« Mon 600e match en pro ? C’est une source de fierté. Quand tu sais que la moyenne d’une carrière tourne autour des sept-huit ans, ça démontre une belle longévité dans ce milieu. C’est la récompense aussi de nombreux efforts, de nombreux sacrifices pendant toutes ces années. Mais ça en vaut le coup. J’ai la chance de faire ce que j’aime. Tant que je suis en mesure de prétendre à jouer dans cette Ligue 2, j’en profite un maximum. Je prends du plaisir tous les jours. A QRM, on a un bon groupe et un entraîneur (Olivier Echouafni) avec des idées de jeu qui me plaisent.
D’ailleurs, aujourd’hui, je ne sais pas du tout quand je vais raccrocher les crampons (Alexandre Bonnet se trouve en fin de contrat en juin 2024). Dans ma tête, je suis encore frais, plein de peps. Je suis prêt à continuer, peut-être même jusqu’à 40 ans (sourire). Depuis plusieurs années, je ne me mets pas de barrière. Quand je démarre une saison, je ne me dis pas : "Ce sera la dernière". Les entraînements, l’ambiance dans le vestiaire, le football… Tout ça fait partie de mon équilibre de vie. J’ai du mal à m’imaginer sans, peu importe le niveau. Je peux très bien continuer à jouer à un niveau inférieur juste pour le plaisir.
"Parfois, il y a des joueurs qui méritent de jouer davantage que moi"
Après, bien sûr, tout dépend de comment mon corps réagit. Mais depuis le début de la prépa, je suis plutôt satisfait. Je me sens bien physiquement. Je ne me ménage pas, j’enchaîne, je ne rate pas une séance. Dans ma carrière, j’ai eu la chance de ne pas connaître de gros pépins. J’ai été épargné. Par rapport à des joueurs plus puissants, plus explosifs, avec des masses musculaires plus importantes, mon gabarit me permet d’éviter pas mal de blessures musculaires. Je suis assez léger, aérien. Après, j’ai toujours eu une bonne hygiène de vie : l’alimentation, l’hydratation, les étirements… Tout ce qu’on appelle le travail invisible. J’en fais de plus en plus à côté des entraînements. Au fil des années, je me suis rendu compte que mon corps en avait besoin. Depuis ma blessure au quadriceps la saison passée, j’ai pris l’habitude de m’accorder du temps tous les soirs, 15-20’, pour faire des étirements, des assouplissements.
Et chez moi, le sommeil a toujours été aussi capital. J’ai besoin de dormir huit-neuf heures pour être en forme. Si je ne les ai pas, je sais que je suis plus en difficulté. Avant, je faisais également des siestes. Bon, aujourd’hui, avec les enfants, c’est un peu plus compliqué (sourire). Mais dès que j’en ai l’opportunité, je me repose. Même si chaque joueur est différent, je reste persuadé que ce paramètre est très important.
Je fais en sorte de me préparer le mieux possible pour être le plus performant. Que je débute ou pas, que je joue ou pas, je suis dans un état d’esprit super positif. Avec l’âge, il faut accepter la concurrence et savoir prendre du recul. Bien sûr, je reste un compétiteur. J’ai envie d’avoir un maximum de temps de jeu. Mais parfois, il y a des joueurs qui méritent davantage que moi. Je respecte les choix du coach ».