Lancé le mardi 11 octobre sur les terres indiennes, le Mondial féminin U17 2022 a pour promesse de révéler aux yeux du monde les grands talents de demain. Placée dans le groupe D, l'équipe de France menée par la sélectionneuse Cécile Locatelli a commencé ce mercredi sa campagne par un match nul contre le Canada (1-1) avant d'en découdre samedi (13h) contre la Tanzanie. Cette compétition est l'occasion pour deux jeunes joueuses du Havre, Mélinda Mendy et Jeanne Dumets, de se frotter à ce qui se fait de mieux au monde dans leur catégorie d'âge et d'amasser une sacrée expérience. "Elles sont partie avec l'envie de gagner, le couteau entre les dents, avec le désir de ramener la Coupe du monde", glisse Maxime Diliberto, responsable technique des jeunes féminines havraises (de U9 à U19). "C'est quelque chose de prestigieux, on ne dispute pas ce type de compétition tous les ans".
MaxiMe Diliberto
Arrivée en provenance du FC Dieppe voilà quelques saisons, Jeanne Dumets est une jeune défenseuse très prometteuse née en 2005. "Avant de nous rejoindre au Havre au niveau U15, elle jouait avec des garçons", détaille Maxime Diliberto. Sur le terrain, celle qui peut également évoluer au poste de milieu défensif ne manque aucunement de caractère. "Elle est hargneuse, c'est une guerrière. On peut aller à la guerre avec elle ! S’il y a besoin de récupérer des ballons, gagner des duels, c’est elle qu’il faut envoyer". L'autre grande qualité de la jeune Havraise est par ailleurs son excellent sens du jeu. "Sur le plan tactique, elle a une bonne lecture et ça lui permet d’exister car elle doit encore travailler athlétiquement, notamment sur sa vitesse. Elle n’a pas peur d’avoir le ballon sous pression. Elle est capable d’alterner le jeu court, le jeu long".
Sa panoplie très complète et sa polyvalence devraient somme toute permettre à la Normande de s'octroyer un vrai rôle de leader dans le groupe de Cécile Locatelli. "C’est une 2005", rappelle Maxime Diliberto. "Jeanne a une carte à jouer, que ce soit en défense centrale ou au milieu de terrain. C’est la compétition de son âge". Titulaire au milieu de terrain contre le Canada ce mercredi, l'ex-Dieppoise aurait pu s'offrir un grand moment de joie si le poteau adverse n'avait pas repoussé une de ses tentatives lointaines. "Lors de ce Mondial, elle a une vraie carte à jouer, il y a une vraie attente, elle a d'ailleurs été plusieurs fois titulaires sur les matchs de préparation, pour moi elle doit imposer son style et être une joueuse importante pour la sélectionneuse".
Des sélections valorisantes pour Le Havre AC
Pour Mélinda Mendy, l'autre "Hacwoman" qui participe à ce Mondial indien, la donne est quelque peu différente, principalement car contrairement à sa partenaire en club, elle est née non pas en 2005 mais en 2006. "C'est l'une des meilleures de sa génération. Elle fait partie des 3-4 filles surclassées en équipe de France, ça prouve qu'elle a de la qualité", salue Maxime Diliberto. "Mélinda, c'est une pure Havraise. Elle est au HAC depuis la catégorie U10-U11, cela va bientôt faire une petite dizaine d'années qu'elle est chez nous". D'abord passée par l'ESM Gonfreville, la jeune footballeuse a gravi les échelons un à un au HAC, au point de rejoindre dernièrement le groupe D1.
Maxime Diliberto
Sur le rectangle vert, la joueuse ciel et marine brille à la fois par sa propension à lire le jeu, par ses performances athlétiques au-dessus de la moyenne et sa capacité à répéter les efforts. "Elle peut jouer comme relayeur et elle peut aussi évoluer sur un rôle d’excentrée dans un 4-3-3", détaille son éducateur en club. "C’est une fille qui lit très bien le jeu et qui le comprend. Elle a la capacité de débloquer des situations". À seulement 15 ans (elle fêtera son 16e anniversaire en décembre), la droitière Mélinda Mendy possède aussi, et c'est logique, une grande marge de progression. "Elle peut surtout s'améliorer dans sa capacité de projection dans les espaces, dans sa faculté à apporter sa présence dans la surface. Elle peut aussi s'améliorer dans sa faculté à avoir des stats, à délivrer des passes décisives et bien sûr à marquer".
Alors que le HAC a fait son retour dans le gotha du football français au printemps dernier, la jeunesse du club n'est pas en reste à l'heure de croquer dans le gâteau. Jeanne Dumets et Mélinda Mendy s'entraînent ainsi chaque semaine avec le groupe de Frédéric Gonçalves mais ce n'est pas tout. La deuxième nommée a aussi connu sa première cape en D1 contre Guingamp (J2. 1-0, le 18 septembre 2022) alors qu'elle est entrée en jeu à deux reprises depuis l'entame du championnat. Au HAC, il va sans dire que les réjouissances se partagent. "Les sélections de nos joueuses valorisent le travail de tout le monde, ça bonifie tout ce qui est mis en place par le club, que ce soit des moyens financiers ou humains. Si on arrive à avoir deux ou trois joueuses dans chaque équipe de France on sera satisfait de notre travail", conclut Maxime Diliberto.
> Coupe du Monde féminine U17. 2e journée - France F. U17 / Tanzanie F. U17, samedi 15 octobre à 13 heures au Pandit Jawaharlal Nehru Stadium de Goa.
Chancelle Effa Effa, la troisième Havraise malheureuse
À l'heure où notre rédaction planifiait cet article, trois jeunes joueuses du HAC devaient s'envoler pour l'Inde. Outre Mélinda Mendy et Jeanne Dumets, l'ex-footballeuse de Mont-Gaillard Chancelle Effa Effa avait également été retenue dans le groupe de Cécile Locatelli. "Elle aussi, comme Mélinda, a un an d'avance", détaille Maxime Diliberto. "Elle avait fait les efforts pour y être et à 24h près, elle se blesse au genou. Elle devra passer un examen vendredi. Elle est extrêmement déçue". Attaquante prometteuse du club havrais, Chancelle Effa Effa a été privée du grand départ mais pourrait, à son retour de blessure, se voir rapidement offrir ses premières minutes en Division 1, elle qui était présente sur le banc lors de la deuxième journée contre Guingamp (victoire 1-0).
Aurélien RENAULT