les quarts que la peur de voir l'aventure soudain prendre fin. "On va être focus sur notre truc, on sait ce qu'on doit faire", annonce Bryan Botuly. "On sait ce qu'on doit faire pour les déranger. Le plus important, c'est de se concentrer sur nous". « Ici c'est pas ailleurs », tel est le slogan du club de la Côte Fleurie. Mais c'est bel et bien ailleurs que Bryan Botuly et ses coéquipiers vont tâcher d'écrire le plus beau chapitre de leur histoire.
> Coupe de France. 1/8e de finale - AS Cannes (N2) / SU Dives-Cabourg (N3), mercredi 5 février à 20 H 45 au Stade Pierre-de-Coubertin.