Ce lundi, à l’heure de retrouver le Parc des Loisirs de Touques, les joueurs de Cédric Hoarau ont ouvert le chapitre I de l’histoire de l’ASTDV, née de l’absorption de l’ASVH par l’AS Trouville-Deauville. Ce rapprochement était dans les cartons depuis de nombreuses saisons. "Quand on a su que M. Granturco (Thierry) avait l’intention de reprendre Villers en 2016, avec l’omnisports, on l’avait invité à une réunion pour qu’il présente son projet", rembobine Alain Leverrier, membre depuis toujours, ou presque, de l’ASTD. Si la prise de contact avait été plutôt fraîche à l’époque, les dirigeants des « Jaune et Noir » lui avait finalement proposé les clés de la section foot. "Mais on a vite compris qu’il avait une autre idée derrière la tête", poursuit celui que tout le monde surnomme Max, en référence à la mairie de Villers-sur-Mer(1). "Nos deux projets étaient incompatibles".
Ces neuf dernières années, les deux clubs ont tracé leur chemin, chacun de leur côté. Grâce notamment à l’investissement financier de Thierry Granturco, l’AS Villers a gravi les échelons du football français à vitesse grand V, enchaînant six accessions en l’espace de sept saisons, jusqu’au point d’être promue en National 2 à l’été 2024. Malgré les succès sportifs du « Petit Poucet » de la Côte Fleurie, comme il aimait le définir, l’avocat de profession n’a jamais abandonné l’idée de se rapprocher de l’un de ses voisins, parfaitement conscient que les « Jaune et Vert » atteindraient, tôt ou tard, leur plafond de verre ; ce qui fut le cas lors de cet exercice 2024-2025 en quatrième division.
"Avec M. Granturco, on peut échanger sans problème, de là à travailler ensemble, il y avait une marche à franchir"
« Max » Leverrier
"Il y a trois ans, M. Granturco était revenu à l’attaque, mais j’avais refusé la fusion", rappelle « Max » Leverrier, aux commandes de l’ASTD depuis 2020. "On peut échanger sans problème, de là à travailler ensemble, j’étais un peu réfractaire. Il y avait une marche à franchir". Cette marche, c’est Thomas Aubert qui a aidé à la franchir. Car après l’échec des discussions avec le SU Dives-Cabourg en 2024, Thierry Granturco s’est de nouveau tourné vers l’AS Trouville-Deauville. "On a eu un premier rendez-vous cet hiver mais à ce moment-là, il a demandé des choses qui n’étaient pas acceptables", pointe celui qui est devenu co-président depuis trois saisons, aux côtés de « Max » Leverrier. "Mais il est revenu à la charge au mois de mars avec d’autres conditions, en nous laissant les rênes du club, en le structurant comme on l’entend et en mettant en place le management que l’on souhaite".
En se rapprochant, devenir plus compétitif chez les jeunes
En retrait de l’opérationnel, à l’instar de son fils, Victor, président jusqu’alors de l’AS Villers(2) ; une clause non-négociable aux yeux de la mairie de Deauville et de son premier édile, Philippe Augier, Thierry Granturco n’en reste pas moins un acteur prépondérant de cette union. Via sa société Dodecagone, il est le partenaire principal de l’ASTDV, à hauteur de 100 000 € par saison sur une durée de cinq ans pour un budget prévisionnel de 850 000 €. Pour autant, dans l’ultime ligne droite, le projet a failli capoter. En cause, "des zones d’ombre à éclaircir pour éviter, en cas de grosse surprise, que le club se retrouve avec un passif à rembourser", rapportait « Max » Leverrier, à la mi-mai. "C’est vrai, qu’à un moment, au sein du bureau (de l’ASTD), on a eu peur", ne cache pas Thomas Aubert. "C’est pourquoi on a demandé à Thierry Granturco des garanties, lourdes. Et il les a toutes acceptées. Il a fait tout ce qui était dans son pouvoir pour que la fusion s’opère. On ne peut pas lui enlever ça".
"On a demandé à Thierry Granturco des garanties, lourdes. Il les a toutes acceptées"
Thomas Aubert
Mais pourquoi les dirigeants trouvillo-deauvillais tenaient autant à ce rapprochement ? L’assurance d’évoluer en National 3, un niveau auquel les « Jaune et Vert » venaient d’être relégués après une seule année à l’étage supérieur, les a-t-elle influencés ? "Absolument pas", répondent-ils. "Même si on était monté sportivement en N3, la fusion aurait eu lieu", affirme Thomas Aubert alors que l’ASTD, en R1, a butté ces deux dernières saisons en barrage d’accession. "De l’extérieur, cette fusion peut paraître bizarre mais pour moi, elle est logique. Nos deux clubs s’emboîtent facilement. Les points forts de Villers (l’équipe première, la section féminine) sont nos points faibles et vice-versa (les jeunes, le management, la capacité à fédérer des bénévoles)".
Pour le co-président, qui porte une vision plus globale de la nouvelle entité AS Trouville-Deauville-Villers, ce projet dépasse largement le cadre de la simple équipe fanion. "Comme les clubs ont de plus en plus de mal à trouver de l’argent, dans le futur, ce sont ceux qui auront une école de foot solide qui s’en sortiront", estime Thomas Aubert qui salue "le gros boulot" abattu dans ce domaine par « Max » Leverrier et Thierry Moreau, responsable des babys aux U15 chez les « Jaune et Noir » précédemment et qui occupera une fonction identique à l’ASTDV. "En nous rassemblant, on pense être encore plus compétitif chez les jeunes". Sachant que le terreau est plutôt fertile à l’image des U18 de l’AS Villers qui n’ont échoué qu’à deux points d’une montée en R1. Avec des effectifs plus conséquents (le club devrait avoisiner les 550 licenciés), des équipes vont également être constituées dans les catégories U14 et U16 ; ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent chez les Trouvillo-Deauvillais comme chez les « Jaune et Vert ». Les jeunes, voilà peut-être le véritable intérêt de cette union.
Le mercato de l'AS Trouville-Deauville-Villers
- Arrivées : Alban Bekombo (SU Dives-Cabourg, N3), Yannis Ouhammou (FC Flers, N3), Bryan Guiadem (FC Rouen « B », R1), Romain Hanquinquant (US Alençon, N3), Bilal Samari (Racing Club de France, U19 nat), Théo Barré (US Granville, N2), Emilien Cramoisant (FC Flers, N3), Yannis Ouhammou (FC Flers, N3), Yan Amougou (US Raon-l'Etape, N3), Jocelyn Sancho (US Alençon, N3)
- Départs : William Prunier (ent, US Chauvigny, N3), Diego Tregoat (SU Dives-Cabourg, N3), Dhiaeddine Araierdh (FC Flers, R1), Julien Bègue (La Tamponnaise, La Réunion), Abdalay Coulibaly (La Tamponnaise, La Réunion), Louis Pilitieri (AS Cherbourg, R1), Haïlé Diouf (CA Lisieux, R1), Keny Bertheaume (US Avranches, N2), Moustapha Seck (préparation d'un diplôme), Gaëtan Boisroux (FC Flers, R1), Hamza Ould Jawar (AG Caen, R1), Oumar Konté (Pacy-Ménilles RC, R1), Thierry Lemaître (Wasquehal, N2), Kerim Ozdemir (SC Hérouville, R1), Tony Grandsire (USC Mézidon, R1), Allan Bidard (US Chauvigny, N3), Yan Brière (US Pont-l'Evêque, R3), Alexandre Delaunay (USON Mondeville « B », R3), Lucas Gephine (USON Mondeville « B », R3), Donald Eyoum Wouassi (CS Honfleur, R2), Matias Ferreira (US Chantilly, N2), Paul Neuville (CA Lisieux, R1), Quentin Leberthier (CS Honfleur, R2), Abdoulaye Bah, Julien Berthelot, Andrea Kimpala Mayasi, Noa Leroux (SU Dives-Cabourg « B », R2), Théo Leroux (SU Dives-Cabourg « B », R2), Marin Manseu Lefour (US Pont-l'Evêque, R3), Yahaya Médard (Blois Foot R1, N2), Mathys Nguyen
Le programme de la préparation
- contre le SM Caen (N1), vendredi 1er août à 11 heures sur l'annexe 3 du complexe de Venoix
- contre l'US Fougères (N3), samedi 2 août dans un lieu encore à déterminer
- contre l'ASPTT Caen (R1), mercredi 6 août dans un lieu encore à déterminer
- contre le FC Flers (R1), samedi 9 août dans un lieu encore à déterminer
- contre La Maladrerie OS (R1), mercredi 13 août dans un lieu encore à déterminer
- contre le CMS Oissel (N3), samedi 16 août au Stade du Commandant Hébert à Deauville
- contre l'académie Kigia (région parisienne), mercredi 20 août dans un lieu encore à déterminer