Un joueur dans l’âme
"Je mange, je dors, je vis foot"
Avant d’embrasser la carrière de préparateur physique, Thomas Legrand a été un joueur. "Des débutants aux benjamins, j’étais licencié à Canteleu, où j’ai grandi. Puis en U13, je suis arrivé à Maromme. Jusqu’au jour où j’ai arrêté, je n’en suis jamais parti". Milieu de terrain dans ses plus jeunes années, le nouveau membre du staff du SMC est progressivement descendu. "Latéral et même défenseur central sur la fin, mais plutôt avec la réserve et la C". Car pendant une demi-douzaine de saisons, « l’adjoint » de Maxime d’Ornano a évolué au plus haut niveau régional, sous les ordres de Mohamed Imeloui, l’actuel entraîneur du Stade Sottevillais. Sous le maillot de l’ALDM (Amicale Laïque Déville-Maromme), le natif de Rouen a vécu "des moments forts", à travers notamment quelques épopées en Coupe de France. "Une fois, on a atteint le 7e tour. On a été éliminé par Gravelines (CFA2, 3-0). Je me souviens aussi qu’on avait été sorti aux tirs au but par Pacy, alors pensionnaire de National". Pour Thomas Legrand, le ballon rond est avant tout une passion, qu’il partage avec son papa, Fabrice, et son frère aîné, Fabien. "J’ai beaucoup aimé jouer. Aujourd’hui, encore, je mange, je dors, je vis foot".
Son orientation vers la préparation physique
"J’étais tout le temps derrière un ordi. Ça ne me convenait pas"
Très tôt, à l’âge de 26 ans, Thomas Legrand a rangé les crampons au placard. "Quand j’ai obtenu mon master (entraînement et optimisation de la performance à l’université de Rouen), j’ai pris en charge les U16-U17 du FCR. Ce fut ma première vraie expérience en tant que préparateur physique. Comme les séances avaient lieu le soir, je ne pouvais plus m’entraîner en parallèle". Pourtant, une poignée d’années auparavant, l’ex-joueur du Canteleu FC s’était dirigé vers une tout autre orientation professionnelle. "Au départ, j’ai fait un BTS conception de produits industriels pour devenir ingénieur. J’étais tout le temps derrière un ordi. Ça ne me convenait pas". A la suite d’une période de réflexion sur son avenir, le néo-Caennais est retourné sur les bancs de la fac. "Je voulais me rapprocher du foot et la prépa physique m’intéressait énormément. En plus, chance ou malchance, durant mon cursus en Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), je me suis fait les croisés. Mais ça m’a permis de découvrir l’aspect réathlétisation". Après plusieurs passages chez les jeunes, avec le FCR et QRM, Thomas Legrand est revenu chez les « Diables Rouges », il y a quatre ans, cette fois-ci auprès de l’équipe fanion, en N2 à l’époque.
Son arrivée au Stade Malherbe
"Ma volonté étant de sortir de ma zone de confort"
A l’image de l’adjoint Alexandre Raulin, c’est Maxime d’Ornano qui a ramené dans ses bagages Thomas Legrand à Venoix. "A Rouen, je me trouvais en fin de contrat. Ma volonté était de découvrir autre chose, de sortir de ma zone de confort". Malgré une belle proposition d’un centre de formation dans le Sud de la France, quand le coach du Stade Malherbe fraîchement nommé l’a contacté, l’intéressé a saisi cette opportunité. "Au-delà de la saison dernière qui a été difficile (avec cette relégation en National), c’est extraordinaire de travailler dans ce club : les terrains, le pôle médical, la salle de muscu… C’est difficile de se plaindre". Un sentiment partagé par l’ensemble des nouveaux membres du staff caennais qui n’avaient, jusqu’à présent, jamais exercé dans un environnement aussi « qualitatif » ; les infrastructures ne constituant pas le point fort du FC Rouen, où ils sont passés tous les trois. "Sur le papier, on a tout pour faire du bon boulot. Maintenant, est-ce que ça nous permettra d’obtenir des résultats ?" Le sport, et encore moins le football, ne se révélant pas exactement une science exacte.
Sa relation avec Maxime d’Ornano
"Les difficultés traversées par le FCR nous ont rapprochés"
En s’engageant avec le SMC, Thomas Legrand retrouve donc également Maxime d’Ornano ; un technicien avec qui il a lié une relation forte pendant trois ans chez les « Diables Rouges ». "Quand Max est arrivé à Rouen (en décembre 2021), on n’a fonctionné qu’à trois avec Dominique Bougon (l’entraîneur des gardiens). Rapidement, le courant est passé entre nous. Sportivement parlant et malgré le contexte, on a vécu une saison 2023-2024 extraordinaire. Les difficultés traversées par le club nous ont rapprochés*". Maintien en N2, montée en National, quart de finale de Coupe de France… Il faut dire que les deux hommes ont connu énormément de succès sous les couleurs du FCR. Les supporters « Rouge et Bleu » espèrent, désormais, qu’ils en partageront de nombreux autres sous leur nouvelle bannière.
Le seul préparateur physique dans le staff
Pour la préparation physique, Thomas Legrand, ici, au milieu des joueurs Caennais, veut proposer un travail athlétique se rapprochant au plus près de la réalité du terrain. ©Damien Deslandes
Manu Lepresle et Jean-Marc Branger non-conservés par la direction caennaise, Thomas Legrand est désormais le seul préparateur physique au sein du staff malherbiste. Arrivé au mois de février, Romain Faure est, lui, plus spécialisé sur l’individualisation du travail, la réathlétisation des joueurs, la prévention des blessures. "On s’est contactés en amont de la reprise. Ça a matché tout de suite entre nous. Romain a l’avantage de connaître les gars, il m’a distillé deux-trois conseils", rapporte l’ex-Rouennais. "Maintenant, on n’est pas enfermé dans des cases. On se donne des coups de main mutuels dans nos domaines respectifs".
Si Yann M’Vila et ses coéquipiers n’ont pas échappé à un minimum de courses pendant les premières semaines suivant la reprise, Thomas Legrand, se basant sur son expérience de joueur, va proposer un travail athlétique qui colle au plus près de la réalité du terrain. "Pendant la période estivale, j’aime bien le travail dissocié, car c’est plus facile pour quantifier les charges d’entraînement, mais une fois que la compétition commence, j’essaye d’intégrer la préparation avec un maximum d’exercices avec ballon. L’idée, c’est que les aspects technique, tactique et physique soient mixés".