Devant son écran de télévision, puisqu’il n’avait pas effectué le déplacement en Haute-Garonne, Jean-Michel Roussier s’est immédiatement rendu compte qu’il s’était produit quelque chose d’anormale sur la pelouse du Stadium. "Je l’ai vu en direct. On était sur une phase arrêtée, les caméras étaient braquées sur la zone, on ne pouvait pas le rater. Ça m’a paru évident même si j’ai été très ahuri de voir ce Toulousain commettre ce geste". Petit rappel des faits. On vient de rentrer dans les arrêts de jeu de cette confrontation entre le Téfécé et le HAC (0-0) quand M. Stinat siffle un accrochage impliquant Simon Ebonog et Aron Dönnum. Alors que l’arbitre adresse un avertissement au Bézot de la Cavée Verte, le Norvégien agite sa main devant son visage sous-entendant que son adversaire sent mauvais. Tout de suite, Didier Digard alerte le corps arbitral et le délégué pour dénoncer un comportement raciste ; ce qu’on peut parfaitement entendre. "A minima, c’est un geste humiliant", commente le président havrais ; une attitude qui n’a pas sa place sur un terrain de football ni ailleurs au demeurant.
Et ce ne sont pas les explications du principal concerné qui feront changer d’avis le dirigeant « Ciel et Marine ». "Je pense qu’il veut venir se battre. La première chose que je sens, c’est sa respiration (en parlant de Simon Ebonog). Je fais ce geste parce que ça sent mauvais (…) Je ne devrais peut-être faire ça à personne, mais au lieu de me battre comme je le fais habituellement, j’ai fait ça et je suis parti", a déclaré le piston toulousain au quotidien L’Equipe ! Sur le moment, son comportement n’a pas été puni par « l’homme en noir ». "Objectivement, l’arbitre ne le voit pas. Sur les images, il tourne le dos à l’action", rapporte Jean-Michel Roussier qui regrette, par contre, que la VAR ne soit pas intervenue bien "qu’évidemment, on soit en dehors des lois du jeu". "Ce geste doit être signalé, analysé avant que le jeu ne reprenne et sanctionné, sauf qu’on a deux mecs dans la cabine qui n’ont rien vu", n’en revient pas le président du club doyen. "Ils n’ont pas jugé bon d’intervenir et pour moi, c’est ça le plus sidérant".
L'attitude du jeune Simon Ebonog saluée
Dans la soirée, le Téfécé s’est fendu d’un communiqué pour défendre son joueur, de manière assez maladroite. "Maladroit, le mot me paraît faible. Je trouve que la communication de Toulouse a été un peu rapide, très agressive. A minima, des excuses auraient été les bienvenus", considère le patron du HAC qui ne s’était pas entretenu avec ses homologues « Violets » au moment où nous l’avons joint. "Si Olivier Cloarec (le président du TFC) veut m’appeler, il a mon téléphone. Je lui rappellerais la jurisprudence qui existe dans ce dossier". Référence aux trois matchs de suspension dont avait écopé, en 2007, le Lyonnais Milan Baros pour un geste « inqualifiable et inadmissible » à l’encontre du Rennais Stéphane Mbia même si le caractère raciste n’avait pas été retenu à l’époque.
Alors que le club havrais a fait consigner cet « incident » sur la feuille de match, Aron Dönnum encourt, lui, une suspension de dix matchs, si son comportement injurieux et/ou blessant est avéré. Le Norvégien va être convoqué par la commission de discipline de la LFP, après que le Conseil national de l’éthique se soit saisi de ce dossier. Et Simon Ebonog, victime de ce geste, qu’éprouve-t-il ? "Il est solide", assure le président havrais, saluant la réaction de son jeune joueur. "Il a une attitude irréprochable et remarquable parce que ça aurait pu partir très vite en live. Il a su garder de la maîtrise et c’est tout à son honneur".






