Le soleil brille sur le Stade Lozai. Et pourtant, rien n'était gagné lorsque Thibault Denis a repris les rênes des féminines fin janvier, succédant à Youcef Chekkal. Arrivé de Bretagne, le technicien a retrouvé en janvier un collectif en plein doute, avec deux fois plus de défaites que de victoires depuis le début du championnat (3V-7D). Quelques mois plus tard, lui et ses troupes ont réussi leur pari : QRM a officiellement validé son billet pour repartir une nouvelle saison en D3, pour sa première expérience au niveau national. "Quand je suis arrivé, le premier objectif était de se maintenir", savoure le coach, satisfait. "Mon deuxième objectif était de jouer au foot et de proposer un contenu intéressant. Enfin, le troisième était d'aller chercher la meilleure place possible".
A croire que le discours est bien passé. Alors qu'elles pointaient au 9e rang à cinq journées de la fin du championnat, très proche de la zone rouge (les trois derniers sur une poule de 12 étant relégués), les « Rouge et Jaune » sont remontées en 5e position au soir du 25 mai, avec un total de dix succès, un seul match nul pour 11 revers. De quoi récompenser un groupe qui a cravaché pour se sauver. "On finit à la place que l'on mérite ! Ce fut un soulagement. On l'a vécu comme une montée". Convaincu de ses forces et de son plan de jeu, Quevilly-Rouen a vécu une fin de championnat en boulet de canon. Pour en arriver là, les filles de Thibault Denis ont répondu présent au meilleur des moments, en ciblant un mois d'avril qui s'est avéré déterminant.
"On finit à la place que l'on mérite ! (5e) Ce fut un soulagement. On l'a vécu comme une montée"
Face à trois concurrents directs, l'équipe seinomarine a réussi le sans-faute. Après un précieux succès aux dépens de Longvic (3-0), le 13 avril, le point de départ de cette « remontada » remonte au derby contre le Stade Malherbe, que QRM a remporté 5-3. "En gagnant contre Caen, on mettait quatre équipes derrière nous et on passait du bon côté du classement. C'était important. On avait coché cette date sur le calendrier depuis longtemps pour se donner de l'air", analyse l'entraîneur. Une semaine plus tard, les partenaires d'Ameline Demesse s'offraient un carton face à Saint-Denis (4-0). "Le mois d'avril a été un tournant. On avait tout préparé pour que les joueuses soient prêtes à 2 000%, en insistant sur les débuts de match", poursuit-il. "En D3, quand tu marques en premier, tu as de grandes chances de gagner". Cette bonne dynamique s'est confirmée contre Angers (10-0) mais aussi à Auxerre, leader incontestable de cette poule, malgré une défaite (2-0). Idem à La Roche Vendée, 4e (avec un revers 2-1).
Cinq joueuses du groupe D3 ont participé à la montée en U19 national
Satisfait de ses troupes, avec un état d'esprit qu'il juge irréprochable, Thibault Denis a bien conscience qu'il n'aurait pas pu afficher un meilleur bilan. Pour espérer jouer le Top 3, Quevilly-Rouen manque encore un peu d'expérience au sein de son effectif. "Pour passer un cap, il faut aller chercher d'autres joueuses qui ont déjà de l'expérience du niveau national", explique le coach, tout en appuyant sur quelques faiblesses sur certaines phases de jeu. "On doit aussi être plus solide sur les coups de pied arrêtés défensifs et être plus efficaces devant le but". Le technicien rouennais en a fait les frais contre l'AJA, promue en D2, lors du match retour. "Elles ont eu deux situations devant le but, elles gagnent 2-0".
"Les U18 attendaient cette montée depuis quatre ans. C'est un aboutissement de plusieurs années de travail"
Cette découverte de la troisième division leur permet aussi d'ajuster la mire pour les exercices à venir. Si des discussions sont enclenchées avec des éléments extérieurs pour la saison prochaine, un match de détection est organisé mercredi 18 juin. Une détection ouverte aux joueuses de la génération 2007 et aux seniors, de haut niveau régional et national. Le maintien en D3 n'est pas la seule bonne nouvelle dans les rangs « Rouge et Jaune ». Ce dimanche, sur la pelouse du FC Saint-Victoret, dans les Bouches-du-Rhône, les U18 de QRM ont acquis leur promotion en U19 national ; une première historique pour le club. Après une large victoire à l'aller à la maison (4-0), les jeunes pousses quevillaises ont étrillé leur adversaire lors du match retour de ces barrages (7-1).
Cinq jeunes issues du groupe D3 ont apporté leur pierre à l'édifice : l'attaquante Madelyne Fatras (six buts sur ces deux rencontres), les milieux Valentine Poulin (créditée d'un doublé à l'aller) et Cali Questel, la défenseure Chloé Vezier et la gardienne Naélyne Drouet-Picard. "Elles attendaient ça depuis quatre ans. C'est un aboutissement de plusieurs années de travail", relate Thibault Denis, félicitant le bon travail effectué par Quentin Savéan, le responsable de la section féminine et coach de cette équipe. Des U18 qui ont signé un parcours parfait, à l'exception d'une défaite contre l'AG Caen. En se hissant en U19 national, la relève quevillaise rejoint le LOSC ou encore le Paris FC, et suit les pas de son voisin du HAC, qu'elle affrontera d'ailleurs en finale de la Coupe de Normandie, ce samedi 14 juin, à Flers.
Léa QUINIO
> Coupe de Normandie. Finale U18 féminine - Le Havre AC (National) / Quevilly-Rouen Métropole (R1), samedi 14 juin à 13 heures au Stade du Hazé à Flers.
> Coupe de Normandie. Finale senior féminine - Quevilly-Rouen Métropole (D3) / FC Rouen (R1), samedi 14 juin à 15 H 30 au Stade du Hazé à Flers.
Objectif doublé lors des finales de Coupes de Normandie
Qualifiées pour la finale U18 de la Coupe de Normandie et aussi pour la finale senior, les filles de QRM ont l'ambition de réaliser le doublé, afin de clôturer une saison déjà magnifique. "Ça serait la cerise sur le gâteau. On a l'opportunité de faire une belle fête pour la section féminine", en salive d'avance Thibault Denis, habitué au parfum si particulier de la coupe pour avoir déjà soulevé celle de Bretagne il y a deux ans, avec Saint-Malo. Chez les seniors, les « Rouge et Jaune » font figure de favorites. Elles ont l'opportunité d'être sacrées pour la troisième fois consécutive et... la dernière puisque la Coupe de Normandie ne sera plus ouverte aux équipes évoluant au niveau national à partir du prochain exercice. Les coéquipières d'Ameline Demesse devront néanmoins se méfier de leurs homologues du FCR, stoppée aux portes de la D3, en étant battue lors des barrages d'accession l’AS Châtenoy-le-Royal (6-2, 2-0). Emmenées par un certain Stéphane Arnold, élu meilleur coach de R1 féminin, les « Diablesses » du FCR affichent un bilan de 18 victoires pour seulement trois défaites par ailleurs.
Chez les U18, c'est une autre histoire ; QRM n'ayant jamais gagné la Coupe. Outsider vis-à-vis du HAC, la référence en matière de football féminin dans la région, les jeunes filles de Quentin Savéan entendent "jouer leur carte à fond". "On va tout faire pour créer l'exploit", ambitionne le technicien. "Les U18 ont toujours rencontré le HAC avant la finale. On espère, cette fois, que ça tournera de notre côté". Les dés sont jetés. Quevilly-Rouen à l'occasion de faire de cette saison 2024-2025 un moment plus que mémorable.