André, est-ce qu'on dort mieux avec quatre points d'avance sur le premier relégable (Saint-Etienne, 17e) ?
"Quand tu gagnes, c'est sûr que la semaine se passe mieux, les messages passent plus facilement. Si on nous avait dit à mi-parcours qu'on occuperait cette position à deux journées de la fin (16e et barragiste), en ayant la possibilité de se maintenir, directement ou par le barrage, beaucoup ne l'auraient pas cru. En janvier, personne n'aurait mis une pièce sur nous".
Et maintenant, c'est Marseille qui vous attend ce week-end...
"C'est une très grosse affiche avec deux équipes qui ont toujours un objectif à atteindre. De notre côté, on veut essayer de faire un beau match devant notre public, de prendre les trois points. Ces derniers temps, on est bien en place, notre vie de groupe est vraiment top. On se retrouve mieux sur et en dehors du terrain, pas mal de choses sont positives. J'espère que ça va se voir sur le terrain ce week-end et celui d'après (avec un déplacement à Strasbourg, 6e). Deux gros matchs nous attendent. Ils ont une importance capitale. On en a conscience. On doit tout faire pour sortir de ces matchs avec quelque chose. Ce fut tellement dur d'en arriver là. Ça nous a demandé tellement d'efforts. Désormais, il faut jeter ses dernières forces pour gratter cette place de maintien directe. Après, si on doit en passer par le barrage, on le fera. Mais à nous de tout faire pour être en Ligue 1 la saison prochaine".
"C'était certain qu'à un moment, ça tournerait. la question, c'était de savoir quand, en espérant que ça ne soit pas trop tard"
Compte tenu de votre passé dans ce club, l'OM reste toujours un rendez-vous particulier pour vous...
"Tout le monde sait ce que je ressens pour ce club, le lien qui m'unit à l'Olympique de Marseille. Maintenant, aujourd'hui, je suis Havrais, je défends les couleurs ciel et marine. Et avec mes coéquipiers, on est pleinement engagé dans cette bataille pour le maintien. Quand tu joues le maintien, ce n'est jamais facile. Il faut être prêt mentalement".
Après le match aller, malgré la claque reçue au Vélodrome (5-1), vous aviez tenu des propos forts*, en renouvelant votre foi dans cet effectif...
"Je connais ce groupe, ses qualités, ses défauts. Je connais aussi les joueurs qui le composent. Et je voyais le travail qu'on effectuait : rude, dur, tactique... A l'époque, ça ne payait pas encore. Mais vous savez, j'ai connu pas mal de clubs, pas mal d'entraîneurs, je sais quand ça bosse. C'était certain qu'à un moment, ça tournerait. La question, c'était de savoir quand, en espérant que ça ne soit pas trop tard".
*"On ne va pas lâcher. On va se battre jusqu'au bout. Ça va le faire. J'ai confiance dans le groupe, dans le coach, dans le staff... Je suis certain que les autres matchs seront différents".
Est-ce que c'est une bonne chose que cinq équipes (Saint-Etienne, Nantes, Angers, Reims et donc, le HAC) soit encore concernées par la lutte pour le maintien ?
"Les joueurs ont toujours été derrière le coach. Il nous a montré qu'il croyait en nous. Nous, on a toujours cru en lui"
"Oui, je pense. La lutte est acharnée. La saison est rude et ça va l'être jusqu'à la dernière journée. Peut-être que certains auront un avantage après ce week-end mais il ne sera pas décisif. On doit être prêts mentalement, il faut répondre présent, être focalisés sur ce qu'on a à faire pour réussir notre exploit. Ça demande beaucoup d'énergie, de force de caractère... Surtout, il ne faut pas penser aux autres. Mais notre groupe a grandi, il a pris en maturité, en expérience".
Depuis l'arrivée d'Ahmed Hassan Kouka (forfait ce samedi, touché aux ischio-jambiers), vous vous partagez la pointe de l'attaque. Vous préférez être titulaire ou entré aux alentours de la 60' pour finir les matchs ?
"Ce sont deux choses différentes. Dès que tu es au courant de ton statut, il faut s'y adapter. La manière d'aborder le match n'est pas la même. Quand tu entres, tes adversaires sont déjà chauds. Tu peux aussi entrer pour apporter une réponse tactique. Il faut savoir répondre à toutes les options. Je pense que j'ai suffisamment d'expérience pour gérer toutes les situations. Après, tout joueur veut bien sûr débuter, jouer tout le match, surtout quand il est fit. Pour ma part, plus le temps passe, mieux je me sens physiquement. La tête, elle, va toujours (sourire)... Mais le turnover se passe plutôt bien. C'est sain, logique".
Pouvez-vous nous dire un mot sur Didier Digard, un jeune coach (38 ans) que vous avez pris à connaître cette saison...
"Didier a sa philosophie de jeu. Il est arrivé avec beaucoup d'idées, beaucoup de confiance dans sa méthode. Pour son premier vrai job en tant que coach, il faut avoir du cran (de janvier à mai 2023, Didier Digard, en remplacement de Lucien Favre, avait dirigé Nice pour un bilan de 12V-8N-5D). Il a cette mentalité de gagneur et de formateur. Il a déjà aidé pas mal de jeunes, que ce soit à Nice ou ici, au Havre. J'aime beaucoup sa manière de voir les choses. Les joueurs ont toujours été derrière lui. Il nous a montré qu'il croyait en nous. Nous, on a toujours cru en lui. On espère que ça va bien se finir. Mais quoi qu'il arrive, je serai fier de l'équipe, du staff, des supporters... Même quand ce fut dur, personne n'a lâché. On s'est donné une chance jusqu'au bout. Je suis fier de faire partie de cette famille. Cette famille mérite vraiment de rester en Ligue 1. Ce maintien serait un énorme exploit".
Cette réception de l'Olympique de Marseille pourrait être potentiellement votre dernier match au Stade Océane (il se trouve en fin de contrat)...
"J'ai tissé un lien fort avec cette ville, avec ces supporters. Ils ont vu que je suis venu avec de très bonnes intentions, que je donne tout. Je kiffe. La suite, on verra après... Maintenant, tellement ce match est important que je n'y pense pas trop. Après, il peut y avoir un barrage. La priorité, c'est d'être focus sur le match".
> L1. J33 - Le Havre (16e - 31 points) / Marseille (2e - 59 points), samedi 10 mai à 21 heures au Stade Océane.