Tout a changé et en même temps, pas grand-chose n’a changé. Alors que l’intention de la céder a fuité dès le mois d’avril dans les médias, bien avant les premières rumeurs sur le rachat du club doyen, la section féminine du HAC n’a pas de nouveau « patron », contrairement à son homologue masculine. Comme annoncé durant la conférence de presse de présentation de Jeff Luhnow, début juillet, le projet Blue Crow ne concerne pas les filles de Maxime Di Liberto, même si, à l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune entité spécifique, juridiquement et administrative, n’a été créée pour elles. "Financièrement, c’est moi qui assume", confirme Vincent Volpe, l’ex-actionnaire principal de la maison « Ciel et Marine ». Toutefois, sa vente est toujours d’actualité. "Je cherche le repreneur adéquat, avec le financement suffisant pour s’exprimer en D1".
Le nom de l’entrepreneur havrais Pierre Lassarat a longtemps circulé dans la cité Océane, sans que cela n’aboutisse, à ce jour, sur quelque chose de concret. "Mais toutes les portes restent ouvertes", précise Vincent Volpe qui ne s’est pas fixé de date limite pour boucler ce dossier. "Ça prendra le temps qu’il faut". Si les sommes évoquées n’ont rien de comparable avec le football chez les garçons, mieux vaut que le futur propriétaire des féminines ait les reins solides économiquement. Alors que les sources de revenus sont maigres (pas de droit TV, des recettes « match » quasi-inexistantes), le HAC disposait la saison dernière d’un budget d’environ 2,5 M€ pour ses filles, centre de formation compris, l’un des plus faibles de l’Arkema Première Ligue.
Vincent Volpe suggère de recruter des Américaines
"Il faut qu’on modifie la trajectoire de cette section sur le plan commercial", reconnaît Vincent Volpe, persuadé qu’une nouvelle équipe dirigeante sera capable de trouver des financements, des partenaires, du sponsoring... "Surtout que les sociétés sont favorables à l’idée de soutenir le sport féminin". L’ancien PDG de Dresser-Rand avance également une autre piste. "Les franchises américaines et les clubs anglais commencent à payer des transferts. Aux Etats-Unis, il y a trop de bonnes joueuses. Elles ne peuvent pas toutes évoluer au plus haut niveau. On pourrait en recruter, les valoriser, elles aideraient l’équipe pendant une ou deux années et derrière, on les transférerait", développe-t-il. Une façon aussi de renouer avec le passé de la section. A ses débuts dans les joutes régionales, lors de l’exercice 2017-2018, elle s’est construite avec l’afflux massif d’universitaires américaines, jusqu’à huit jeunes femmes !
Bien sûr, si cette proposition est séduisante sur le papier, l’appliquer ne constituera pas une tâche aisée. Les filles du HAC ne sont plus pensionnaires de R1, mais elles s’apprêtent à enchaîner un quatrième exercice consécutif en D1. Pour renforcer le groupe de Maxime Di Liberto, 8e/12 la saison dernière, il faut des joueuses d’un certain standing. En attendant, l’homme d’affaires américain diffuse un message rassurant sur l’avenir de « sa » section féminine. "Je n’abandonnerai pas ce qu’on bâti ces dernières années. Ça serait criminel".