Pour le SU Dives-Cabourg, la saison d'après commence

Le contexte

Rien de tel qu'une poule à 50% parisienne pour retomber les pieds sur terre

Pour le SU Dives-Cabourg, la saison 2024-2025 restera à jamais gravé dans ses annales, avec comme point d'orgue ce parcours exceptionnel en Coupe de France, stoppé seulement en 1/8^e de finale par l'AS Cannes, pensionnaire de N2 (5-3). A l'heure de reprendre le chemin de l'entraînement, vendredi (25 juillet), la troupe de Philippe Clément et Julien Le Pen a-t-elle encore des étoiles plein les yeux ? Oui, mais un retour à la réalité s'impose. L’emblématique coach normand, qui a, par ailleurs, fêté son 1 000^e match sur le banc du SUDC lors du précédent exercice, y tient tout particulièrement. "Ce fut une saison très excitante, très passionnante, mais aussi très dense et très usante. Ce sont des exercices auxquels on n’est pas habitué. Quasiment 35 matchs officiels, 42 avec les amicaux, c’est beaucoup pour des amateurs. Ce que les garçons ont fait, c’est historique, on ne commence à réaliser que maintenant. Mais il faut s’en remettre, il ne faut pas se reposer là-dessus. Au contraire, on doit redoubler d'efforts pour revivre les mêmes émotions". Le technicien sait que réaliser une épopée identique en coupe est utopique, mais il entend renouer avec ces sensations fortes quelle que soit la compétition. "Pour cela, il faut encore relever notre niveau d’exigence".

Et pour cette nouvelle saison en National 3, le SU Dives-Cabourg s’attend à un exercice encore plus compliqué. L'an dernier, les joueurs de la Côte Fleurie ont fait le yo-yo au classement en évoluant par séries. Ils se sont assis une fois dans le fauteuil de leader (J9) et à trois reprises, ils ont occupé la 2^e place (J1, J6 et J19), pour finalement terminer 10^e et premiers non-relégables. "On s’est offert la chance d’entre encore là, malgré la refonte des championnats depuis quatre - cinq ans. On en est fier, mais on a conscience de la difficulté qui s’annonce, la marche est haute". Philippe Clément, qui attaque sa 31^e saison sur le banc divais (!), pointe notamment la présence de sept adversaires parisiens sur les 13 que ses protégés auront à affronter dans le groupe D. "On s’attend à beaucoup souffrir, c’est une marque de fabrique chez nous, on y est habitué depuis des années. Il ne faut surtout pas qu’on se prenne pour d’autres parce qu’on a vécu quelque chose d’exceptionnelle. Le sport de bon niveau, c’est une remise en question permanente. Un match ne fait pas l’autre et une saison ne fait pas l’autre". Celle qui débutera le 23 août s’annonce déjà passionnante et passionnée une fois de plus. 

L’effectif

Pas d'autre choix que de recruter local et de faire des découvertes

Philippe Clément est un sentimental. Même lorsque des joueurs quittent le SUDC, l'entraîneur divais conserve une grande affection pour eux. "Les quatre départs que l'on a (Alban Bekombo, Formoso Gomes, Maguette Diongue et Redouane Tbahriti) ce sont quatre accords communs. Soit parce que contractuellement, on ne pouvait pas les garder, soit parce qu’on ne pouvait pas se projeter sur une saison suivante. Ce sont quatre garçons que j’aime beaucoup avec qui on a partagé des souvenirs fabuleux. C’est la vie du foot, même si j’ai dû mal avec ça, à écarter ceux que j’ai aimé". Un sentimentalisme qui se ressent également lorsqu’il parle de ses recrues. Car certains sont déjà passés par Heurtematte, comme Gaylor Leplé. Le gardien était parti en 2023 pour l’USON Mondeville avant de revenir cet été, dans un rôle de doublure de Maxime Verrier. "La hiérarchie est définie, c’est plus facile ainsi. Gaylor évoluera avec la R2 le week-end (la réserve), mais il pourra pallier en cas d’absence de Maxime. Je sentais son potentiel quand il était chez nous, mais il était encore un peu jeune". 

Pour son mercato, Philippe Clément essaie de la jouer local. "On fait beaucoup de coups de proximité parce qu’on n'a pas le choix. Faire venir des joueurs de loin, c’est dur. Il faut les loger et leur trouver une situation pro". Par chance, avec un maintien acquis assez tôt, le technicien a pu contacter en avance des joueurs déjà ciblés. "Nicolas Duhazé, Léo Richard, leurs profils nous intéressaient. Diego Tregoat, était déjà passé chez nous, c’est un vrai talent qui a pris en maturité. Andreas Bertin arrive de Plabennec, mais a été formé au Havre. Dylan Boisloret a flambé avec Agneaux. Toura Diaby, je l’avais vu avec Mondeville avant qu’il ne parte à Pau". Pour repérer certains profils, le coach normand fait fonctionner son réseau et chauffer son téléphone, mais il organise aussi des détections dont ressortent parfois des éléments inattendus. C'est le cas de Sikhou Dibaga. "On a senti une grande envie de sa part de jouer chez nous. Il se débrouille tout seul, il nous a dit : « Prenez-moi et vous verrez. » J’aime bien ce genre de gamin qui n’a pas froid aux yeux". Passé par Montfermeil (U19 nationaux) et par l’équipe de France U19 de futsal, son profil technique et rapide pourrait faire des merveilles.

Un joueur au cœur de la reprise

Nicolas Duhazé, une passion familiale pour le foot

Formé à l’ASPTT Caen puis passé par Ifs, Bretteville-sur-Odon, où il a évolué en R1, et Villers-Bocage où il a explosé en à l'étage inférieur, Nicolas Duhazé a pris le chemin de l’AG Caen et du National 3 à la mi-janvier. "Tous ces choix se sont fait par rapport à ma vie perso, je suis papa d’un enfant en garde alternée depuis deux ans. Voilà pourquoi cela arrive un petit peu tard d’aller jouer plus haut", explique l’attaquant, du haut de ses 28 ans. Malgré son inexpérience à ce niveau, le garçon a fait parler de lui ces six derniers mois. "À Villers, je ne me voyais plus progresser, quand l’opportunité d’aller à Caen s'est présentée, j’en ai parlé avec mon président et mon père qui me suit depuis tout petit. J’ai tenté l’aventure pour ne pas avoir de regrets". Une demi-saison réussie malgré la décente en R1 de l’Avant-Garde et sept buts marqués plus tard, le voici au SU Dives-Cabourg pour franchir un nouveau palier. Son profil séduit Philippe Clément qui cherche un vrai joueur de pointe. "J’en ai discuté avec lui, il y a des choses qui lui plaisent chez moi comme la rapidité, avoir l’instinct devant le but, ne pas réfléchir, sortir un geste ou une frappe".

L’avant-centre qui habite actuellement à Aunay-sur-Odon et qui était agent immobilier va changer de vie en signant au SUDC. Il cherche à se rapprocher car il va occuper un poste d’assistant d’éducation à Mondeville. Sur la Côte Fleurie, Nicolas Duhazé va retrouver un club familial. Tout ce qu’il aime, lui qui est très proche de son père Hervé, un fou de foot. Ce dernier compile des albums de photos et d’articles sur son fils, il établit également des fichiers statistiques pour lui. Avec Philippe Clément, il va retrouver un environnement propice à sa progression. "J’ai envie de remettre les crampons, de retrouver les coéquipiers. Il y a un groupe de qualité et stable, qui a tâté le haut de tableau pendant un bon moment. J’ai envie de rencontrer des gars qui parlent foot". L’attaquant peut compter sur le technicien aux 1 000 matchs et son staff pour continuer à évoluer. "Nicolas, je l’avais contacté depuis un bout de temps", confirme l’entraîneur Divais. "J’aime beaucoup son profil et je pense qu’il a une marge de progression très importante. J’ai envie de l'accompagner et qu'on ne se donne pas de limite". Coach et joueur sont déjà sur la même longueur d’onde, et c’est un bon début.