Quel est votre état d’esprit à la veille de la reprise du championnat ?
"J’ai hâte, hâte de démarrer la compétition, hâte que l’équipe montre son vrai visage qu’on a pu voir, par bribe, pendant la préparation, et hâte, à titre personnel, de découvrir d’Ornano, sa ferveur, son soutien… On en a bien besoin".
Quel bilan tirez-vous de votre préparation ? Si le contenu a été intéressant par séquence (Concarneau, Le Mans), vous ressortez de cette période avec quatre défaites, sans marquer, pour une victoire contre une équipe de N3 (AS Trouville-Deauville-Villers). On ne peut pas dire que votre équipe ait fait le plein de confiance…
"La préparation, ça porte bien son nom, c’est pour se préparer, se jauger, se régler... Il ne faut pas oublier que dans ces matchs, il y a eu plein d’associations, de rotations… Cette prépa, elle permet aussi aux recrues de s’intégrer, au staff d’apprendre à connaître ses joueurs. En tant que nouveau coach et avec les nouveaux membres du staff (son adjoint Alexandre Raulin et le préparateur physique Thomas Legrand), on a voulu également faire adhérer les joueurs à une méthodologie, un plan de jeu… Forcément, dans ces conditions, tout ne peut pas être parfait. Et c’est vrai, qu’on n’a pas gagné, en tout cas pas suffisamment. Maintenant, je ne suis pas d’une nature à m’affoler. Bien sûr, je suis conscient de l’attente, elle est logique. Mais l’instant de vérité, c’est la compétition. Mon objectif, c’est que l’équipe soit prête le jour J, le 8 août, notamment mentalement. Et je sens des gars concernés. Je suis très content de leur investissement".
"Mon credo, c'est que s'ils sont investis, les joueurs présents en ce moment disputeront le premier match"
Même si vous n’en êtes pas responsable puisque vous n’étiez pas en poste, on a l’impression que vous attaquez cette saison avec le passif de la précédente…
"Quand je suis arrivé, le premier discours que j’ai tenu à mon staff et aux joueurs, c’est que je ne parlerais pas de la saison dernière. C’est une règle que je me suis fixée. L’idée, c’est de repartir d’une page blanche. On sait tous qu’on se trouve sur une saison post-descente, que certains joueurs ont connu. On veut se servir de l’esprit de revanche qui anime certains. Avoir un peu d’orgueil, ça n’a jamais fait de mal. Les recrues doivent, elles, nous apporter de la fraîcheur. Dans tous les cas, on veut voir des guerriers. Maintenant, la mayonnaise peut prendre vite comme cela peut prendre du temps. L’important, c’est de travailler dans le calme, dans un climat de confiance".
Malgré tout, et même s’il faut prendre en compte un certain nombre de réalités économiques, est-ce que le club, ses dirigeants, le staff, vous ne prenez pas un risque important en repartant avec de nombreux joueurs qui ont participé à cette relégation en National ?
"Il s’est passé ce qu’il s’est passé la saison dernière, on ne va pas refaire l’histoire. On est reparti sur une nouvelle saison avec ou sans certains joueurs, sachant que des arrivées comme des départs peuvent encore intervenir, la fenêtre mercato étant toujours ouverte (jusqu’au 1er septembre). Maintenant, mon credo, c’est que les garçons qui sont présents en ce moment, s’ils sont investis, ils disputeront le premier match, peut-être le deuxième, le troisième voire toute la saison".
Un peu plus tôt au cours de cet entretien, vous avez fait référence à cette 1re journée où vous recevrez Aubagne. Pour lancer cette nouvelle aventure sur des bonnes bases, on a le sentiment que votre équipe serait bien inspiré de s’imposer…
"A nous d'être à la fois concentrés et relâchés afin de ne pas avoir la boule au ventre"
"C’est notre souhait. Mais j’imagine que c’est aussi celui d’Aubagne. Mon objectif est de placer les joueurs dans les meilleures dispositions. A nous d’être à la fois concentrés et relâchés afin de ne pas avoir la boule au ventre. On m’a averti qu’il y aurait certainement du monde. Tant mieux. Je veux qu’on soit entraînant pour les gens qui viennent nous voir, qu’on les amène avec nous. Si on est enthousiaste sur le terrain, je suis convaincu qu’on va faire un bon match".
Dans ce contexte, quelle ambition nourrit le Stade Malherbe avant de se présenter sur la ligne de départ de ce championnat de National ?
"On a fait une réunion avec les joueurs en début de semaine. Et je vais me répéter, mais le seul objectif qu’on s’est fixé avec eux, c’est d’être prêt pour Aubagne. Je ne me projette pas plus loin. Il ne faut pas oublier que l’équipe est quand même en reconstruction, avec un nouveau staff, des nouveaux joueurs…"
Dans la quête d’un n°9, Maxime d’Ornano prône la patience
Possédant un profil percutant et capable de prendre la profondeur, Adama Diakité est, à ce jour, le seul joueur de l'effectif caennais dans ce registre. ©Damien Deslandes
Alexandre Mendy transféré à Montpellier, le Stade Malherbe s’apprête à entamer son championnat sans véritable spécialiste du poste d’avant-centre, malgré "des dossiers ouverts". Contre Aubagne, c’est Ivann Botella, vraisemblablement, qui devrait s’y coller. S’il a déjà occupé ce rôle dans ses clubs précédents, l’ancien du Red Star est plus décrit comme un attaquant polyvalent. Un manque à combler dans son groupe qui n’inquiète pas, pour le moment, Maxime d’Ornano. "Si on veut un attaquant demain (sous-entendu n’importe lequel), on l’aura", lance le coach caennais pour qui la recherche du précieux n°9 requiert de la patience. "On souhaite trouver le profil qui corresponde à l’équipe. Il ne faut pas se tromper".
Au-delà de ce cas spécifique, à combien de recrues doivent encore s’attendre les supporters « Rouge et Bleu » ? Pas beaucoup à en croire l’ex-entraîneur du FC Rouen. "L’effectif est cohérent, équilibré. On procédera à des ajustements uniquement s’il y a des départs". Pourtant, son collectif a peu d’éléments capables de prendre la profondeur et de percuter la ligne défensive adverse. "On a Adama", indique Maxime d’Ornano en référence à Diakité qui vient juste d’effectuer son retour sur les séances collectives. "Et peut-être que l’attaquant qui arrivera répondra à ce registre".
"Offensivement, on souhaite donner une grande liberté à chacun de nos joueurs"
De toute façon, le technicien entend s’adapter à ses troupes, et non l’inverse. "On doit être capable d’optimiser les qualités de chaque joueur. Si tu as en beaucoup de rapides, tu auras tendance à jouer bas. A l’inverse, si tu as des garçons habiles avec le ballon, tu essaieras de t’installer chez l’adversaire pour combiner dans les zones hautes", décrypte celui qui s’appuiera sur un 4-3-3 pour démarrer la saison. "Ce sont principalement des repères pour savoir comment l’équipe doit se positionner sur le plan défensif, car offensivement, on souhaite donner une grande liberté à chacun de nos joueurs. Il ne faut pas s’enfermer dans un système".