Fusionnera, fusionnera pas ? C'est l'interrogation que se posent tous les observateurs du football normand. Alors que l'absorption (c'est le terme technique) de l'AS Villers par l'AS Trouville-Deauville semblait actée au soir de la dernière journée des championnats régionaux, il y a deux semaines, privant ce barrage d'accession en N3 de son principal enjeu, elle a depuis été remise en question. "Il y a trop de zones d'ombres qu'on doit éclaircir", avait lâché Alain Leverrier, le co-président de l'ASTD. En cause, d'éventuels passifs financiers émanant du côté « Jaune et Vert », susceptibles de faire capoter l'union de ces deux clubs de la Côte Fleurie. Depuis, les dirigeants deauvillais auraient obtenus des garanties de la part de leurs homologues villersois. Mais jusqu'à cette finale de R1, ils ont décidé de ne plus évoquer ce sujet, à l'exception d'un communiqué, publié lundi sur les réseaux sociaux, qui n'a pas beaucoup fait avancer le Schmilblick.
Conséquence, si à un moment, on a pensé (à tort) que l'AS Trouville-Deauville et Le Havre Caucriauville, respectivement vainqueur du groupe A et B de R1, avaient leur place assurée à l'étage supérieur*, il n'en est absolument rien. Les deux camps joueront le coup à 100%, ce samedi après-midi, au Stade de Pacy-Ménilles, afin de ne pas être le dindon de la farce. "Tant qu'on ne me présentera pas un papier où la fusion est confirmée noir sur blanc, il n'existe aucune place pour le doute, il faut gagner. On n'a pas le choix", affirme Cédric Hoarau, le coach des « Jaune et Noir ». Son de cloche identique chez son confrère havrais, Kalidou Thioubou : "Ce qui se passe à Deauville ne nous regarde pas. On ne veut pas rentrer dans ces calculs et dépendre des autres. Peu importe l'adversaire, on doit l'emporter".
A l'ASDT, une séance un samedi matin, à 6 H 30, pour recréer du lien
Ce barrage, les deux équipes l'abordent dans des dynamiques différentes. Champion de sa poule après son succès sur le terrain de Gisors, le 26 avril, au terme d'un parcours quasi-parfait (une seule défaite en championnat), « Caucri » est focus sur ce rendez-vous depuis un mois. "Ça nous a permis d'être tranquilles, sereins. Les garçons sont détendus mais concentrés sur ce match", témoigne Kalidou Thioubou. A l'ASDT, qui a attendu l'ultime journée pour être sacrée, il a fallu se remobiliser au risque de tout perdre. Pendant que leur futur opposant fêtait leur première place, Haïlé Diouf et ses partenaires s'inclinaient chez eux contre Mézidon ; un revers qui a donné lieu à une semaine musclée dans la foulée. "En cas de victoire, j'avais promis aux joueurs qu'on couperait un peu (le week-end suivant étant off). Au lieu de ça, on s'est entraîné trois fois avant de finir par une séance athlétique le samedi matin, à 6 H 30 !", raconte Cédric Hoarau. "Forcément, à cet horaire, ça pique un peu. Certains avaient des têtes (rires)".
Mais l'ex-technicien de l'AF Virois a été agréablement surpris par la réponse apportée par son collectif. "A l'exception de deux-trois qui avaient des impératifs auxquels ils ne pouvaient déroger, tout le monde a répondu présent. On a conclu la matinée par un brunch. Ça a recréé du lien entre nous". Tandis que l'annonce de la fusion possible avec le voisin villersois, début avril, a perturbé quelques éléments ; "Certains avaient un peu la tête à l'envers", ne cache pas Cédric Hoarau, le discours de Thomas Aubert, le second président deauvillais, a rassuré les troupes. Des considérations très éloignées de celles du Havre Caucriauville qui entend ramener la coupe à la maison pour communier avec ses supporters alors que ce week-end, se tient le tournoi du club, Mohamed-Honsor, en hommage à un ancien président du HCS. "Il y a un engouement important autour de nous", se félicite Kalidou Thioubou. On n'ose pas imaginer la fête dans le quartier en cas de montée historique en National 3.
> R1. Barrage d'accession - AS Trouville-Deauville / Le Havre Caucriauville Sportif, samedi 31 mai à 15 heures au Stade de Pacy-Ménilles.
*En cas de fusion, l'AS Trouville-Deauville est assurée d'évoluer en N3 la saison prochaine ; la nouvelle entité récupérant les droits sportifs du club évoluant le plus haut dans la hiérarchie du football français et l'AS Villers vient d'être reléguée de N2. Dans ce scénario, le seul billet normand pour accéder en cinquième division nationale reviendrait au Havre Caucriauville.