Il n'y a pas que le foot dans la vie ! En partenariat avec la Région Normandie, la rédaction de FOOT NORMAND a décidé de mettre à l'honneur le sport dans notre région à travers différentes thématiques. Ce mois-ci, Aline Louisy-Louis, 13e vice-présidente de l'instance normandee en charge des sports, de la jeunesse et du nautisme, nous détaille les grand axes de la politique sportive de la Région.
Le soutien aux clubs et aux ligues
"Des pôles virtuels pour regrouper les meilleurs jeunes de chaque discipline"
"Pour les clubs, il faut, tout d’abord, que le sport soit reconnu pratique de haut niveau par le ministère des Sports. Dès que vous évoluez dans un championnat national, vous êtes de facto reconnu comme un club répondant à ce critère. Nous soutenons, 25 clubs qui, pour l'instant, sont toujours accompagnés de la même façon. On ne fait pas de changement pour les clubs évoluant aux premiers et aux deuxièmes niveaux. Notre soutien concerne à la fois l'accompagnement des centres de formation comme l'achat de prestations. Ensuite, un forfait est appliqué pour les clubs des troisièmes et quatrièmes niveaux.
En fonction du sport, basket, rugby ou foot, les clubs ne touchent pas la même chose parce que les budgets ne sont tout simplement pas les mêmes. On est sur un principe d’équité qui tient compte à la fois de la place du sport et des budgets. Nous avons une analyse non pas par club, mais par activité. Par exemple, s’il y a plusieurs équipes de basket en Pro B (D2), tout le monde perçoit la même aide. Au niveau du foot, le National 3 n’est pas compris, mais on accompagne tout de même ces clubs.
"S'il y a plusieurs équipes de basket en Pro B, tout le monde perçoit la même aide"
Concernant les ligues régionales, notre soutien porte sur de l’accompagnement de projets. On s'est fixé sur une ligne directrice : la détection et la formation vers le haut niveau. L'objectif des ligues, c'est de se structurer pour accompagner les jeunes Normands vers le haut niveau tout en restant dans leur région. On met en place ce que j’appelle des pôles virtuels. On détecte les meilleurs jeunes de chaque discipline et on les regroupe via des stages qui leur permettent de pouvoir progresser. L’autre volet, c’est l’arbitrage. C’est un sujet important pour moi, car il y a un déficit".
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Conserver ses pépites pour éviter le déracinement
"Avant, certains jeunes n'arrivaient pas à gérer cet éloignement familial"
"La détection est très importante. Il faut qu'on forme des jeunes, et que nos clubs de haut niveau aient cette capacité de les accueillir pour qu'ils puissent pratiquer leur sport tout en restant en Normandie. Aujourd’hui, c'est notre volonté. Avant, les jeunes étaient déracinés dès l'âge de 13, 14 ou 15 ans. Certains n’arrivaient pas à gérer cet éloignement familial et ces changements de coachs. Notre politique va dans ce sens.
"aujourd'hui, la moitié de l'équipe de France jeune d'haltérophilie vient de Normandie"
Par exemple, on a récupéré un pôle judo au Centre régional de la Jeunesse et des Sports (CRJS) de Petit-Couronne. On a un centre local d'entraînement en haltérophilie qui est basé à Houlgate au Centre Sportif de Normandie (CSN). Là-bas, les meilleurs Normands se retrouvent tous les mercredis en stage avec un ancien athlète qui a participé aux Jeux olympiques d’Athènes, Romuald Ernault. Ils disposent également d'un préparateur physique, d'un préparateur mental et d'un diététicien. Ce pôle virtuel a obtenu des résultats. Aujourd'hui, la moitié de l'équipe de France jeune d'haltérophilie vient de Normandie.
Cela prouve que quand on met ces jeunes au plus près de chez eux, avec de bons entraîneurs, on a des belles réussites. Autre cas : nous avons la prometteuse Nina Guo Zheng du club de tennis de table de Saint-Pierre-lès-Elbeuf (le 4 mai, elle a conservé son titre de championne de France junior.) Elle a 15 ans et évolue dans un club qui possède deux équipes féminines, une en Pro A et une en Pro B. Elle est rattachée au CRJS et pour le moment, elle reste en Normandie alors qu’elle pourrait partir à l’Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance)".
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L’aide aux jeunes athlètes et la constitution de la Team Normandie
"Sur les 600 jeunes accompagnés par la Région, 25 constituent la Team Normandie"
"Nous avons 600 jeunes inscrits sur la liste ministérielle (des Sports) qui sont accompagnés par la région. Chaque année, on reçoit cette liste, puis Stéphane Eude, notre directeur des sports à la Région, envoie un e-mail à tous ces jeunes. Cette démarche leur permet de demander une subvention à la Région. Nous sommes pro-actifs et ça fonctionne très bien. Sur ces 600 jeunes soutenus par la Normandie, vous en avez 25 qui vont constituer la Team Normandie ; ce qui leur permet de doubler cette subvention et de bénéficier d'un accompagnement, pas seulement d'ordre financier (aide à l’emploi, mise en relation avec des entreprises, formation en communication et sur les réseaux sociaux…).
C’est un projet qui n’existe pas dans d’autres régions. Ce dispositif contribue à faire rester les jeunes athlètes sur notre territoire, ils restent attachés à leurs clubs. Certains sont bien sûr en Pôle France ailleurs, mais ils gardent leur licence en Normandie et disputent les championnats régionaux voire nationaux sous la bannière de leur club. Nous avons également des appels de jeunes originaires d’autres régions et qui prennent contact avec des clubs normands pour les rejoindre.
"des jeunes originaires d’autres régions prennent contact avec des clubs normands pour les rejoindre"
La condition pour être membre de la Team Normandie, c’est d’être licencié dans un club normand depuis plus d’un an. Après, il nous arrive d’accorder des dérogations pour des athlètes qui ont quitté la région mais qui reviennent. C’est une nouveauté. C’est positif, ça signifie que l’accompagnement qu'on propose est bon. Par exemple, nous avons le nageur Mewen Tomac, qui était licencié en Normandie, qui est parti à Amiens et qui est revenu à Caen".
Les événements ponctuels
"Je suis fière de voir qu'on puisse accueillir des stages internationaux"
"Au Centre Sportif de Normandie, on est très fier parce que pour la première fois en France, et je remercie au passage le Comité régional de Normandie de lutte, nous avons accueilli un stage international avec des jeunes lutteurs. Il y avait des Américains, des Canadiens, des Ouzbeks et des Italiens. C'est un stage qui a permis à nos Normands s’entraîner avec des sportifs de haut niveau. Et nous avons eu la chance que ce stage soit encadré par le très réputé lutteur américain John Smith, double champion olympique en 1988 et 1992.
"Sur le Tour de France, la visibilité pour notre région s'est opéréé à travers la diffusion télévisée"
On accompagne toujours les événements sportifs nationaux et internationaux sur notre territoire et je suis fière de voir qu’on puisse accueillir des stages internationaux dans certains sports. On a aussi reçu l’équipe de France de handball au Kindarena de Rouen le 11 mai. C’est le genre de manifestation que la région accompagne systématiquement. Elles font partie de notre écosystème, elles permettent aux jeunes de voir du sport de haut niveau, ça leur donne des envies.
En revanche, nous n’avons pas accompagné le Tour de France qui est passé en Normandie cet été. D’une part, parce que c’est un budget élevé, d’autre part parce que c’est Amaury Sport Organisation qui est l'organisateur. La visibilité pour notre Région s'est opérée à travers la diffusion télévisée et par Franck Ferrand, l’historien de France TV sur cet événement. Bayeux a été mis en avant, le millénaire de la ville de Caen et Guillaume Le Conquérant également. On a parlé de la Normandie, mais financièrement, on ne pouvait pas l’accompagner".
Le Centre Sportif de Normandie à Houlgate
"Un outil extraordinaire au service de nos clubs normands et de nos ligues"
"Hormis les terrains de foot qui sont en train d'être refait, le Centre Sportif de Normandie (CSN) vit. On a déjà accueilli l'équipe de France féminine U17 de beach handball. Elles sont venues en stage et en plus, il faisait un temps magnifique. Elles étaient super contentes. On continue d’accueillir différentes équipes de France.
Le CSN est un outil extraordinaire au service de nos clubs normands et de nos ligues. C’est un outil très attractif, on le voit pour des équipes de France comme celle de taekwondo qui revient. Pour des sélections étrangères également. C'est un beau projet porté par le président Hervé Morin sur sa première mandature. Au total et depuis 2019 avec la première rénovation, ce sont 50 M€ de travaux qui ont été investis. Cet été, nous avons accueilli deux camps de basket, portés par deux basketteurs professionnels, dont un issu de la région, qui joue avec les Bleus. Il va animer son premier camp d’entraînement et il a choisi le CSN à Houlgate.
"Cet été, nous avons accueilli deux camps de basket, portés par deux basketteurs professionnels"
Le CSN est destiné à des clubs et à des ligues de la région, aux équipes de France et aussi à des délégations étrangères. On est sur le principe d’un centre d’entraînement ouvert au niveau régional, national et international. C'est vraiment son positionnement. Les footballeurs de QRM viennent chaque année. Il y a encore des travaux qui sont en train d'être effectués avec la mise en place d'un terrain hybride, le changement du revêtement du synthétique tout en gardant une pelouse en gazon naturel. Nous aurons les trois surfaces de jeu".