Il n'y a pas que le foot dans la vie ! En partenariat avec la Région Normandie, la rédaction de FOOT NORMAND a décidé de mettre à l'honneur les athlètes de la Team Normandie. Alors que la nouvelle Team, pour l'olympiade 2028, a été dévoilée, nous avons décidé en cette fin d'année de revenir sur l'année d'un ex-membre de ce collectif qui s'est particulièrement illustré en 2024 : Kévin Vauquelin.
Depuis la fin de la Grande Boucle, le 27 juillet, il s'en est passé des choses dans la vie de Kévin Vauquelin (24 ans). Premier Français au classement général (7e) du Tour, l'ex-athlète de la Team Normandie a vécu un tourbillon médiatique, s'est fait opérer de la cheville (à la suite d'un accident domestique), en profitant pour devenir consultant pour La chaîne L'Equipe sur le Tour du Luxembourg puis sur Eurosport pour le Tour de Lombardie sans oublier des vacances en Guadeloupe. Ses proches, installés à Bayeux dans le Calvados, ont enfin pu souffler. Ils savourent. "On est sortis du Tour de France presque aussi épuisés que Kévin. Juste après la dernière étape, j'ai dormi 12 heures !", plaisante le papa du champion, Bruno. "Avec toutes les sollicitations, on s'est retrouvé dans un monde parallèle. Ça nous a fait du bien de se poser en famille, à parler d'autre chose que de vélo. J'ai dit à Kévin : « Ça fait du bien que le Tour de France s'arrête !", ajoute Dylan, son frangin. C'est dire si la bulle du Tour de France leur a également puisé de l'énergie.
Fiers du parcours de l'aîné de la fratrie, les proches de Kévin Vauquelin redescendent petit à petit de leur nuage, mais ils ont toujours du mal à réaliser ce qu'il a accompli. "Je savais qu'il était capable de pousser sur son vélo jusqu'à ne plus pouvoir marcher, mais je ne l'attendais pas à ce niveau dès son deuxième Tour de France", avoue Dylan, son cadet. "Mon frère devient un alien !" Le père de famille, qui suit les deux frangins depuis leurs premiers coups de pédale, n'en croit toujours pas ses yeux. "On s'est dit plusieurs fois : « Jusqu’où va-t-il aller ? » Je suis sur le cul, je suis admiratif". Sixième du général après une semaine de course cet été, Kévin Vauquelin a su saisir les occasions pour s'offrir le maillot blanc de meilleur jeune pendant une journée et revoir ses objectifs à la hausse. Le Normand, qui défiait les Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard et autre Mathieu van der Poel, avait l'ambition d'aller gagner une étape, comme en 2024. Cela n'a pas fonctionné, en vain.
"Mon frère devient un alien ! Jusqu'où va-t-il aller ? Je suis sur le cul, je suis admiratif"
Dylan Vauquelin, son frère
Mais le Calvadosien s'est offert un Top 10 au classement général et l'amour du public français ; ce qui a largement dépassé les attentes de sa famille. Un peu « showman » dans l'âme, par son honnêteté et son franc-parler, qu'il a d'ailleurs hérité de son père, Kévin Vauquelin était très attendu sur ses terres normandes à l'issue d'une première semaine de folie. C'est à Caen qu'il avait rendez-vous le 9 juillet, pour 33 km de contre-la-montre. Porté par son public, l'ex-coureur de la team Arkéa-B&B Hotels, qui s'est engagé chez Ineos Grenadiers, a terminé 5e, à seulement 49'' du vainqueur, Remco Evenepoel. Que ce soit proche de la Tour Leroy, devant l'université, sur les routes de campagne ou devant l'hôtel de ville, il n'y en avait que pour Kévin. « Vauquelin n'a peur de rien », « Allez Kévin, à fond », pouvait-on lire sur des centaines de pancartes.
Il a roulé à 400 mètres du domicile familial
Des fans zones avaient été mises en place à Caen et Juaye-Mondaye, son village natal. Certains sont même allés jusqu'à customiser leur maison. "Il y avait des pancartes partout ! Entendre notre nom de famille scandé partout pendant trois semaines, ça fait bizarre", admet Dylan, réalisant tout juste que son grand frère est devenu la nouvelle coqueluche des Français. "Partout où il est passé, on a vu l'amour des gens pour lui, c'était génial". "On sait que c'est le chouchou des Français, mais c'est d'abord notre chouchou à nous", glisse Bruno, son père dans un sourire. Évidemment, la famille était aux premières loges ce jour-là, avant de remettre le couvert le lendemain, sur l'étape reliant Bayeux à Vire.
"Il reste lui-même malgré cette vague médiatique. Mais, c'est sûr, il y aura un avant et un après Tour !"
Bruno Vauquelin, son père
Avant de rouler devant la maison de ses parents, Kévin Vauquelin a pris un immense bain de foule et a été ovationné par toute une ville. Ses proches avaient vu les choses en grand pour l'occasion, avec une Montgolfière à son effigie (lire encadré ci-dessous) et son premier vélo suspendu sur une botte de paille en haut d'un tracteur. "Il passait à 400 mètres de la maison, il fallait faire quelque chose d'inédit ! On a réussi notre coup", savoure encore son papa, fier de son garçon. Ces surprises ne sont pas passées inaperçues chez les diffuseurs du Tour de France, ni du Bayeusain de 24 ans, roulant à toute vitesse sur sa selle. "Une montgolfière avec ma gueule dessus, vous imaginez ?", avait-il déclaré aux médias à l'issue des 200 km.
L'engouement qu'il suscite en a surpris plus d'un, à commencer par son frère. "L'euphorie était dingue ! Quand on était petits, on rêvait du Tour de France. On le regardait à la télé. Et là, il est le premier Français que tout le monde supportait. Il a réalisé notre rêve de gosses", explique Dylan, qui, lui aussi, aurait pu épouser une carrière professionnelle. Eblouissant sur ce Tour de France 2025, Kévin Vauquelin a passé un cap et a littéralement changé de statut. Offensif, complet, bagarreur, le Normand a couru avec son cœur, tout en restant fidèle à ses valeurs. Pour son père, cela n'a pas de prix. "Il reste lui-même malgré cette vague médiatique. Mais, c'est sûr, il y aura un avant et un après Tour !", confie Bruno. "Avec ce qu'il a fait, rien n'est impossible maintenant".
Léa QUINIO
Comment Kévin Vauquelin s'est-il retrouvé sur une montgolfière ?
En quittant Bayeux lors de la sixième étape du Tour de France, Kévin Vauquelin a eu l'immense surprise de découvrir une Montgolfière à son effigie. D'où est venue cette idée ? En janvier 2025, le propriétaire de la Montgolfière, Stéphane Viard, a proposé ce défi un peu fou à Bruno Vauquelin. "Le projet coûtait entre 5 000 et 10 000 €. J'ai passé des centaines de coups de téléphone et en dix jours, j'avais réussi à trouver 8 000 €", raconte le père de famille. Famille, amis d'enfance, amoureux du cyclisme... Tout le monde a joué le jeu, sans en attendre de retour. "Le plus difficile a été de cacher la surprise à Kévin jusqu'au bout, il faut dire qu'une montgolfière, ça prend de la place ! J'avais peur que quelqu'un fasse une gaffe !" Cadeau réussi, la montgolfière a fait son effet. Nul doute qu'on en entendra encore parler...






