Neuf. Ils seront neuf clubs régionaux présents sur la ligne de départ du 7e tour de la Coupe de France, ce week-end (15-16 novembre) : le Bayeux FC (R1), l’ASPTT Caen (R1), Yvetot AC (R1), le CMS Oissel (N3), l’US Avranches (N2), le FC Dieppe (N2), l’US Granville (N2), le SM Caen (N1) et Quevilly-Rouen Métropole (N1). Joueurs, entraîneurs, dirigeants, supporters… Tout au long de la semaine, on vous propose une série de reportages sur ces acteurs normands qui rêvent d’une épopée dans cette « Vieille Dame ».
*Pensionnaire de Ligue 1, le HAC effectuera son entrée en lice en 1/32e de finale le week-end des 19-20-21 décembre.
Le hasard fait parfois bien les choses. Au 7e tour de la Coupe de la France, le CMS Oissel a hérité de QRM. Un derby rouennais qui revêt obligatoirement une connotation singulière pour Ibrahima Samoura (24 ans). "On était en séance pendant le tirage. A la pause, on vient me voir : « Ib (son surnom), on joue contre Oissel ». J’ai été choqué. Après l’entraînement, quand j’ai récupéré mon téléphone, il vibrait de partout", lâche, dans un grand sourire qui le caractérise tant, ce milieu polyvalent qui ne m’imaginait pas refouler la pelouse du Stade Marcel-Billard aussi rapidement. Alors qu’il a signé chez le pensionnaire de National durant le dernier mercato (hui apparitions en championnat jusqu’à présent), le Franco-sénégalais portait les couleurs de l’équipe de Dramane Dillain (N3) la saison passée. Ce samedi, en plus de recroiser plusieurs ex-partenaires, "Dembo Savane, Brahim Niakaté…", énumère-t-il, le gamin de Montivilliers va surtout retrouver un club qui a énormément compté pour lui. "J’ai une histoire à Oissel même si elle n’a duré qu’un an".
Pour bien comprendre la trajectoire d’Ibrahima Samoura, replongeons-nous légèrement en arrière. Non conservé par le HAC, après une dizaine d’années à La Cavée Verte au sein de la génération 2004 où figurent des garçons comme Simon Ebonog et Elysée Logbo, l’actuel n°28 des « Rouge et Jaune » explose lors de l’exercice 2022-2023 avec les U19 nationaux de l’ESM Gonfreville. Au point d’être repéré par l’USL Dunkerque où il signe un contrat stagiaire pro ! "L’objectif, c’était d’aller là-haut (sous-entendu en L2), mais j’ai eu une blessure (nécessitant une arthroscopie du ménisque externe) qui m’a freiné. Je ne suis revenu qu’à la trêve de Noël. Et comme l’équipe était mal classée, ce n’était pas évident d’intégrer des jeunes", explique celui qui a dû se contenter de la réserve, en R2 ! La suite ? "Dunkerque ne savait pas s’il me gardait ou pas. J’ai quand même fait la reprise là-bas, je n’ai discuté avec aucun autre club, mais il n’y a pas eu de prolongement. J’ai été libéré le 20 août".
Performant sportivement, adoré humainement
A la fin de l’été 2024, Ibrahima Samoura est en quête de relance. C’est à ce moment-là que le CMS Oissel tape à sa porte. "Le club et le coach (Dramane Dillain) me voulaient déjà avant que je ne parte à Dunkerque. Ça a facilité les contacts", révèle-t-il. Pour le principal concerné, ce projet coche presque toutes les cases : "en N3, proche de chez moi". 19 matchs, neuf buts pour une passe décisive et une deuxième place en championnat plus tard, on peut affirmer, sans trop risquer de se tromper, que l’union entre celui qui avait été installé en n°10 derrière Adama Sidibé et les « Bleu et Blanc » a été couronnée de succès. "Oissel m’a permis de rebondir, de progresser... Aujourd’hui, si je suis à QRM, c’est grâce à ce club", se montre reconnaissant le natif du Havre, ravi que cette opportunité en National se soit présentée. "Avoir un club pro qui te porte un intérêt, ça fait plaisir. Faire un bond N3-N1, c’est fort. Quand ça s’est concrétisé, limite, au début, je n’y croyais pas".
Au-delà de ses prestations ballon aux pieds, c’est aussi par son attitude, exemplaire, qu’Ibrahima Samoura a marqué les esprits du côté de Marcel-Billard. Sur comme en dehors des terrains, il a fait l’unanimité. "Ibrahima, c’est un bon joueur et surtout une bonne personne. Il n’est resté qu’un an chez nous, mais il fait partie du club. Les jeunes, les bénévoles, ses coéquipiers… Tout le monde l’adore", nous confiait le président Didier Bedina à l’heure de commenter le tirage au sort. "J’ai voulu montrer que j’ai de bonnes valeurs, que j’ai reçu une bonne éducation… C’est normal d’avoir un bon comportement, le club m’a accueilli, encore plus quand tu traverses une période compliquée", souligne le n°28 des « Rouge et Jaune ». Cet état d’esprit, il l’a conservé chez le voisin quevillais. "Qu’il joue ou pas, qu’il rentre ou pas, il met beaucoup d’énergie à l’entraînement, il se bat, il est demandeur", décrit Fabien Valéri. Pour le coach de QRM, son milieu doit, toutefois, encore passer un palier dans la zone de vérité pour être décisif. Didier Bedina, Dramane Dillain et tous ses ex-partenaires espèrent juste que leur ancien chouchou ne le franchira pas samedi soir.
> Coupe de France. 7e tour - CMS Oissel (N3) / Quevilly-Rouen Métropole (N1), samedi 15 novembre à 18 heures au Stade Marcel-Billard.
Ibrahima Samoura a de qui tenir
Dans sa famille, Ibrahima Samoura a été à bonne école niveau football. Son oncle, Mansour Diallo (32 ans) a épousé une trajectoire quasi-similaire à son neveu avec des passages par le centre de formation du HAC, l’ESM Gonfreville et le CMS Oissel. Il a également connu une expérience en Belgique, à La Louvière. Cette saison, il défend les couleurs de l’US Bolbec (R2). "J’ai grandi avec lui. C’est lui qui m’a appris le monde du foot", confie le n°28 de QRM. Un milieu de terrain dont le cousin, Amadou, plus âgé d’une année et issu aussi de La Cavée Verte, évolue actuellement à l’USC Concarneau, en National.






