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Olivier Agnès met son enthousiasme au service de l'AS Saint-Vigor (R3)

Olivier Agnès, ici en orange aux côtés d'un de ses assistants Maxime Lejolivet, espère être le digne successeur de son ami Sébastien Bellée, entraîneur emblématique de Saint-Vigor ces dix dernières années. ©Aurélien Renault

Olivier Agnès, ici en orange aux côtés d'un de ses assistants Maxime Lejolivet, espère être le digne successeur de son ami Sébastien Bellée, entraîneur emblématique de Saint-Vigor ces dix dernières années. ©Aurélien Renault

Quand il a décidé de lâcher l'affaire en février dernier, Sébastien Bellée a laissé un vrai vide derrière lui à l'AS Saint-Vigor et ce, même si le club n'a pas eu à chercher bien longtemps pour dénicher son remplaçant. Le technicien du Bessin a ainsi oeuvré pendant dix ans pour le bien d'une équipe première qu'il aura bonifié et même emporté jusque dans l'actualité nationale, un après-midi de Coupe de France pas comme les autres, voilà presqu'un an. Son successeur justement se nomme Olivier Agnès, un de ses amis de longue date dont il avait été l'instigateur de la venue à l'ASSV voilà un an, en qualité de coach de la réserve. "Quand les dirigeants m'ont demandé de prendre l'équipe première, il a fallu que je réfléchisse comment je pouvais m'organiser avec le travail et ma vie de famille", explique l'entraîneur de 43 ans. "Avant d'accepter, j'ai surtout appelé Sébastien pour qu'il sache qu'on me proposait de prendre sa place. Il m'a dit qu'il était content et que c'était aussi bien que ce soit moi qui lui succède".

"Avant d'accepter, j'ai surtout appelé Sébastien"
Olivier Agnès

Alors qu'il a d'abord oeuvré en qualité d'intérimaire lors des pseudo-entraînements du printemps, Olivier Agnès a pu prendre la mesure de son groupe en toute fin de saison sur certains amicaux. L'idée était alors de se familiariser avec une équipe que les deux ans de flou général auront hélas amputée d'une dizaine d'éléments. "Chez les séniors A et B, j'ai gardé 31 joueurs mais on a vraiment eu de la perte dans certains secteurs de jeu", déplore-t-il.

Qu'à cela ne tienne, c'est avec l'envie et la motivation de mener ses troupes dans une belle aventure humaine que celui qui fut notamment entraîneur de Tilly-sur-Seulles a relancé la machine la semaine passée. Avec en point de mire inaugural un premier tour de Coupe de France qui conduira le club sur le terrain du Chemin-Vert, à Caen, le 22 août prochain. "En Régional 3, l'idée sera de se maintenir bien sûr mais ce que je veux, c'est que les gars prennent du plaisir à venir, je veux pouvoir fédérer un groupe et créer une vraie cohésion", expose Olivier Agnès. "Alors, on a peut-être perdu en qualité mais je suis convaincu qu'il y a d'autres leviers à actionner pour être performants". Ses armes, celui qui fut un joueur de feu l'AS Bayeux est du genre à les trouver en tissant de vrais liens avec ses joueurs, en n'hésitant pas à se rapprocher de l'homme avant de façonner le footballeur. "Je suis dans l'échange, et pour moi, comprendre la vie, l'environnement et le contexte familial d'un joueur peut permettre de mieux interpréter certaines attitudes ou certains fonctionnements".

Une prise en main dans un contexte inédit et incertain

Au-delà de ses préceptes de coach proche de ses joueurs, Olivier Agnès va avoir le redoutable honneur de lancer son aventure à la tête de l'équipe fanion alors même que les termes «pass sanitaire» et «coronavirus» restent pendus à toutes les lèvres. "Le Covid a freiné plusieurs joueurs", ne cache pas l'entraîneur. "Certains sont restés indécis assez longtemps car incapables de se projeter mais ils sont en train de revenir. Une grosse partie de l'effectif s'est fait vacciner, une autre partie est engagée dans la démarche de le faire. Par contre, il y en a aussi qui sont contre". Ceux-là devraient en toute logique rester à quai cette saison. "Il y en a qui ne viennent pas car ils sont contre le vaccin ou ne serait-ce que le test. Plus on avance dans le temps, plus on progresse dans la préparation sans eux, et donc plus on se dit qu'on ne pourra effectivement pas compter sur eux cette saison".

"Si on veut juste courir, autant aller faire du marathon"
Olivier Agnès

De manière générale toutefois, les séniors de Saint-Vigor, les bénévoles, les membres du bureau et l'ensemble des catégories du club voisin du Bayeux FC devraient échapper à une décimation des effectifs liée au Covid. "Je pense que les joueurs sont frustrés de ne pas avoir joué pendant deux, expose Maxime Lejolivet, assistant multitâches d'Olivier Agnès. "Au départ, ils appréciaient d'avoir leurs week-ends de libres mais avec le retour des beaux jours, on a senti qu'ils avaient envie de revenir sur les terrains et de partager des bons moments à nouveau".

Dans ce contexte de reprise et porté par l'espoir d'aller au bout de la saison, Olivier Agnès ne cache pas ses attentes en termes de jeu. S'il n'est pas un consommateur assidu de football, l'ancien de La Maladrerie OS compte voir ses joueurs se faire plaisir et s'octroyer le contrôle du ballon autant que faire se peut. "J'ai envie qu'on ait le monopole du jeu, ce sont des principes qu'on essaie de respecter", avance-t-il. "A notre niveau, courir simplement après le ballon, ça n'a guère d'intérêt. Si on veut juste courir, autant aller faire du marathon. Je veux que mes joueurs comprennent certains principes, comment on doit se comporter quand on porte le ballon, comment bien se déplacer, etc". Autant de préceptes qu'il faudra rapidement mettre en place alors que la saison de Régional 3 arrivera très vite, le 5 septembre, et qu'il faudra tenter de se défaire d'entrée d'une pointure. En l'occurrence le rival qu'est la réserve du Bayeux FC voisin.

Vers une rupture de générations ?

Devant de nombreux départs, notamment celui de Nicolas Marie, son gardien héroïque en Coupe de France l'an passé, l'AS Saint-Vigor s'est renforcée. Clément Demelun (Bayeux FC), Baptiste Hugo Jamin (Bayeux FC) ou encore Kévin Dejoux (Saint-Paul FC) ont rejoint l'effectif sénior. Et si les questions liées à la menace Covid sont dans de nombreux esprits, les têtes pensantes de l'ASSV ont pour leur part d'autres observations quant au devenir du football amateur. "La perte qu'on a au club, on la ressent chez les plus jeunes et ça n'est pas lié au Covid mais plus à une question de mentalité", analyse ainsi Maxime Lejolivet. "Dans les générations qui arrivent, on ressent moins l'esprit compétiteur d'il y a dix ou quinze ans. Certains jeunes, s'ils ont quelque chose de prévu le samedi soir, ne vont pas hésiter à sacrifier le foot le dimanche".

Un avis que partage aussi Olivier Agnès : "On se rend compte qu'on s'appuie avant tout sur des garçons trentenaires plutôt que sur une nouvelle génération. Les cadres, ça reste les mêmes, ceux qui ont plus de trente ans. Le football et ses habitudes, c'est bien plus ancré chez eux. Les jeunes ont tendance à moins répondre à certaines exigences". "L'évolution du foot dans nos clubs ces prochaines années, franchement, ça fait peur", conclut Maxime Lejolivet. La jeunesse et le football, une thématique qui risque donc de revenir très souvent à l'ordre du jour ces prochains mois.

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Aurélien RENAULT

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