Il fait partie des nouveaux visages du HAC depuis la reprise de l’entraînement il y a un mois. Non, il ne s’agit pas d’une recrue quoi que… Ancien joueur formé à l’OL, avant de défendre les couleurs de Toulouse et Tours, entre autres, Bryan Bergougnoux (42 ans) a rejoint le staff de Didier Digard cet été, à la demande du technicien havrais. "Je remercie la direction et Didier de m’avoir proposé ce poste", se montre reconnaissant celui qui officie désormais comme adjoint de l’ex-Niçois. "Je ne m’y attendais pas". S’il leur est arrivé de se croiser sur les pelouses de Ligue 1, notamment sur des confrontations mettant aux prises le Téfécé au PSG, les deux hommes ont appris à s’apprécier en passant leur diplôme du BEPF (permettant d’exercer chez les « pros ») ensemble, lors de la saison 2023-2024.
"Durant cette année, j’ai découvert la philosophie de Didier en matière de football. Il veut que son équipe joue au sol, créée des supériorités numériques, amène des décalages… toujours dans le but d’être efficace. De l’extérieur, ce sont des choses qui peuvent paraître simples, logiques, mais je vous l’assure, c’est tellement difficile à mettre en place. Très tôt, Didier a eu cette philosophie en lui. Ça tient peut-être au fait que c’était un milieu de terrain qui comprenait parfaitement le jeu", rapporte Bryan Bergougnoux, tombé sous le charme de Didier Digard, l’entraîneur. "J’aime aussi le charisme qu’il dégage. Il a une forme d’aura naturelle".
"J'aime le charisme que Didier dégage. Il a une forme d'aura naturelle"
Parmi les trois adjoints « terrain » du coach « Ciel et Marine », avec également Serge Costa et Thomas Ehrhard, le natif de Lyon va tenter d’apporter sa pierre à l’édifice de ce projet de jeu en ayant en charge, plus spécifiquement, l’animation offensive, lui, l’attaquant de formation. Mais ses missions ne s’arrêtent pas là. "Notre boulot, c’est de relayer le message de Didier auprès du groupe", indique celui qui découvre une autre facette du métier d’entraîneur après avoir été n°1 dans les rangs amateurs, à Thonon-Evian (N3) et Tours (R1). "Mon plaisir, c’est de transmettre, de donner des billes aux joueurs, de les aider à franchir des caps… C’est encore plus vrai en tant qu’adjoint. Quand on est le coach principal, on n’a pas toujours le temps de se focaliser sur chaque joueur, car on doit se concentrer sur l’équipe dans sa globalité. Là, dans ce rôle, je peux insister sur des détails techniques, des positionnements, des orientations du corps…"
"Je voulais montrer à mes enfants qu'on peut traverser des difficultés et les surmonter"
Pour Bryan Bergougnoux, cette arrivée au HAC représente aussi un formidable rebond après un précédent exercice traumatisant, marqué par la liquidation judiciaire du Tours FC, au mois de février, privant au passage le club d’un 1/32e de finale de la Coupe de France contre Lorient, leader de Ligue 2 et futur champion de la division. "Dans toute cette histoire, le plus important, ce fut d’accompagner les joueurs pour qu’ils retrouvent un point de chute ; ce qui est presque le cas pour tout le monde aujourd’hui", se réjouit le technicien qui en dépit de ses déboires tourangeaux, retient "les moments extraordinaires vécus sur le plan humain". Cette bienveillance, le bras droit de Didier Digard la ressent de nouveau chez les « Ciel et Marine ». "Il règne une véritable osmose au sein du staff, du groupe…" Un atout dans la course au maintien à ses yeux. "On devra la garder tout au long de la saison si on veut exister dans ce championnat".
Des considérations footballistiques qui paraissent bien peu de choses par rapport aux épreuves de la vie. Bryan Bergougnoux le sait, lui qui n’a pas été épargné récemment. Il y a environ an et demi, on lui a diagnostiqué un cancer de la parotide (des glandes salivaires). Désormais pleinement rétabli, comme le prouve sa nomination au poste de n°2, l’ex-attaquant s’est toujours accroché. "C’est important. Je voulais montrer à mes enfants qu’on peut traverser des difficultés et les surmonter. C’est également un message pour tous les gens touchés par la maladie. Même si je ne suis pas très connu, si mon expérience peut les aider". Le Lyonnais d’origine voit dans son arrivée au Havre un clin d’œil du destin. "Je tombe dans le bon club, car lui aussi a l’habitude de s’accrocher". Référence à cette montée de Ligue 2 et à ces sauvetages en Ligue 1 arrachés à chaque fois lors de la l’ultime journée ces trois dernières années. « Toujours avancer, ne jamais rien lâcher ». Bryan Bergougnoux partage la même devise que le HAC.
Didier Digard : "Bryan, un exemple de résilience"
La restructuration du staff de l'équipe première, décidée par le board havrais (ici, le président Jean-Michel Roussier, le directeur sportif Mathieu Bodmer et le coach Didier Digard), a conduit au recrutement de Bryan Bergougnoux. ©Damien Deslandes
A l’heure de préparer cette saison 2025-2026, le board havrais a décidé de restructurer le staff de l’équipe première. "L’idée était que Serge (Costa) bascule sur ses domaines de prédilection : le travail spécifique et la progression de nos jeunes. Du coup, on avait besoin de trouver une personne pour prendre en charge le secteur offensif", rembobine Didier Digard qui a soufflé le nom de Bryan Bergougnoux pour occuper ce poste. "Bryan, c’est un passionné, qui analyse le moindre détail chez l’attaquant : son placement, son déplacement, la manière de mettre le pied ou la tête… Par son expérience dans ce domaine, il est beaucoup plus précis que nous ne pouvons l’être. Nous sommes des généralistes alors que lui, c’est un chirurgien".
Si ses qualités footballistiques ont énormément compté dans son recrutement, le coach du HAC a aussi été séduit par les valeurs humaines de Bryan Bergougnoux. "Il est généreux, droit et dévoué. Il a un parcours de joueur, d’entraîneur et d’homme extrêmement riche, avec des hauts et des bas. C’est un exemple de résilience". Un parfait exemple pour Arouna Sanganté et ses coéquipiers.