Le HAC en Arkema Première League samedi, le Stade Malherbe et QRM dimanche, idem pour le Régional 1... Alors que l'ensemble des championnats concernant des équipes normandes reprennent ce week-end, notre rédaction consacre une semaine spéciale au football féminin. Deuxième volet de cette série avec une interview croisée des deux Caennaises : Alizée Leroty et Morgane Hauvet.
Vous souvenez-vous de votre première rencontre ?
Morgane Hauvet (MH) : "La première fois, c’était lors d’un match à Coutances. Mais on est devenues copines à Brécey, en section foot en 4e. Alizée était toujours sur mes côtes !"
Alizée Leroty (AL) : "Momo était trop introvertie, sage et toujours dans son coin. Il fallait que je la dévergonde".
MH : "Je suis dit : « C'est qui cette folle ? » Finalement, ça m'a permis d'être plus sociable (rires)".
Quand avez-vous joué ensemble pour la première fois en club ?
AL : "C'était à Granville, on avait 15 ans. Je jouais à Coutances mais le lien était tellement fort entre nous que je suis partie pour la rejoindre".
MH : "Depuis Granville, on ne s'est plus jamais lâchées. Durant ce mois de septembre, on fête les dix ans de rencontre".
A quel poste évoluait votre coéquipière à ses débuts ?
AL : "Momo jouait en n°10, elle me faisait toutes les passes décisives".
MH : "Ali a toujours été attaquante mais là, elle recule en n°10. Elle essaie de me piquer mon poste (elle évolue actuellement au poste de défenseur) !"
Alizée, vous effectuez votre retour à Malherbe après un passage d'une saison par QRM. Morgane, c'est vous qui avez réussi à la convaincre ?
MH : "Je lui ai soufflé que le projet de Malherbe changeait, et que c'était peut-être le moment de revenir. J'ai aussi vanté ses qualités auprès de Tristan (Blanchard, le nouveau coach").
AL : "Elle est trop mignonne".
MH : "Elle a entretenu le suspense jusqu'au bout. Elle ne faisait que de me dire du bien de QRM. Mais ce qui a pesé dans la balance, c'est moi".
AL : "C'est vrai, même si je ne veux pas l'avouer".
Vous vous êtes manquées ?
MH : "On se voyait très souvent. Je faisais trois allers-retours par semaine entre Rouen et Caen pour venir la voir".
MH : "C’était plus dur pour moi. Être en binôme avec Ali, c’était automatique. Là, je n’avais plus de lien naturel sur le terrain".
Vous avez été colocataires pendant un an et demi, qui cuisine le mieux à la maison ?
MH : "Ça fait quand même quatre mois qu’Ali squatte à la maison !"
AL : "C’est Momo qui cuisine le mieux, c’est vrai. Mais c’est une malade des frites, des patates et de la viande".
MH : "Ali, c’est Uber Eats tous les jours".
A l'issue d'un vote du groupe, Morgane Hauvet, qui portait déjà le brassard la saison dernière, a de nouveau été désignée par le coach Tristan Blanchard parmi les cinq joueuses susceptibles d'être capitaine. ©Antonin Cathrine / SM Caen
Quel est le plat préféré de chacune ?
MH : "La sole !"
AL : "Momo, ce sont les moules frites, sauce marinière !"
Qui chante le mieux ?
MH : "C'est moi".
AL : "J'ai une voix catastrophique, j'avoue".
Et côté danse, qui régale le plus ?
AL : "Momo aussi ! Elle aime trop le zouk et le shatta".
MH : "On ne joue pas dans la même cour".
Laquelle est la plus en retard ?
MH : "Ali, sans aucun doute. Le problème, c'est qu'elle fait tout le jour J. Elle prépare son sac cinq minutes avant de partir en se disant : « On verra bien ». Moi, je prépare tout la veille".
AL : "On a une anecdote… Un jour de match, quand on était coloc’, on était arrivées au rendez-vous avec une minute de retard. On pensait qu’Anaïs Bounouar (la coach de l’époque) ne nous avait pas vues. On avait jeté nos sacs dans le minibus. Quand on a découvert la composition de l’équipe (pour jouer à Evreux), elle m’avait regardé et barré mon nom au marqueur. Elle m’avait lancé : « Ali, pas besoin de te changer, tu peux remettre ton jogging ». Je ne suis pas entrée en jeu. J’étais dégoutée, j’étais la seule de nous deux sanctionnée".
Qu’est-ce que votre coéquipière n’oublie jamais lors d’un déplacement ?
AL : "Son mascara. Elle ne peut pas faire sans".
MH : "Ali, elle ne prend que sa serviette et ses sous-vêtements. Je prends tout pour elle. En revanche, elle ne part jamais sans prendre son petit-déjeuner".
AL : "Pépito oblige !"
L’exercice que votre amie déteste le plus à l’entraînement ?
AL : "Le tennis-ballon. A chaque fois qu’on doit se mettre en duo, je l’esquive".
MH : "Les exercices de un contre un ou deux contre deux, quand elle doit défendre, mais aussi les exercices de physique".
AL : "Je suis devenu ronchon !"
Après une saison chez le voisin normand de QRM, Alizée Leroty a effectué son retour sous le maillot du Stade Malherbe. ©Antonin Cathrine / SM Caen
Morgane, tu as choisi le numéro 19. Alizée, le 9. Savez-vous pourquoi ?
MH : "Le 9 a toujours été son numéro fétiche. Il est même tatoué sur sa main".
AL : "C’est le numéro qui lui a été attribué quand elle a intégré le groupe senior à Malherbe. Depuis, elle ne l’a plus quitté".
Connaissez-vous le rituel de chacune dans le vestiaire avant un match ?
MH : "Le parfum".
AL : "La même chose, et elle enlève ses boucles d’oreilles au dernier moment".
Sur le terrain, la capitaine Morgane arrive-t-elle à recadrer l’attaquante Alizée ?
MH : "Pour l’instant, je n’ai pas eu à le faire, mais je n’y vois aucun inconvénient".
AL : "Qu’elle soit capitaine ou non, ça ne change rien. Elle peut me dire les choses. C’est pour le bien de l’équipe".
MH : "A l’époque de Granville, on s’engueulait beaucoup sur le terrain, mais on n’était pas matures".
Est-ce que vous connaître par cœur vous aide-t-il à communiquer sur le terrain ?
AL : "Je vais être plus à cheval sur Momo que les autres joueuses".
MH : "Oui, ça aide. "Par exemple, face à la réserve du Paris FC, on n’était pas d’accord sur une action. On en a parlé, chacune a exposé son point de vue et on a avancé".
Si vous deviez prendre une qualité de votre copine...
MH : "La confiance en elle quand elle a le ballon. Le fait de le garder et ne pas s’en débarrasser".
AL : "Son impact physique. A chaque fois qu’elle est en un contre un, elle gagne ses duels. Elle est costaud".
Alizée Leroty et Morgane Hauvet rêvent de monter ensemble, sous le maillot du Stade Malherbe, en D2. ©Antonin Cathrine / SM Caen
Avez-vous une anecdote commune sur les terrains ?
MH : "Oui, en U18 à Malherbe. Lors d’un match amical contre des garçons, Ali avait oublié ses crampons. J’avais mes deux paires de chaussures dans le sac : les vissés et moulés. Il fallait qu’une de nous deux se sacrifie. J’ai fini avec mes vissées sur le terrain synthétique alors que ce n’était pas moi la fautive !"
AL : "Pour ma défense, les vissés étaient trop petits pour moi".
En dehors du foot, quelle est la passion de l’autre ?
MH : "Le padel, elle passe sa vie là-bas. Je suis allée la voir, elle est très forte ! Hors prépa estivale, elle passe deux heures par jour sur le terrain".
AL : "Le shopping ! Elle achète un haut, un parfum… des bricoles quoi ! Elle a des achats compulsifs".
Quel est votre meilleur souvenir en matière de foot ?
MH : "Les barrages et la montée en D3 (en 2023)".
AL : "C’était un challenge commun et on l'a réussi".
Avez-vous un rêve commun ?
MH et AL : "Monter en D2 ensemble !"
MH : "Dans la vie privée, je veux être la marraine de ses gosses".
AL : "On veut que nos futurs enfants soient meilleurs copains (rires)".
Un dernier mot pour finir ?
MH : "Qu’on se maintienne le plus tôt possible cette saison".
AL : "Un gros big up à Foot Normand !"
Propos recueilli par Léa QUINIO
Et aussi...
Tristan Blanchard veut le maintien en D3 le plus rapidement possible
Jusqu'à présent éducateur au sein de l'école de foot, Tristan Blanchard a été promu sur le banc de l'équipe première de la section féminine cet été. ©Antonin Cathrine / SM Caen
Deux victoires, la dernière en date le week-end dernier aux dépens du FC Rouen (4-2), un nul face aux U16 garçons du Bayeux FC (1-1) pour une défaite contre la réserve du Paris FC (4-0)... Voici le bilan comptable de la préparation des féminines du Stade Malherbe. Des joueuses qui ont également passé trois jours ensemble à l'occasion d'un stage de cohésion à Barneville-Carteret (Manche). Au menu : kayak, paddle, run & bike et jeux de cohésion... "On est montés en puissance au fil des matchs. Les filles ont été très réceptives et investies. Elles continuent de travailler athlétiquement pour être prêtes à 100% lors de la 3e journée (le 21 septembre, pour la réception du Bourges FC, le premier match à domicile de la saison)", rapporte Tristan Blanchard, promu sur le banc de la section cet été. "Il y a une vraie symbiose qui s’est créée, tout le monde a une place dans le groupe".
Malgré la blessure de la gardienne Emmeline Mainguy (arrachement au doigt depuis la fin de saison dernière), le coach caennais n’a déploré que deux petits pépins physiques : Eva Lauret et Sarah Chauvin, toutes les deux touchées aux quadriceps. Si la première nommée effectuera son retour la 1re journée, la latéral devra faire l'impasse. Alors que l'équipe s'est maintenue sur le fil sur les deux derniers exercices, Tristan Blanchard - qui a mis à contribution son effectif pour désigner la capitaine* - s’avance avec ambition. Son idée : "Se maintenir en D3 le plus rapidement possible" et à moyen terme, "Monter en D2 dans les trois à cinq ans". Quant à la réserve, nouvellement lancée en inter-districts, l’objectif est d’assurer une double-montée en deux ans pour attendre le R1 à l'horizon 2027. Dans les catégories de jeunes, les dirigeants du SMC aspirent à retrouver à l'issue de cette saison le niveau national pour les U19.
*Pour désigner sa capitaine pour cette saison 2025-2026, le staff malherbiste a demandé à chaque joueuse d'inscrire trois noms. A l'issue de ce vote, Tristan Blanchard a désigné cinq jeunes femmes capables de porter le brassard : Morgane Hauvet, Eva Lauret, Erëza Sinani, Juliette Arthur et Alizée Leroty.