Il dit de lui-même qu’il est un joueur qui parle, tout le temps, qui n’aime pas perdre, que ce soit en match ou à l’entraînement. Ceux qui ont pu assister à quelques séances du Stade Malherbe peuvent le confirmer. Yann M'Vila, capitaine version 2025-2026, de par son expérience du très haut niveau, sait ce qu’il manque à son équipe depuis cet été. "Notre début de saison est mitigé, avec de très bons matchs, même s'il n'y a pas eu le résultat au bout. Mais on n'est pas à la place qu'on espérait," explique le joueur formé à Rennes. Et si les observateurs ont tendance à faire un focus sur le manque d’efficacité des « Rouge et Bleu », lui voit les choses un peu différemment. "Ce n’est pas qu’un problème d’efficacité, c’est un peu plus que ça. Bien sûr qu'il y a ce problème aussi des 30 derniers mètres. Mais je pense qu'on ne joue pas ensemble. Ce n’est pas une question de niveau, mais on n’est pas tous ensemble à 100%. On n’a pas encore de match référence. Je ne sais pas s’il y a cette peur de gagner, mais si tu arrêtes de jouer et que tu penses que tes adversaires ne vont pas pousser, on se trompe".
Les résultats et les contenus des huit premières rencontres lui donnent raison. Excepté la victoire 3-0 contre Aubagne en ouverture de la saison, le SMC est sur courant alternatif depuis le mois d'août. "Il faut que chacun hausse son niveau un petit peu plus pour pouvoir faire un match référence, et pourquoi pas entamer une série. Il y a quelques fois comme contre Dijon où on peut faire mieux. Sochaux, on peut perdre, mais on peut aussi l'emporter. Il faut qu'on arrive à gagner avec la manière pour avoir un match fondateur". Et s’il sait pointer ce qui ne va pas, le milieu de terrain défend aussi son équipe et son entraîneur, Maxime d'Ornano. "C'est tout un bloc qui doit remonter, étirer les lignes et faire des courses pour permettre à l'adversaire de libérer des espaces. On joue un peu trop individuellement, alors qu'il faut jouer pour l'équipe. Ce qui est bien, c'est qu'on a la possession du ballon, mais ça ne fait pas gagner des rencontres. On est deuxième au classement sur la possession. Mais au vrai classement, on n'est pas à notre place. Il y a des choses à changer, et le coach est très bien placé, il fait très bien son travail pour remédier à ça".
Une reconnexion avec les fans qui ne tient qu'à un fil
Dans son rôle, plutôt défensif, Yann M’Vila se sent un peu frustré, mais il a conscience que les profils de joueurs au milieu ne sont pas légion au Stade Malherbe. "Le coach doit bricoler en quelque sorte, avec les joueurs qu'il a à sa disposition. On est des joueurs avec un bon jeu au pied, mais on doit être plus transcendant dans les 30 derniers mètres. Je suis content de pouvoir enchaîner, moins parce que je n’ai pas la liberté de jouer comme j'avais pu l'avoir l'an dernier. La saison passée, j'avais beaucoup de marquages individuels, et j'en ai encore plus aujourd'hui". Les adversaires le ciblent et le suivent de très près, encore plus à ce niveau. "C'est là où tu vois la différence entre la Ligue 2 et le National. En L2, on va lui dire, prend M'Vila au marquage, il va le faire, mais il va aussi penser à lui. En National, quand on dit à un joueur de prendre M'Vila. C'est son rôle, il reste sur moi. Limite, je peux aller faire pipi, le gars va me suivre. C'est aussi à moi de trouver les solutions pour sortir ce joueur-là de certaines zones".
Le capitaine des « Rouge et Bleu » a conscience également que le SMC est l'un des favoris du championnat et que son équipe est attendue à chaque sortie. "Je pense qu'à Châteauroux, techniquement, sur le papier, on est meilleur qu'eux, mais en termes de détermination, les mecs jouaient leur vie. Et c'est tout à fait normal. On va avoir le même problème contre Le Puy. Il ne faut pas tomber dans le piège. Il faut jouer avec nos armes. Ça veut dire la qualité." Et pour retrouver le chemin du succès, Yann M’Vila pointe également la relation avec les supporters, très importante à ses yeux. "Depuis le début de saison, il y avait eu une sorte de reconnexion avec le public. Là, on est sur un fil, même s’ils se sont déplacés en nombre à Châteauroux par exemple. On n'est pas en état de crise, mais on est en état d'urgence. Donc, demain, on n'a pas le choix. Il va falloir faire un très bon match devant nos supporters. Gagner et avec la manière. C'est difficile, je sais que ça nous met un peu la pression. Moi, en tout cas, j'aime jouer avec ce genre de pression. J'espère que je vais pouvoir galvaniser mes coéquipiers pour gagner." Réponse sous les coups de 21 H 30.
> N1. J9 - SM Caen (9e - 10 points) / Le Puy (15e - 7 points), vendredi 3 octobre à 19 H 30 au Stade Michel-d'Ornano.